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Mercure


1) Mercure noie les polarités


Mercure est le seul pouvoir planétaire qui échappe à la polarité moi/non-moi. C'est-à-dire qu'il a cette faculté pure d'investir le pouvoir du mental, et donc avec le même mouvement de sincérité il peut investir aussi bien les procédés de préservation personnelle (instances du moi) que les procédés d'ouverture (instances du non-moi).

Pourtant, Mercure agit d'abord comme un trompe-l'œil et c'est là qu'on est tous piégés et mystifiés par Mercure...

Théoriquement, toutes les fonctions psychiques sont en perspective dans le champ d'évolution, avec d'un côté Mars, derrière Saturne en remontant jusqu'à Uranus (le champ du Moi) et de l'autre côté Vénus, derrière Jupiter puis Neptune (le champ du Non-Moi) et derrière tout cela Pluton.

Or, au lieu de mettre l'ensemble de ces pouvoirs en perspective, Mercure va les compresser en un seul trompe-l'œil, et il se promène d'un champ à l'autre en perdant de vue la perspective des fonctions, et il dit alors Je..., «J'ai du plaisir» quand il se prend pour Vénus, «Tu m'embêtes» avec Mars, il mélange tout.

Il noie les polarités et c'est ce qui fait qu'on se plante en permanence parce que si on laisse le discours de l'identité se créer sur ces bases-là, Mercure va perpétuer le schéma, donc quand ça va, ça va et quand ça ne va pas ça ne va pas...

Il faut retenir cette idée première que Mercure mélange tout.

Par exemple il y a souvent une confusion Mars/Vénus, on peut croire aimer un individu alors qu'il y a beaucoup de désirs dans l'amour, et en conséquence on peut survaloriser dans une combinaison Mars/Vénus - il n'est pas rare de survaloriser un des deux termes, c'est courant. Nous avons en effet de la peine à évaluer la proportion réelle dans l'exercice des polarités.

On a un imaginaire qui peut broder sur ce qui arrive, l'imaginaire lunaire, vénusien, on passe notre vie à broder sur les événements. La preuve c'est qu'à un moment ça ne va pas. Et quand ça ne va pas on brode de plus en plus. Il arrive donc un moment où l'on se trouve décalé par rapport aux événements. Lorsqu'on est bien dans les événements, les choses se vivent comme elles doivent se vivre. Et il n'y a pas besoin de broder



2) Distinguer les fonctions psychiques


Par contre, si à un moment donné, on arrive à renverser le fonctionnement de Mercure, c'est-à-dire qu'au lieu de lui faire créer du discours sur ce qui vient de plus haut (des instances psychiques du moi ou du non-moi) on lui demande d'aller voir Vénus, Jupiter, Mars, Saturne... Là, on commence à pouvoir différencier les fonctions psychiques.

Mais sans retour de Mercure sur la pensée, on ne peut pas les différencier.

On ne peut que subir les élans vénusiens, les élans martiens... On subit un tas de choses sans pouvoir les différencier.

Donc, tous les gens qui commencent à vivre leur fonction mercurienne d'une nouvelle manière, développent cette capacité de revenir sur les produits de leur esprit.

Certaines personnes commencent à utiliser Mercure pour revenir sur les émotions, les femmes en général commencent par là.

Si Mercure est bien centré, ça contamine le monde mental. C'est-à-dire qu'on prend l'habitude de revenir sur ses émotions et ses attachements, on remonte comme ça les émotions lunaires, les attachements vénusiens, et ensuite on peut même passer à l'autre pôle.



3) Initier un autre mouvement à Mercure


Mercure peut inverser son mouvement, c'est-à-dire refluer au lieu de se projeter — ce qui a été chanté dans toutes les initiations spirituelles depuis la nuit des temps qui décrivent bien ce renversement de conscience.

Une fois que Mercure a été renversé, et qu'il a réussi quelque part, normalement ceci contamine tout le reste, c'est-à-dire qu'il y a un déconditionnement progressif de l'identité. Après, c'est vrai aussi qu'il y a des phénomènes de rupture, des illuminations, des expériences très fortes qui ne sont pas dans la continuité. Dans la vie, il y a deux stratégies, les choses linéaires et les bonds...

Dès qu'on est dépassé par les événements il y a un soubresaut de la fonction mercurienne, lié en général à la fonction lunaire et solaire (voir les planètes liantes, astrologie supramentale, deuxième partie, troisième chapitre). On se demande alors ce qui se passe, pourquoi ça se passe comme ça. Alors il y a différentes formes: la dramatisation, l'exaltation, ça peut prendre autant de formes qu'on veut.

Mais ce qui est sûr c'est que Mercure normalement fonctionne grosso modo en aval de ça. Pourtant on se dit en général: «ça me plaît», alors voilà Mercure qui se retrouve sous l'emprise d'un mouvement vénusien. Mercure peut être comme cela, sous l'emprise d'un certain nombre de choses.

Quand il est sous l'emprise d'un mouvement saturnien, il est alors obligé parfois d'interdire des choses aux enfants; il y a tout un tas de choses autour de la vie qui fait qu'à un moment il y a Saturne qui vient, puis il y a des options: punir, expliquer, interdire, avertir, ce sont les choses de la vie. Quand on est sollicité par la montée de Saturne, de Mars, de Vénus ou de Jupiter, ce sont les choses de la vie, on n'y coupe pas. Et Mercure là-dessus, il est plus ou moins souple, plus ou moins rigide, plus ou moins subjectif. Il fait ce qu'il peut mais c'est en aval.

Quand on est dépassé par les événements — ce qui est l'idée de Rudhyar — c'est qu'on peut profiter des crises pour se remettre en question, car Mercure reconnaît à ce moment-là qu'il ne sait plus faire face. D'habitude, il formalise, à travers le verbe, il crée de belles formes, des beaux discours. «Je» ceci, il conjugue, alors là il est à l'aise, «je vais faire ceci», «je fais cela». Mercure est tout content !Il verbalise en aval des choses qui viennent d'en haut, on ne sait pas exactement d'où ça vient, si ça vient d'un dialogue avec soi-même... Il verbalise des tas de choses.

Et au moment où il est dépassé, il se passe beaucoup de choses en même temps. C'est vrai qu'on peut penser avec Rudhyar que c'est le moment pour permettre à Mercure, au lieu de travailler en aval, de remonter voir ce qui se passe. Il a accès aux identifications et donc il voit qu'on se définit par rapport à des choses extérieures. Quelquefois c'est fondé, on est bien obligé de se situer par rapport à la famille. Mais qu'au moins ce soit clair, que ce soit assumé.

Mercure peut remonter vers un processus de différenciation. Mais c'est vrai qu'il y a des gens qui jamais ne permettent à Mercure d'investir Mars, des gens qui ne remettent jamais en question leur colère parce qu'ils jugent qu'ils se mettent rarement en colère par exemple et donc quand ils le font c'est que c'est juste. Il y a une quantité énorme de gens comme ça, ils ne savent pas investir les contenus psychiques générés par les pouvoirs planétaires. Alors on peut dire que c'est la faute de Mercure, parce que oui on est obligé de produire du verbe, et qu'il mélange tout. Alors, c'est un programme super-intelligent. Par exemple s'il y a un événement qui crée l'apparition de Vénus, un événement gratifiant, Mercure toc, il dit «tiens là je vais être au service de Vénus». Alors il invente des belles choses. Il y a un processus de séduction qui se met en marche tout seul parce que Mercure est sous l'emprise de Vénus. Mais Mercure par lui-même, il n'est sous l'emprise de rien.

Il y a les cycles de la vie, les mouvements de la vie, il y a un moment où il a intérêt à être vénusien et le moment suivant, il faut être saturnien, alors il devient saturnien, s'il faut ensuite devenir martien, se préserver, Mercure est disponible...

Donc la vie suscite en permanence la montée de fonctions psychiques primordiales (Vénus, Jupiter, Mars, Saturne) et là on crée un discours. En gros ça se passe comme ça. Après il y a des choses derrière, c'est vrai, il y a une intuition profonde, neptunienne profonde.

Ensuite il y a dans le sommeil des réintégrations de l'expérience. Il y a sans doute des logiciels qui fonctionnent pendant le sommeil et qui lient l'expérience de l'état de veille à la structure de l'identité totale.

C'est un champ qu'on ignore encore beaucoup. Le champ du sommeil c'est encore ce qui résiste pratiquement le mieux aux investigations. C'est-à-dire qu'on est capable de dénombrer les véritables opérations du cerveau, du point de vue de leurs formes, à les différencier par phases, mais structurer les opérations du cerveau c'est pratiquement encore inconnu.

Donc on est bien d'accord que notre expérience vécue est stockée, elle est sans doute interprétée durant le sommeil à travers des logiciels qui nous échappent. On se réveille et on repart avec Mercure à fond la caisse, «Je ceci, Je cela» et lui il confond toutes les fonctions jusqu'au moment où on arrive à le renverser, à faire renverser son programme.

Il n'est pas rare, par exemple au cours d'une consultation, de voir qu'une personne sent qu'on fonctionne autrement. On prend des gens qui n'ont pas encore beaucoup réfléchi sur eux-mêmes, ils sentent qu'il y a quelque chose qui leur échappe. «Quoi !Quelqu'un que je ne connais pas sait plus de choses sur moi-même que moi-même.» Cela interpelle fortement. Nous, on peut très bien expliquer qu'on doit revenir sur ces productions de contenus psychiques. Par exemple on ne peut pas faire cesser une émotion intempestive si on n'est pas remonté à la racine, le contraire n'est pas vrai. Cela peut arriver par hasard mais en général il faut remonter à l'origine. Si on ne le fait pas, ce sera pire la fois suivante, dans les mêmes circonstances.

Donc, avec Mercure on peut remonter à l'origine de tout. On peut remonter à l'origine des identifications vénusiennes - à travers l'idéal - on peut remonter à une partie de la vision sociale jupitérienne qui est relativement confuse: on donne ceci pour recevoir cela, il y a toute la mentalité confuse d'un marchand de tapis avec Jupiter dans sa manifestation biologique ( ça m'arrange») c'est mélangé Jupiter... Il y a un côté intéressé dans Jupiter. Mais l'idée qu'il faut collaborer, qu'il faut être avec les autres, il faut qu'en même temps ça coïncide avec ce qu'on attend...

Le grand mot-clé de Vénus et de Jupiter c'est l'attente. Il y a tout le temps une attente inconsciente ce qui est la source de tous les conflits. Dans les couples c'est l'attente inconsciente qui est la source des principaux conflits. Puisqu'on se croit autorisé à attendre des choses. Si elles ne viennent pas il y a un grand scandale. Mais au nom de quoi, on s'autorise à attendre quelque chose de l'autre... Sinon au nom de la cristallisation. Donc, là on peut mettre avec l'identification: attente et attachement.

Naturellement, on va mettre la Lune ici aussi. Mais la Lune a un statut particulier. Alors que dans le champ du moi, dans le processus de différenciation (Soleil/Mars/Saturne/Uranus) on a le cas de figure contraire, on est prêt à rejeter. Mais ce sont les deux faces de la même pièce: l'attente et le rejet; ça fonctionne vraiment comme ça.

Alors c'est bien d'obtenir un état où l'on est au-delà de l'attente et du rejet. Il n'y a plus à juger personne parce que les gens sont dans leurs fonctionnements et ils sont VUS vraiment dans leurs fonctionnements. Alors, si c'est vraiment bien perçu, leurs fonctionnements apparaissent comme légitimes dans leur mécanique, et on ne peut plus juger personne.

Et cet état où on ne peut plus juger l'autre, c'est une chose qui a quand même été largement préconisée dans les hautes sphères de la conscience humaine, c'est ce qu'on trouvait déjà dans le vieux christianisme... Mais en fin de compte, on continue à juger parce que soi-même on n'a pas dépassé le rejet et l'attente...

Alors que si on a dépassé cela, on a plus personne à juger. On peut ainsi dire ce qu'on pense d'une situation, on peut exercer une autorité mais sans les projections négatives, terribles, qui entachent tous les procédés. S'il y a des rejets, c'est qu'on a encore quelque chose à préserver.

Alors pourquoi, qu'est-ce qu'on préserve, qu'est-ce qu'on a à défendre, en dehors des cas légitimes où l'on défend son intégrité. Mais quand on ne défend pas l'intégrité, on défend un tas de choses qu'on croit faire partie de l'intégrité mais qui sont des constellations autour d'une fausse idée de l'intégrité, où l'on défend des lacunes.

On va y revenir avec le Soleil qui est le grand principe narcissique et qui permet de supporter beaucoup de choses.

Ce que j'entends, moi, par rejet, c'est l'émotion du sujet, c'est-à-dire mettre autour de la barrière qu'on instaure toute l'émotion négative du rejet, alors qu'on pourrait seulement se distancier, clairement.

Ces forces-là, soleil, mars, saturne, nous servent à mettre la distance qui est nécessaire entre les autres et nous, pour ne pas s'identifier, copier, imiter bêtement des comportements. Lorsqu'on n'est pas capable de mettre de la distance parce qu'on n'a pas intégré le fonctionnement psychique, on crée cette distance en passant par des procédés animaux. Alors, comme le font les animaux, on crache, on rejette, on hait, on repousse. Mais c'est la même chose qui s'exprime, la différenciation.

Mars et Saturne peuvent aussi bien s'exprimer dans le crime que dans la distance posée, par exemple: «Non Monsieur, au revoir Monsieur, là c'est bon, je ne veux plus avoir affaire à vous, je ne peux plus rien pour vous, au revoir Monsieur», avec une grande distance et un grand respect de l'autre.

Mais c'est le même procédé qui — selon qu'il est brut, archaïque ou complètement éclairé par des instances uraniennes ou neptuniennes, se passe sous telle ou telle forme. Mais plus on devient conscient, moins on est victime des procédés archaïques de la mémoire évolutive, qui sont le rejet pur et dur avec haine et malédiction. Les races se maudissent les unes les autres depuis une éternité. La malédiction c'est un procédé Mars/Saturne, parce qu'en maudissant on crée une distance, on tient l'autre à l'écart, etc. Mais à un moment où on veut se séparer d'un individu, on peut le faire sans le maudire, sans l'envoûter, sans rien... On passe son chemin.

Donc moi j'ai pris le rejet au sens brut, négatif, comme j'ai pris l'attente et l'attachement dans leur sens émotionnel, puisque là où l'on crée une identification, on se mélange à l'autre. On a ainsi l'image de l'autre et à partir de cette image qu'on a de l'autre, on commence à attendre beaucoup de choses. On se trompe constamment.

Au moins l'astrologie est utile à cela, à savoir que l'Autre prévaut sur l'image qu'on se fait de lui. Si on est capable de respecter l'autre plus que l'image qu'on se fait de lui, on a une chance d'évoluer véritablement.

Si par contre ce qui nous intéresse c'est l'image de l'autre avant ce qu'il est, on passe jamais le cap... On a toujours les mêmes blocages ici, c'est-à-dire les mêmes réactions des pouvoirs primaires de l'existence: haine, violence, rejet ou dépendance dans le sens du non/moi: dépendance, soumission.

Il y a donc réellement des caps à franchir dans la manifestation de ces pouvoirs planétaires.

Mais là où je ne suis pas d'accord avec Ruperti et les astrologues humanistes, c'est qu'au nom du principe de liberté ils édulcorent ces pouvoirs-là. Quand on demande à Ruperti si les planètes ont une influence, il répond non !Alors bien sûr, il y a des gens qui sont nouveaux venus et qui ne comprennent rien. C'est pour cette raison notamment que j'ai changé la terminologie. Sur mon plan je vois ces choses-là comme des Pouvoirs Planétaires.

Ce n'est pas en sous-estimant leur importance qu'on s'en dégage le mieux. C'est au contraire presque en exagérant... Si on a assez de force pour cela, si on a assez de personnalité, suffisamment forte, pour comprendre à quel point on est compressé dans le phénomène de la vie, et sans sortir déprimé de cette vision, ça va ! C'est sûr qu'il y a des gens en face desquels je ne pourrais même pas tenir ce discours, ils partiraient en courant !C'est trop dur. Mais en fin de compte c'est cela le schéma.

Mais ce qui est merveilleux, c'est que si on connaît le schéma et qu'on en sort on est beaucoup plus avancé et on est averti. Alors qu'édulcorer la puissance de ces pouvoirs planétaires ne sert à rien. Ils se manifestent en permanence.

Quand on étudie la vie de Freud, c'est fantastique, parce qu'on voit aussi que Saturne il est...actif dans sa personnalité, et qu'il le découvre chez les autres. Alors Freud, qu'est-ce qu'il a mis à jour: l'antinomie Mars/Saturne, dans une époque où le désir sexuel était refoulé, culpabilisé etc. C'est du Saturne/Mars, ça ! Il s'agit donc de voir ces planètes-là non pas comme des concepts mais des pulsions qui génèrent des discours à l'intérieur de l'individu.

Si tout fonctionne harmonieusement les circuits énergétiques qui se créent sont très intéressants.

Si on arrive à vivre correctement la polarité Mars/Vénus c'est génial. Le plan sexuel et le plan affectif peuvent se concilier. Ce qui n'est déjà pas donné à tout le monde.

Si on arrive à concilier la polarité Saturne/Jupiter c'est génial aussi: il n'y a pas d'enfermement parce qu'il y a une ouverture jupitérienne et en même temps la possibilité de développer des choses, de construire des choses sur une base. Donc la complémentarité exacte de Saturne/Jupiter, c'est fabuleux. C'est quelqu'un qui peut, au moment où il va devenir rigide, faire appel à Jupiter et modifier le schéma initial en fonction des besoins nouveaux.

Alors que le schéma saturnien pur, il déboute le Réel imprévu, il déboute le Présent pour se fixer dans la perpétuation de sa structure.

Donc, le mélange harmonieux de Saturne et de Jupiter, c'est génial, pour les pédagogues, les politiciens. Seulement c'est un pouvoir de conscience très fin pour parvenir à un authentique équilibre des deux. Mais si on présuppose que la conscience peut aller jusqu'à là ça devient très intéressant. En général les circuits énergétiques sont très empiriques, donc cela ne fonctionne jamais au mieux des possibilités.

À partir du moment où Mercure remonte en amont des productions de sa pensée, — c'est-à-dire où, au lieu de s'identifier à son «Je» il fait remonter le «je» vers la conjugaison du discours, en particulier pour les verbes - puisque les verbes sont très actifs — peut commencer le premier travail pour se libérer de tous les archaïsmes du désir martien ou vénusien. C'est de remettre en question la conjugaison. Il y a une force terrible dans les verbes...

Quand on dit «J'aime», quand on dit «Je veux», le verbe c'est le moment où l'identité se définit par rapport à quelque chose de très fort. Donc, Mercure est tout à fait capable aussi bien de cautionner que de se désidentifier sur l'instant.

Il y a des gens qui ne savent pas du tout le faire. Il y a des gens qui sont totalement identifiés à leur verbe. Aussi lorsqu'ils tombent dans des phases inconscientes, effectivement on assiste à des choses... Parce que ces pulsions-là elles s'emparent de l'identité.

Ces pulsions sont plus fortes que l'identité pendant longtemps. C'est pour cette raison qu'on dit normalement qu'à la fin du premier cycle de Saturne ...On devient responsable, on se méfie des émotions. Quand on atteint les 29 ans, on devrait déjà pouvoir porter un grand regard rétrospectif avec Mercure — qui a pris l'habitude. Mercure a trente ans, il fonctionne assez vite.

Et à partir de deux ans il y a déjà des procédés mercuriens, même avant (des tout petits germes). Mais quand on voit tout ça, par exemple dans l'image d'un individu, on ne fait plus de théorie, c'est extrêmement intéressant. Parce qu'on essaye de voir quand est-ce que toutes ces fonctions psychiques en tant que procédés biologiques interviennent dans le corps humain, c'est génial. Cette méditation, elle est beaucoup plus intéressante que de relire 36 fois les grands auteurs astrologiques. Parce qu'on finit par tourner en rond dans une représentation des choses. Là on n'est plus dans la représentation des choses.

Il y a la fonction lunaire qui apparaît tout de suite, elle est immédiatement là chez l'enfant qui s'identifie à sa mère.

Cette phase-là du rapport au non-moi, au départ, c'est la confusion totale. Au début, avec la Lune, le petit bébé se prend pour sa propre mère, quand il a besoin du sein de sa mère, il ne la distingue pas de lui. Donc, toute la polarité du non-moi nous montre toutes les choses dont nous dépendons. Non pas dans le sens péjoratif que les civilisations modernes donnent à ce phénomène de dépendance — comme si ce qu'il y avait de meilleur pour un être humain c'était de NIER toutes les choses dont il dépend pour s'attribuer des «moi je ceci», «moi je cela» ou «je fais ce que je veux», «je réussis ce que j'entreprends».

Qu'est-ce qu'il y a au bout? Du vide, du creux la plupart du temps.

Alors cela fait près de deux cents ans qu'on est en train de pervertir complètement le pouvoir du non-moi en présentant la dépendance comme un phénomène négatif...

Mais depuis le début on dépend... On dépend des vies antérieures où l'être psychique a pris un habit particulier dans une race particulière, on dépend de la mère qu'on a, on dépend de tout. À quoi cela sert-il de nier cette dépendance?

C'est bien plus intelligent d'aller à fond dans la reconnaissance de cette dépendance. Parce qu'ensuite, une fois cette dépendance reconnue, si l'on veut s'en affranchir, on bénéficie de toute cette polarité pour se libérer, mais si on ne reconnaît pas cette dépendance au départ, il y aura toujours une confusion institutionnelle entre ce que l'on fait pour soi et ce qu'on fait pour l'autre, ce qui corrompt les sociétés, les relations de couple.

Il y a une confusion totale entre le moi et le non-moi.

«Ah tout ce que j'ai fait pour toi !» Il y a des parents qui profèrent cela, des parents qui attendent que leurs enfants soient conformes à ce qu'ils ont prévu, EUX, pour leurs enfants...

Ce sont des procédés qui ont des millions d'années de pérennité, et pour arriver à transgresser ces choses-là, les phénomènes d'identification, c'est redoutable. Puis les parents s'identifient aux enfants: «tu seras médecin» réponse «je n'aime pas soigner les gens» «Rien à foutre, tu seras médecin !» On les persécute, la conscience tranquille, et en plus en ayant un sentiment d'être responsable. Donc ce n'est pas innocent.

Le fonctionnement de la conscience n'est pas innocent.

Aussi il ne sert à rien d'édulcorer toutes ces choses, elles proviennent de la séparation des pouvoirs planétaires. S'il n'y avait que Pluton, tout serait résolu, mais il n'y a pas que Pluton, lequel se distribue dans une polarité de préservation et dans une polarité d'ouverture. Mais le procédé est très malhabile parce que c'est le procédé de la nature et que la nature a encore beaucoup, beaucoup de choses à apprendre.

Donc, comme le procédé est malhabile, on projette des choses qui n'ont pas lieu d'être, c'est-à-dire des produits du moi dans le non-moi d'une manière erronée et illégitime.

De la même manière, à partir des identifications, on croit qu'on est ici (dans le non-moi ou inversement) alors qu'on est là: voilà tous les chantages familiaux, les parents qui veulent que les enfants fassent les études qu'ils ont choisies eux, les chantages du couple. Tout cela vient du moment où on n'est pas suffisamment lucide, le moi et le non-moi se confondent alors par le phénomène de l'identification.

C'est pour cette raison que la psychanalyse a bien fonctionné, ces choses-là ont été investies avec des symboles qu'on retrouve dans l'astrologie, parce que l'image-mère tient une grande place dans la psychanalyse, l'image-père aussi. En fin de compte, tous les diagrammes opératifs de la psychanalyse, on les redistribue très facilement par analogie là-dedans.

Avec la Lune, on retrouve l'image-mère, avec Saturne l'image- père, avec Vénus, il y a la demande d'approbation, c'est un pattern spécifiquement Balance qu'on peut retrouver sous une autre forme; certaines personnes ne feront rien si elles n'ont pas été cautionnées par d'autres, on trouve toute la somme des mécanismes inconscients à travers la polarité des signes et des planètes.

Donc ces choses-là, quand on les jauge vraiment et qu'on les démécanise, on passe à un plan supérieur, ce n'est pas compliqué.

On ne peut pas par contre envisager un être totalement réalisé qui ne soit pas allé au bout par exemple de la violence, ce n'est pas possible. Maintenant, les gens deviennent intelligents, c'est pour cela qu'il y en a beaucoup qui refusent les gourous et toute inféodation autour d'une personnalité culte, parce qu'il y a des gens qui ont une très belle apparence neptunienne, une très belle apparence du discours, mais jusqu'à quel point sont-ils allés déloger les instances là, les pulsions martiennes, ou l'envie de pouvoir plutonien sur les autres, la gratification narcissique (Soleil), on voit avec le mélange Soleil/Neptune, des personnes qui se gratifient eux-mêmes à travers leur mystique, à travers leur emphase.

Donc, après, il y a des compulsions qui viennent d'un côté ou de l'autre, c'est-à-dire des manifestations archaïques de la nature qui parasitent le champ du vrai moi. C'est identifiable en fonction de la polarité.

Le soleil étant du côté du moi, il souhaite ce qu'il y a de meilleur pour l'individu, donc c'est une très belle force, qui vient d'abord éclairer la complémentarité Mars/Saturne, et qui d'une certaine manière aussi, ouvre des ponts vers le non-moi. Le Soleil est une puissance de synthèse. C'est pour cela qu'à partir de l'expérience que j'entends, quand le Soleil est écrasé, par exemple par un carré de Saturne, il y a des gens qui n'arrivent pas à avoir une image d'eux-mêmes. Ils n'y arrivent pas. Ils se voient dans un milieu, ils se voient dans un Tout, dans une famille mais ils n'arrivent pas à la notion d'une intégrité totale, d'une indépendance totale, ceci, je l'ai vu. Un carré de Saturne suffit pour pénaliser l'évolution. Parfois, il suffit d'un carré de Saturne pour que la personne pendant 20, 30 ou 40 ans, même plus, ou toute sa vie n'arrive pas à voir qu'elle est intérieurement séparée du monde, donc il y a toujours quelque chose qui la maintient dans la perception des choses et qui l'empêche de venir à ce qui est en amont de la perception et qui est le moi, le sujet — le sujet étant en amont de la perception.

Donc l'interprétation du Soleil, en astrologie psychanalytique est très importante, beaucoup plus importante que ce qu'on accorde pour le moment au Soleil dans l'astrologie telle que je la connais. On a une vision du Soleil qui est loin de recouvrir tout ce que le Soleil indique dans la vie psychique. Le Soleil est très mal connu pour le moment en astrologie.

Alors ensuite il y a des paradoxes. Et l'on peut déjà commencer à parler de ce qui est essentiel, c'est-à-dire que les puissances du moi et du non-moi vont elles-mêmes tomber dans des signes en affinité avec le moi ou en affinité avec le non-moi. C'est ici qu'une grande finesse s'avère nécessaire. Pour quelqu'un qui est très marqué par le moi, par exemple, il suffit que l'Ascendant soit dans un signe du non-moi (comme le Taureau, pour le Cancer c'est encore un cas particulier, la Balance, la Vierge, le Capricorne parfois, ou les Poissons), donc que les grandes structures du moi, même concentrées, soient amalgamées à un Ascendant fortement non-moi — disons Taureau, Vierge ou Balance, là c'est certain - pour que déjà l'individu ait affaire à un paradoxe permanent en lui-même, c'est-à-dire cette envie d'être lui et en même temps cette ouverture permanente à l'autre, avec la tentation de tenir compte au-delà de ce qu'il souhaite, des prérogatives de l'autre. Donc, tout ce que je dis devient d'autant plus intéressant que ces puissances masculines et féminines se situent dans des polarités spatiales masculines ou féminines (les signes), et l'on a ainsi accès à tous les paradoxes de l'identité.

Par ailleurs les planètes non-moi dans les signes féminins renforceront le non-moi mais d'une manière légitime parce qu'elles sont en affinité. Les planètes du moi en signes masculins sont aussi légitimes, mais d'un autre côté, elles peuvent aussi renforcer la prépondérance du moi. Donc c'est comme si on avait deux couleurs, le noir et le blanc et qu'il faille quand même visualiser une trentaine de tons de gris, pour comprendre l'intérêt de cette approche.

On sait par exemple que là ça préserve, ici que cela ouvre, ou que ça s'identifie. Après on peut approcher d'une manière spécifique chacun des corps, c'est-à-dire chacune des planètes pour vraiment bien les voir dans leur fonctionnement et ensuite, avec l'histoire de la vision propre de chaque signe, on trouve des paradoxes.

Le Scorpion par exemple qui est largement un signe du moi mais qui est négatif est en fin de compte un signe ambivalent moi/non-moi. Il est clair que la symétrie entière (négatif/positif) du zodiaque n'est pas juste. Elle fonctionne un petit moment, et puis, pour le Capricorne et le Scorpion, cela ne s'applique déjà plus. Concernant le Capricorne, il faut en parler d'une manière tout à fait spéciale, c'est un signe négatif mais contenant toute la puissance saturnienne. Il y a une ambiguïté terrible chez les Capricorne, étant négatif, ou féminin, il est vrai que c'est un signe d'ouverture, or, avec Saturne derrière, il y a une peur des émotions, de tout ce qui est subjectif, et donc on assiste à une prééminence instinctive et inconsciente de la structure sur la forme, du sens sur l'émotion, mais c'est un signe qui est tout à fait paradoxal...

Pour ce qui relève de la Balance c'est de l'Air donc on devrait dire que c'est positif, mais c'est maîtrisé par Vénus (négatif, ou non-moi), c'est le cardinal de l'air, donc il y a une attente maximum en Balance... Il s'agit donc de revoir les signes avec ce qui leur est spécifique en nuançant leur polarité masculin/féminin, ce qui est déjà indispensable pour le Capricorne, le Scorpion et la Balance; pour les autres signes c'est plus net, on peut faire prévaloir le pôle naturel, masculin/féminin, préservation/ouverture, etc. Mais il y a déjà trois paradoxes: Balance, Scorpion, Capricorne.

D'où l'importance de bien voir l'ambiguïté de certains signes et la polarité des autres et de répartir ensuite les planètes de préservation et les planètes d'identification dans ces signes en étant capable d'évaluer les affinités ou les paradoxes. Par exemple, une planète masculine dans un signe féminin ne va pas du tout donner la même chose que si elle est placée dans un signe masculin, et c'est là où on a toute la friture des parasites psychiques, c'est-à-dire toute l'invention du discours vis-à-vis des choses qui ne sont pas claires.

Toutes les dramatisations, pessimismes saturniens, toutes les dramatisations martiennes, c'est-à-dire croire qu'on va en finir d'une situation en claquant la porte ou en envoyant tout balader, tout ceci relève des mécanismes de la Nature, très anciens, qui proviennent de la manifestation des paradoxes des pouvoirs psychiques qui ne sont pas harmonieux, alors il faut les investir...

On ne peut pas les rendre harmonieux sans les investir, ce n'est pas possible. Alors on peut bénéficier de grâces.. C'est vrai qu'il existe des gens qui ont une vie bien remplie, qui n'ont jamais chargé Mercure d'aller tout décortiquer.. - Au début cela peut paraître fastidieux - mais ils possèdent un bon thème, ils ont une incarnation de gratifications qui leur est spéciale. Ils peuvent donc vivre une vie remplie sans se remettre en question, sans nuire à personne, en jouissant de la vie, c'est vrai que ce type-là existe aussi.

Mais d'une manière générale, il y a un type pour lequel il est absolument indispensable d'utiliser Mercure à l'envers, c'est-à-dire en faisant remonter vers les émotions et les contenus psychiques, cela concerne particulièrement les gens qui ont une ambivalence moi/non-moi. Alors tous ces gens-là, s'ils ne passent pas par là, ils sont pris en permanence dans un étau et c'est difficile...

Ils ont une sorte de double personnalité, réfractaire d'un côté et des plus complaisantes de l'autre, alors ce n'est pas du tout harmonieux et cela peut être parfois difficilement soutenable. Il y a vraiment des gens comme ça. Ils peuvent être affables et pleins de complaisance avec certaines personnes, suivre des trucs, puis quand cela ne fonctionne plus, ils virevoltent dans une intransigeance type moi, et comme cela, ils passent d'un extrême à l'autre.

Personnellement je pense que le style de consultation dont je parle ici convient particulièrement bien à ces individus-là ( p 242 astro supramentale), pour ces personnes qui ont les deux pôles bien représentés, mais qui ne savent pas réconcilier ces deux polarités.

Si maintenant on observe les femmes, par exemple, qui veulent se libérer des schémas traditionnels, elles sont souvent là-dedans, très souvent. Parce qu'il faut qu'elles parviennent à s'arracher à la confusion des identifications lunaires et vénusiennes, mère/épouse, pour faire fonctionner les instances d'initiatives martiennes, d'auto-structuration saturnienne et d'éveil uranien.

De la même façon, un homme qui veut vivre une relation quelque peu riche avec une femme, s'il ne découvre pas sa polarité féminine, il n'est pas sorti de l'auberge... Un homme qui n'est pas capable de s'identifier à la mentalité féminine, il ne peut pas, je ne sais pas comment il fait... Il faut bien qu'il découvre toutes les valeurs qu'il y a dans le sacrifice, dans le renoncement, aussi rudimentaire soit-il. Voir par exemple ce que les mères sont capables de faire pour leurs enfants, qui les font se dépasser, même si après elles redeviennent égoïstes, il peut y avoir une phase où n'importe quelle mère est capable de faire pour son nouveau-né des prouesses.

Donc tous ces éléments-là se mélangent. Il y a des éléments de comportements naturels, biologiques, animaux qui se mélangent avec les contenus psychiques collectifs, conditionnés, c'est-à-dire les valeurs saturniennes du milieu, qui se mélangent aussi avec la combinatoire particulière de chaque individu entre le moi et le non-moi, alors cela fait beaucoup de choses à transformer...

En pour terminer, il y a ce préjugé favorable sur soi-même, qui provient de l'instance Solaire. Il y a certes un préjugé favorable sur l'autre qui est projeté par Vénus, mais il y a un préjugé favorable sur soi-même qui est le Soleil dans sa couche obscure. C'est-à-dire que le Soleil est puissamment narcissique, et dans tous les mécanismes où l'on ne veut pas aller voir quand c'est nous qui sommes en cause, c'est souvent le Soleil archaïque qui défend le moi.

La première manifestation du Soleil c'est de dire: < mais non je suis à la hauteur, c'est moi qui ai raison, je suis beau, je suis vrai. Parce que tout au début de la démarche d'investigation, la reconnaissance du non-moi agit comme une humiliation. C'est le Soleil qui en prend plein la figure. On voit qu'on n'est pas capable de réaliser ce qu'on veut, d'aimer les autres comme on le prétend, de tracer sa voie conformément à ce qu'on attend. De supporter les autres dès qu'ils dérivent un petit peu de son propre schéma. Donc on peut essayer de préserver le Soleil toute une vie. On trouve des gens qui à 80 ans sont persuadés d'avoir toujours eu raison, on voit encore des «diplodocus» de l'espèce humaine.

Il y a une force narcissique dans le Soleil qui est aussi une manière de se préserver. Le fait de ne pas avoir tort, c'est plutôt un phénomène saturnien, mais celui d'être blessé parce qu'on peut avoir tort ça, c'est le narcissisme solaire. C'est-à-dire que ce n'est pas l'erreur qui est gênante, c'est le fait de savoir qu'on est dans l'erreur qui est refusée. Il y a beaucoup de gens comme ça. Ils sont tout à fait disponibles à juger les erreurs des autres, mais à l'idée d'être eux-mêmes dans l'erreur ils paniquent ou se sentent humiliés, c'est de la préservation.

Toute cette mécanique relève des puissances biologiques. Alors on peut mettre des contenus philosophiques sur la manière de vivre les planètes, mais par rapport à mon expérience, je sens qu'il faut investir les planètes avant de pouvoir les contrôler. Sinon, un jour quelque chose dépasse la faculté normalisée de les vivre, et le système explose. Bien avant que l'on construise tout ce qu'on veut faire dire à l'avenir: comment vivre Uranus, comment vivre Neptune, il faut se confronter déjà au septenaire. Moi je n'ai aucune éthique particulière à valoriser: les gens font ce qu'ils veulent, j'explique simplement qu'il y a un schéma, une arborescence, un organigramme de puissance qui est tellement fort, tellement simple, mais qui possède tellement de combinatoires qu'on est tous piégés parce qu'on appelle la conscience individuelle, voilà, moi ça je l'explique.

Mais ensuite quand je regarde l'axe de la kabbale, je me dis tiens, je ne suis pas le seul à avoir médité sur l'organigramme — de la division de l'Un dans le Multiple. Quand on voit le système des Chakras, on voit très bien que ça correspond aussi.

Par exemple si le Soleil reste fermé, si là on reste fermé, l'ouverture au non-moi elle plafonne à un moment, on n'ira jamais au-delà d'une certaine limite. Au-delà d'une certaine limite, le ticket n'est plus valable, c'est sûr... Donc le moi et le non-moi sont reliés par un tas de mécanismes, de procédés, de stratégies que l'être humain en général ignore. À travers l'astrologie, ces stratégies nous pouvons les découvrir, on peut découvrir des seuils, des passages...Parce que tout se répercute. Une gratification vénusienne peut se répercuter sur le Soleil et repartir sur Neptune, parce qu'il y a le plexus solaire qui s'ouvre... Par exemple. Ce sont des choses qui sont sûres. Un travail de Mercure sur soi-même, ascétique, ça peut partir sur Saturne et Saturne peut investir les compulsions de Mars, à partir de l'un on en bénéficie, et toc on repart sur Vénus parce que l'on est capable de vivre une relation, alors qu'autrement on bloque au niveau de la polarité. Donc, c'est pour cela qu'il est inutile de hiérarchiser les choses. C'est beaucoup plus simple de voir, de tout mettre à plat et de se représenter cela comme les petits circuits intégrés qu'on voit maintenant, il y a des petites soudures argentées, et à travers ça, il y a un tas de choses qui se passent, qui font fonctionner les ordinateurs. C'est beaucoup plus simple de se représenter ça, bien à plat, en sachant que dans n'importe quel lieu du zodiaque, il peut y avoir des blocages, des compulsions, des disharmonies, des manifestations archaïques inconscientes, et après il s'agit de voir par quels circuits on peut rétablir le fonctionnement de l'énergie, c'est beaucoup plus utile ça, que de tenir des discours verticaux sur le passage d'un point à un autre...

Donc après, le but c'est effectivement d'arriver à lire les trois catégories chez un individu et de le caler dans sa catégorie parce qu'en fait il y a trois catégories en théorie: la prépondérance du moi, prépondérance du non-moi et ambivalence des deux. Mais il y a aussi des cas très particuliers où un individu peut croire appartenir à une catégorie par une forme de conditionnement quelconque, alors qu'il appartient à une autre.

Par exemple des femmes qui sont là mais qui se croient ailleurs. Alors, c'est vrai qu'à 40 ans, il faut y aller... Des hommes aussi. Des hommes peuvent se trouver là et croire qu'ils sont là, alors que leur potentiel fonctionne sur une autre polarité. En général c'est mal vécu. Il peut y avoir des tendances homosexuelles refoulées, ou un besoin d'être réceptif qu'on ne s'autorise pas. Alors que, s'il y a reconnaissance, si la prépondérance du non-moi avait été établie, l'homosexualité aurait été vécue et sans doute traversée. Parce qu'en plus, il y a le phénomène biologique. C'est-à-dire, ça, ce sont des schémas énergétiques purs. Mais en plus à un moment, pour chacun de nous, il y a un accent qui est mis par l'appartenance au sexe. Donc là il y a une revalorisation systématique d'une polarité par rapport à l'autre mais qui à la limite peut générer des conflits.

Parce que le schéma énergétique n'est pas biologique. Il concerne l'ensemble du fonctionnement de l'identité. Mais quand on se retrouve avec un sexe déterminé, on se retrouve avec une sorte de survalorisation naturelle d'un pôle au détriment de l'autre. Cela explique un tas de choses, ça explique une partie des tendances homosexuelles. Mais cela n'explique pas tout, il peut y avoir des personnes qui se réincarnent en changeant de sexe, je ne suis pas contre la diversité des choses. Mais au dernier moment, la génération sexuée apporte une sorte de droit de regard naturel mais qui est aussi largement mécanique sur le système de différenciation/identification. Et pareil si on n'est pas suffisamment conscient, cela peut très bien ne pas être ajusté. C'est-à-dire appartenir par exemple au sexe féminin, souvent ce n'est pas ajusté à une structure de différenciation. Et il y a des femmes, pourquoi elles ne seraient pas proches de leur potentiel si c'est leur chemin dans cette vie-ci... Pareil pour les hommes. Parce qu'à un moment, si on découvre l'autre polarité, on s'élargit. Si on reste tout le temps là-dedans on finit quoi? Caporal-chef de carrière, de vies en vie c'est pas vraiment intéressant ! Pour moi il n'y a pas de meilleur travail à faire que de concilier ces polarités dans la vie, la réceptivité profite de l'engagement, et réciproquement. Les anciens systèmes traditionnels spirituels ne se préoccupent pas du tout de l'intégration du moi et du non-moi. Ils s'en foutent. Parce que les individus qui avaient une voie spirituelle, ils finissaient dans un cadre approprié, donc il y avait un tas de problèmes qui étaient édulcorés. Le désir sexuel était édulcoré dans les monastères, les ashrams. Par exemple, l'image de soi c'était édulcoré: le culte du gourou suffisait à masquer ce que l'on attendait vraiment de soi-même, parce que l'autorité guidait... Donc le Soleil était bien transféré sur l'autre. Si on veut vraiment faire le pas vers ce qu'ont prévu Sri Aurobindo, Krishnamurti, Ruperti, Rudhyar, si on veut vivre ce qu'on appelait autrefois la spiritualité dans un monde ouvert, on ne peut plus s'y prendre comme avant, c'est fini. Si on s'y prend comme avant, on tombe forcément dans un piège neptunien ou dans un piège uranien, ou l'on finit par être identifié à une supra structure dévotionnelle quelconque, on ne peut plus faire un pas sans se sentir autorisé à le faire. Où l'on finit par croire qu'on est soi-même meilleur que les autres, qu'on a tout compris, tout découvert, c'est aussi excessivement dangereux, d'être un uranien pur ou un neptunien pur. Là chez les uraniens purs on découvre une quantité ineffable de faux gourous, ce sont des gens qui ont beaucoup de pouvoirs sur les autres et qui dépassent largement leurs prérogatives parce qu'en fin de compte ils ont peu d'illuminations neptuniennes.

Neptune: là on trouve des gens sympas mais qui n'ont pas de personnalité, qui finissent par faire ce qu'on leur dit.

Alors comme disait mon maître Sri Aurobindo, il vaut mieux se pendre qu'imiter quelqu'un. Si on prend au pied de la lettre... Il n'y a que par l'investigation des polarités qu'on fait son propre chemin sinon l'on fait le chemin d'un autre, et ça, c'est ce qui arrive, c'est-à-dire quelqu'un qui est plus marqué non-moi il estompe le moi et finit dans la fausse neptunerie. Ça posait trop de problème, de faire ce qu'on veut, de se différencier des autres, donc d'être soi-même, ça posait trop de problèmes, alors toc, on écrase au fond ce qu'on ne veut pas voir, et on va vers Neptune. Alors Neptune il nage, avec le gourou qui sait mieux que les autres. Toutes ces bétises-là. Avec la polarité moi prépondérante, c'est pareil, on n'arrive pas à communiquer, on n'arrive pas à aimer, on finit uranien pur et dur, j'ai raison, «faites ce que je dis, je suis un maître», parce qu'on est incapable d'avoir une communication. Donc il suffit à un moment d'oublier la complémentarité des deux termes de la polarité pour finir faussement à un degré supérieur. Ce qui est l'humour du Divin finalement. On devrait aller voir là ce qui se passe, on n'y va pas. On est gratifié parce qu'on arrive,croit-on, à un niveau supérieur, mais ce n'est pas le bon niveau, il n'est pas supérieur du tout mais il le paraît... Il y a beaucoup de gens qui se croient supérieurs, qui sont isolés dans une attitude neptunienne, qui ont nié ce pôle-là du yang. Il y a beaucoup d'uraniens qui sont obligés de nier le yin, ils ne savent pas communiquer. Alors à un moment si le moi est fort, il faut dire que ce sont les autres qui sont à côté de leurs pompes: c'est le seul moyen de se donner encore le change.

Donc Mercure est un pouvoir de communication sur tous les plans, vous pouvez l'envoyer partout. D'abord c'est un pouvoir de communication par le verbe entre le sujet et l'autre, et ensuite c'est un pouvoir de communication entre le moi et le non-moi. Parce qu'il a la même objectivité. Si on est sincère, qu'on dépasse le narcissisme primaire du Soleil et puis l'identification à l'environnement lunaire, Mercure investit avec la même aisance, aussi bien les erreurs du moi que les erreurs du non-moi. Tout ça c'est fabuleux.

Question: «finalement c'est un microphone, il amplifie?...» Oui, le Soleil, la Lune et Mercure amplifient. Ils n'ont pas d'essence propre, mais leur manière d'interpréter est déterminante. Le soleil est involué, il n'agit pas lui-même comme Mars/Vénus, ou Jupiter/Saturne. Au début, il est même passif et comme la lune, il est manipulé par l'élément du signe. Puis il se réveille, et il acquiert seulement son propre être en voulant intégrer l'ensemble des autres pouvoirs. Mais la nature ne le laisse pas forcément faire, alors peut-être est-ce un pouvoir de l'âme, c'est très mystérieux.

Dans l'humanité en général, celle qui n'a pas compris, tout se mélange ici: avec ce que j'appelle les planètes liantes. La preuve, c'est que quand il y a un truc qui ne va pas, on le verbalise, en se sentant humilié — c'est le Soleil qui en prend plein la pêche et avec une dramatisation lunaire. Donc, ça, toutes les personnes qui ne sont pas capables d'entrer dans une démarche d'éveil, devant n'importe quel événement qui les dépasse, Soleil/Lune/Mercure fonctionnent de concert. Et là c'est très humiliant parce qu'il y a la Lune qui se plaint, il y a le Soleil qui est humilié. Normalement le premier passage c'est la Lune parce que la Lune c'est le principe de viscosité, ce qui fait qu'en étant séparé du monde on baigne quand même dans le monde. Donc c'est de la viscosité, la Lune. C'est très difficile à dépasser la viscosité puisque déjà, au départ, quand on est un bébé, il y a la viscosité entre le bébé et sa mère. Et après, la viscosité, elle demeure longtemps puisqu'on continue à s'identifier à des choses qui ne sont pas nous-mêmes. Donc la Lune elle génère tous les processus d'identification au départ, par sa viscosité, c'est-à-dire qu'on a bien le sentiment de baigner dans quelque chose, c'est la Lune. Elle relie le sujet au non-moi en permanence. Donc c'est un Pouvoir d'une puissance colossale. C'est colossal le pouvoir de la Lune. Et ce qu'on voit c'est que tous les individus qui ne cherchent rien pervertissent la fonction lunaire en la comprimant. Effectivement à un moment ils ont un recul sur les choses mais qui n'est pas acquis, un recul instinctif, ce n'est pas un recul transcendant, ça devient de l'indifférence, et c'est le moyen d'émousser le ressenti quand on n'est pas à sa hauteur. On souffre de cette viscosité parce qu'on est obligé de s'identifier aux choses qui sont générées dans le moment. Donc, c'est la Lune qui nous plonge avec cette puissance dans l'événementiel. C'est vraiment le principe de viscosité. Là il faut déjà prendre un minimum de recul pour différencier les événements qu'on subit de sa propre identité. Effectivement, il faut déjà prendre ce recul-là. Et après la Lune, on passe de l'identification lunaire à l'identification vénusienne, à l'identification jupitérienne, neptunienne.

Avec le Soleil pareil, on s'identifie d'une manière archaïque à soi-même, très archaïque au début; ce qu'on dit du Lion qui n'a pas réfléchi, c'est vraiment quelqu'un qui s'identifie très facilement à lui-même. Alors après l'extérieur dit «oui, il est égocentrique.» Mais pas du tout, c'est son Lion, c'est son Soleil qui est Devant. Donc tous les défauts qu'on accorde au Lion c'est à cause du Soleil qui est devant. C'est le début de la projection de lui-même, c'est le début de la manifestation du Soleil en Lion qui construit un individu, qui est capable de synthétiser ses fonctions et d'agir (signe de Feu). Alors là le processus de différenciation, on pourrait dire aussi d'une certaine manière que c'est une identification à soi-même, si on joue sur les mots. Avec la Lune il y a une identification à l'autre, là avec le Soleil il y a une identification à soi-même. Comme c'est à soi-même,moi je n'emploie pas le terme d'identification.

Donc dès le départ l'équilibre Soleil/Lune va montrer si la personne préfère s'écouter elle-même, écouter son Soleil ou si elle écoute le système à cause de la viscosité, alors elle est dans le système, elle épouse le système. Le problème du Soleil Cancer c'est exactement le même problème que le Soleil Lion, sauf que c'est l'inverse, mais c'est exactement le même. Le Soleil Cancer, bien que ce soit le cancer qui reçoive le soleil, il est gouverné par la Lune, c'est quand même largement difficile pour lui de dépasser l'identification de son image de soi par rapport à son milieu. Il se voit dans son milieu, comme un escargot dans sa coquille. Le problème du Soleil Lion c'est au contraire reconnaître qu'il n'est pas distinct du milieu, car sa personnalité le surplombe et l'instrumentalise. Donc c'est la même chose mais en sens inverse. Là, avec le Soleil Lion, il y a un accent très fort mis sur le sujet en tant que séparé du milieu, et avec le Cancer, il y a un accent très fort mis sur le sujet en tant qu'intégré dans le milieu, et c'est la racine du zodiaque — le fond du zodiaque (cancer, maison 4, Lion maison 5).

Normalement, on peut comprendre qu'il y a des individus qui paraissent tarabiscotés parce que leurs fonctions psychiques sont réparties d'une manière qui est tellement étrangère, enfin différente de la nôtre que, si on n'a pas accès au thème, il y a des gens qu'effectivement on peut «envoyer valser» parce qu'on ne les comprend pas. À travers les paradoxes du thème, on voit parfois qu'il y a un pôle affectif très développé mais séparé du reste, ou qu'une personne donne l'image d'être ici alors qu'elle est là, ou inversement. Ensuite, il y a tout un problème d'image, il y a un problème de structure, qui est la structure propre de l'individu, et il y a la vie qui peut l'amener à lui présenter des choses de lui qui sont des images hétérogènes et qui ne correspondent pas à cette structure. Il y a tout le temps des trompe-l'œil, il y a tout le temps des trucs qui arrivent qui ne nous correspondent pas. C'est normal, souvent on essaye de paraître. Souvent on compense la déficience d'un pôle en prétendant se conduire d'une manière conforme à ce pôle et puis on gratte et ... c'est de la pure prétention.

Art du conseil:

Aider, c'est reconnaître la combinatoire du deux (yin et yang). S'il s'agit de personnes qui frôlent la psychothérapie par exemple, ou qui frôlent le contact plus ou moins permanent avec des médecins, cette tranche de personnes à mon avis va se multiplier pour des raisons cosmiques, bon, je pense qu'on peut ne pas avoir accès tout de suite à la structure, c'est un problème d'équilibre très fin. Mais ce qui est possible, c'est qu'une personne qui soit plus non-moi se détruise parce qu'elle veut imiter le plan du moi parce qu'on la contraint à ça, ou réciproquement. Mais le but ultime, c'est la reconnaissance du moi et du non-moi, en plus ça peut être très intéressant parce qu'on peut voir les secteurs — on peut utiliser les maisons pour légitimer certaines choses. Les maisons, c'est quand même des secteurs privilégiés. Donc à des moments, on peut comprendre qu'une personne doit être avec son Mars dans sa maison — le Mars dans la maison, il doit la préserver. Donc si son Mars dans la maison où il se trouve, elle le vit comme s'il s'agissait de Vénus, il y a un problème. Il y a une confusion permanente dans l'utilisation des pouvoirs psychiques. On utilise la géographie du thème pour légitimer des choses. Paradoxe des signes: on dit Bélier masculin, bélier mars, saturne, on dit Taureau, vénus, jupiter.

L'hémisphère supérieur est un monde d'extériorisation et de fonctions.

L'hémisphère inférieur est un monde d'intériorisation et d'identité.

Il faut tenir compte de l'ensemble des paramètres, et ensuite on peut faire des réajustements perpétuels (pour interpréter un thème, découvrir les polarités moi/non-moi, etc... )

L'idée c'est de réajuster cette polarité déficiente c'est tout. Parce qu'on souffre du manque d'équilibre de cette polarité. Si elle est vécue en pleine conscience, il y a des moments où l'on se soumet et des moments où on est dans le pouvoir. On met les choses en place, pas à pas, calmement. Et il n'y a plus toutes les émotions intempestives d'aller trop loin dans la dépendance ou trop loin dans la singularité et la différenciation. Donc on peut penser — c'est effectivement une théorie — que dès qu'on réhabilite un pôle qui est défaillant, après ça devient très nuancé.

Le pôle défaillant, il peut être défaillant dans la structure — et il faut le revaloriser par rapport à l'autre — mais il peut aussi être défaillant parce que c'est le pôle prépondérant, mais qui n'a pas été assez vécu. Il n'y a pas d'équilibrage artificiel. Ce qu'on peut faire, c'est d'essayer de voir d'où vient le manque d'équilibre, dans le truc qui ne marche pas assez ou dans le truc qui marche trop.

Hésitation, déséquilibre, etc. Moi/non-Moi: on peut chercher à voir d'abord le rôle ultime de cette hésitation.

À un participant: Le rôle ultime de cette hésitation c'est quoi? C'est de te pousser vers ton intégrité ou de te pousser vers un renoncement à toi-même? Un dilemme où tu finis par faire des choses de style Balance pour machin... Ton hésitation pour le moment, elle est solidaire de ton thème ... Le symbole même du paradoxe d'une conjonction forte du moi renversée par l'ascendant non-moi. Moi, ce que j'essaye de faire c'est de donner des éléments où l'on répertorie les mécanismes inconscients. Cette hésitation chez toi elle n'est pas tellement inconsciente, elle est normalisée, c'est-à-dire c'est devenu une ruse pour toi, afin de concilier le moi et le non-moi, passer par l'hésitation, tu les mets sur les deux plateaux de la balance. Alors l'hésitation, elle te permet une grande lucidité, elle permet une grande lucidité pour toi, elle permet d'apprécier ton pôle ici (Mars/Uranus/Saturne). Au bout de cette appréciation, il doit y avoir un phénomène nouveau qui va court-circuiter l'hésitation et te montrer ton chemin. Mais après, toi, dans ta stratégie journalière, tu as déjà des éléments pour apprécier quand est-ce que l'hésitation revient sous forme de compulsion c'est-à-dire sous forme de mini-logiciel pour pervertir un mouvement qui était nouveau, qui était déjà fort, qui allait dans ta direction. Ce qui est intéressant c'est la rémanence de petits logiciels qu'on peut arrêter. S'ils reviennent sous une forme identique, on doit être capable de les identifier. Donc tu peux encore avoir des atermoiements légitimes qui proviennent de la structure du thème comme tu peux en avoir qui sont vraiment archaïques et qui reviennent à l'assaut, alors que tu as déjà pris une autre direction. Cela il n'y a que toi qui peux le savoir.

C'est pour ça que je prétends qu'avec ces éléments-là, on a une base pour faire un suivi, si on les fait à fond, comme un psychanalyste. Il faut aller au bout. Donc les paradoxes des signes il faut bien les connaître, il faut connaître aussi toutes les compulsions qui sont solidaires des fonctions psychiques particulières. Bien posséder l'organigramme. Mais après les mouvements de la conscience du sujet sur l'horlogerie générale, on peut les suivre. Une bonne partie de ma démarche provient du manque de confiance que j'ai dans la psychanalyse, dans la psychothérapie et toutes ces choses-là. Moi je suis très sollicité parce que je pouvais faire de l'astrologie à partir de mon expérience spirituelle. Mais après les choses sont venues j'ai pas demandé. Mais moi le travail que j'ai fait, qui est en fin de compte une implication du système taoïste, des polarités, beaucoup plus près que l'a fait l'astrologie humaniste, ça a marché dans mon astrologie...

Mon idée, c'est que si on fait un petit travail supplémentaire avec la personne, on la prépare mieux à ce qui arrive, avec la technique événementielle, révolution solaire, progressions, etc. parce qu'on travaille sur le natal. Tout le travail qui est gagné sur le natal permet de bénéficier d'une manière supérieure des cycles, de la vérité des cycles. Donc au lieu de pousser les gens vers l'opportunité des cycles à venir, voir où ils en sont, puis se polariser sur les cycles. Les cycles on en fait ce qu'on est capable d'en faire à partir de la conscience qu'on en a. Donc, là c'est un mouvement qui est totalement inverse, au lieu de pousser vers l'opportunité des cycles l'individu à partir de ce qu'il est, on traite en profondeur où il en est maintenant pour montrer qu'il n'est pas encore sûr de pouvoir bénéficier de l'opportunité des cycles, puisque la question se pose s'il n'y a pas suffisamment d'homogénéité dans le circuit énergétique.

Cela demande un minimum d'homogénéité de la relation moi/non-moi pour bénéficier de la vérité des cycles, sinon ils déchirent quand même la conscience ne deux, celle du moi contre celle de l'adhérence au non-moi. SI on est coupé en deux, la différenciation contre l'identification, les cycles, ça va être désastreux. On ne peut pas faire face à un transit important d'Uranus si on est que dans le moi ou le non-moi. On va faire n'importe quoi, et là on va rien n'y comprendre. Donc ça ne sert à rien de dire comme ça qu'on va s'approprier l'influx d'un transit.

À propos de l'astrologie humaniste:

Je trouvais qu'on donnait une carte dans un restaurant gastronomique à des gens qui ne font peut-être pas la différence entre le pâté et le foie gras. Et on arrive avec la carte d'un très grand restaurant. C'est beaucoup plus subtil. La conscience est beaucoup plus subtile que ces choses-là, elle ne s'approprie pas n'importe comment les plus beaux concepts. Moi, pour le moment, je ne suis pas convaincu du rôle de l'astrologue. Je ne suis pas profondément convaincu du statut de l'astrologue. Ou alors, il faudrait qu'il soit effectivement compétent dans la conscience, mais c'est vraiment rare. Donc il y a des choses qu'on doit tout bêtement apprendre et mettre au service d'une aspiration absolue. On doit avoir une vision claire de tout ce que la psychologie moderne a apporté, avec ses affinités et ses relations avec les planètes...

On doit aussi avoir une vision claire de ce qu'est l'évolution de l'humanité, vers où elle va, où elle peut aller, si elle peut vraiment sortir des différents conditionnements qui la manipulent. Si on a une vision claire vers le bas avec les mécanismes inconscients et vers le haut avec la vraie destination de l'humanité, normalement on peut faire un travail. Moi, ce que je reproche c'est que cette vision-là, humaniste, elle est trop compressée. On ne va pas assez vers le bas, et on ne va pas assez vers le haut, c'est un petit peu normalisé. Quand c'est normalisé, il y a une éthique, c'est-à-dire que l'astrologue se permet de tenir son propre discours à la place de l'autre. Maintenant, on ne peut pas trouver d'éthique dans ce que je dis, c'est autre chose que de l'éthique, c'est le fonctionnement même, et mon éthique consiste à préférer un bon fonctionnement à un mauvais. Je ne dis pas qu'il faut aller vers le Divin plutôt que vers le malin, moi je m'en tamponne, ce n'est pas mon problème, mais le côté Divin est plus complet. Quand on arrive à extraire l'éthique c'est beaucoup plus intéressant, parce qu'on ne s'enferme plus. Et Mercure, n'oubliez pas que rien ne peut l'enfermer, il suffit de lui ouvrir les portes.