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Le rôle de Pluton



Première partie: Le rôle de Pluton



Chapitre 1

Introduction

C'est avec le pouvoir de cette planète que l'on rencontre les événements psychiques — ce que j'appelle, moi, les contenus psychologiques ou l'ensemble des événements subtils qui se présentent à la conscience, avec des mélanges d'émotions, de pensées, de désirs, de craintes, etc. ( cf Astrologie supramentale) — les plus déroutants, aussi bien pour ceux qui les subissent que pour l'astrologue.

Sur beaucoup de points du thème, en général, c'est l'astrologue qui peut éclairer la personne, mais en ce qui concerne les aspects de Pluton, c'est souvent l'astrologue qui apprend qu'un être humain peut être soumis à des formes de contraintes existentielles qui le dépassent. Et le mot forme se justifie, ici, pour souligner le problème de l'interprétation plutonienne, car on sait que la forme est quelque chose de changeant, de fluide, de plastique. On va donc pouvoir identifier le registre énergétique dans son essence, mais ce registre énergétique plutonien se moule dans des formes de contenus psychiques extrêmement variés. 1) La coercition plutonienne ou l'éclatement du temps:

A) Le dépassement du temps

Pluton nous force, nous oblige et nous contraint à dépasser la perception du temps. Alors pour que l'on s'avance vers une connaissance du temps qui ne soit plus chronologique, c'est-à-dire linéaire, Pluton sème, en quelque sorte, dans notre vie des événements qui font éclater le temps.

Et lorsqu'on est prêt à ce que le temps éclate, c'est merveilleux car on découvre un monde mental, un monde de bien-être intérieur où le temps devient une sorte de matériau transparent que l'on sculpte en fonction des directions que l'âme indique, et le passé qui se présentait sous une forme stratifiée se détache de la conscience.

Mais pour arriver à briser toutes les matrices qui nous emprisonnent de manière circulaire dans le chronologique — le jour, la nuit, l'habitude, l'idée de son identité — il faut qu'il y ait rupture.

B) ... et l'évolution de la conscience

Il y a des gens qui acceptent que l'expérience de la conscience sur terre soit une évolution, c'est-à-dire d'un côté une rectification perpétuelle du passé, et d'un autre côté l'innovation permanente. Mais c'est dosé d'une façon inégale, la rectification du passé et l'innovation permanente sont deux procédés très spécifiques, et qui caractérisent des individus voulant avancer d'une manière différente. On peut dire de ces individus qu'ils ont l'intuition que leur vie appartient à un Tout qui les dépasse, et ce Tout est accueilli, reconnu, par conséquent les irruptions du pouvoir plutonien vont être acceptées. Aussi, ces personnes reconnaissent-elles que toutes les formes d'épreuves et d'adversité qui s'opposent à l'image qu'elle se font de leur identité sont là pour leur permettre d'accéder à une identité plus vraie, plus authentique, plus large et plus profonde.

On pourrait donc, pratiquement, établir une classification pour les êtres humains d'un point de vue astrologique: il y aurait d'un côté les individus qui reconnaissent dans leur conscience le pouvoir de manifestation plutonien — on peut donc appeler ces individus les êtres humains qui acceptent que la Terre soit un lieu d'évolution pour la conscience, compte tenu du fait que la conscience est reconnue comme une donnée universelle — et d'un autre côté, tous les êtres humains qui refoulent le pouvoir plutonien parce qu'ils se considèrent comme «propriétaires» de leur identité subjective.



2) Le rôle de Pluton et ses crises

A) Son caractère générique.

Le rôle de Pluton est générique, c'est-à-dire qu'il agit de la même manière dans l'humanité tout entière pour briser le moule de la conscience subjective et lui permettre par la suite de se ramifier à des océans de conscience universels, le mental intuitif, le mental supérieur, le Soi, bref tout ce qui vient de l'esprit, mais qui ne peut toucher la conscience individuelle que si la gangue de l'ego a été percée.

Et ce qui est «tragique», c'est que Pluton a le pouvoir de percer l'ego, et si on refuse ce pouvoir-là, on va recolmater l'ego alors que l'on sera passé par une expérience qui aura permis l'émergence spirituelle. On peut toujours incriminer la culture, et tout ce que l'on voudra, cela se produit.

B) Les crises plutoniennes.

On peut donc faire une expérience plutonienne, c'est-à-dire très intense où l'on est confronté à ses propres limites d'une manière radicale. Alors on «plonge», on se demande qui on est, quelque chose est à résoudre, mais on ne sait pas comment s'y prendre, et c'est très douloureux, très poignant, plus décapant que la crise saturnienne, parce qu'ici ça passe ou ça craque. Mais, si l'on a tant soit peu d'intuition ou d'ouverture spirituelle, on va profiter d'être blessé pour ne pas guérir des choses qui ne méritent pas d'être guéries, puisqu'elles ne font pas vraiment partie de l'identité. Il faut avoir cette forme d'intelligence, au lieu de s'acharner à rééchafauder une identité limitée qui a été blessée et donc laisser la conscience agir différemment.

En effet, dans ce qui nous apparaît au départ comme un vide — parce qu'il n'y a pas de certitude, de direction, d'éléments sécurisants — une autre forme d'intelligence va descendre sur l'individu et, avant de le guider vers une nouvelle lumière, elle impose d'abandonner des circuits narcissiques, des circuits de renvoi personnel de l'identité dans la même boucle.



3) La conscience réflexive.

Alors Pluton nous pousse dans nos retranchements parce que son «problème» est l'évolution de la conscience, mais après, il y a des individus qui veulent évoluer, et, dans le cas contraire, ceux qui refusent d'évoluer. Mais ce n'est pas à l'être humain conditionné culturellement de décréter que l'homme n'est pas sur terre pour évoluer, puisque l'évolution remonte à quatre milliards d'années pour la vie, d'autant que l'on couronne toutes les espèces animales par le mental. Et la faculté mentale, qu'on appelle aussi la conscience réflexive, c'est-à-dire la possibilité d'être un sujet et de ramener ses propres contenus psychiques à la conscience du moment, est un procédé que la nature a mis des milliards d'années à fabriquer, ou rattraper, et c'est simplement parce qu'on ne sait pas utiliser la conscience réflexive que l'on est en proie à des souffrances.

La personne qui parvient à utiliser correctement la conscience réflexive peut encore souffrir mais elle utilise la souffrance, elle peut encore se tromper mais elle se sert de l'erreur, elle peut encore tomber, mais elle utilise les chutes pour apprendre à se relever. Alors, comme on ne sait pas se relever, les chutes sont encore indispensables, et c'est pour cela que lorsque Pluton nous fait tomber, c'est prescrit par la loi de l'évolution qu'on ne sache pas s'en sortir — car si l'on savait s'en sortir cela n'aurait aucun d'intérêt de chuter.

Ensuite, on bricole et c'est d'ailleurs ce que l'évolution a fait en fabriquant des poumons pour sortir de l'eau, et pareillement la conscience mentale, poussée dans ses retranchements, va bricoler des issues de secours.



4) Les processus de désidentification.

Mais il faut aller au fond, c'est-à-dire:

*Traverser la gamme des identifications biologiques, avec l'attachement émotionnel, lunaire, la sécurité..

*Traverser l'identification chronologique — j'étais là, c'est trop tard pour commencer à changer — ici on tombe sur le pouvoir saturnien.

*Traverser la couche d'identification à la brillance du moment, c'est-à-dire la besoin de se nourrir du temps, à travers Mars et Vénus, à travers le désir émotionnel.

*Traverser le Soleil archaïque — ce qui est très difficile — c'est-à-dire cette idée de son intégrité personnelle qui est fondée sur ce que les psychologues appellent le narcissisme primaire, par exemple: a priori c'est l'autre qui se trompe, c'est le monde qui a tort, a priori on est quelqu'un de bien, on sait où l'on va, bref toute cette programmation inconsciente qui fait croire à l'individu qu'il est beaucoup.

*On peut, enfin, ajouter la programmation jupitérienne, c'est-à-dire cette satisfaction qu'a l'individu d'appartenir à Sa tribu, à Son club, à Sa secte, à Sa religion, bref tout ce qui fait cadrer une identité médiocre avec un système qui lui renvoie sa propre image.

En définitive, lorsque Pluton intervient, toutes ces programmations sont ébranlées et l'on doit être prêt à changer de forme, à tirer profit de ce que l'on est brisé, sans rechercher à remplacer les fragments inutiles dans la nouvelle création de l'identité. Pour cela, il faut vivre dans l'idée que l'obstacle, l'épreuve, la grande souffrance, la remise en question forcée sont en fin de compte d'ORIGINE DIVINE, et sont là pour nous faire accéder à un autre type de conscience. Autrement, si l'on doute que l'épreuve, l'obstacle ont une finalité évolutive, on va vivre dans un monde où on va extraire toutes les menaces jusqu'à se refermer dans son propre moule subjectif, où tout ce qui n'est pas conforme à ce que l'on croit être est évacué ( alors là on est tranquille, parce qu'effectivement il faut régresser pour être heureux...).



5) Les éléments archaïques.

A) La mise à nu.

Si l'on veut accéder à une conscience nouvelle, il faut nécessairement abandonner l'ancienne, et c'est Pluton, donc, qui est chargé de nous débarrasser de ce qui est en trop. Et comme on ne peut se débarrasser de rien si on ne l'a pas vu et reconnu, Pluton nous met en permanence devant les yeux ce que l'on passerait sa vie à cacher sous le tapis. Alors, c'est tout de même un procédé extraordinaire, puisque Pluton va amener à la conscience subjective tous les éléments archaïques de la psyché humaine. Pour les gens qui n'ont qu'une histoire personnelle, ce sont leurs propres éléments archaïques, mais pour les gens qui sont devant, par exemple pour Mère, pour Sri Aurobindo, ce sont les éléments archaïques de l'humanité auxquels ils ont affaire à travers eux.

Mais c'est merveilleux de prendre conscience des éléments archaïques, parce qu'une fois qu'ils ont été vus et identifiés, on peut s'en libérer, alors que si on les laisse au fond ils vont agir comme les virus dans les logiciels. C'est-à-dire qu'à un moment, ils vont parasiter une fonction psychique, n'importe quelle fonction planétaire, et tout va s'enrayer et se coincer. Alors, bien sûr, on n'est pas préparé par l'éducation à faire face aux éléments archaïques de la personnalité humaine. Et puis on ne sait pas ce qu'il faut faire, surtout quand surgit cette peur quasi animale, et qu'on se sent totalement perdu, démuni, écrasé par cette peur terrible. Alors, même les grandes crises, les grandes souffrances peuvent réveiller une forme d'instinct de survie, qui à nouveau va se connecter à l'intelligence. Or cette nouvelle connexion ne pourra s'opérer que si on la laisse faire, qu'en plongeant au fond.

B) La mise à jour.

Le registre des éléments archaïques que Pluton amène à la surface de la conscience, va être mis à jour par le biais d'un transit, à travers les aspects du natal ou bien à travers un événement extérieur, qui, sans être relié au thème natal, relèvera de la symbolique plutonienne. Donc, ici, c'est un événement de la vie qui va réveiller dans notre énergétique les éléments du thème natal. En effet, Pluton est tellement enfoui profondément que la prise de conscience plutonienne peut très bien arriver par d'autres voies que le transit, et en ce qui concerne le thème natal, l'on ne sait jamais jusqu'à quel point la personne représentant ce thème a été confrontée aux pouvoirs plutoniens, on ne le sait pas. Car, effectivement, on peut édulcorer les confrontations, les normaliser, ou tenter de les récupérer avec Saturne, on peut également les éviter...



6) La transcendance plutonienne.

Pour caractériser Pluton, on pourrait dire que sa fonction est d'empêcher qu'à n'importe quel moment de l'existence on se referme sur le logiciel du thème. On a donc chacun notre thème, on arrive à utiliser différemment les aspects des planètes parce qu'on évolue et qu'on remet en question notre perception de la réalité, du non-moi, et notre perception de nous-même, or il y aurait risque qu'un jour on en finisse là. Alors, il y a une force à la fois souterraine et céleste qui fait en sorte que notre identité ne pourra jamais se refermer sur sa propre vision, puisqu'à travers Pluton la transcendance continue de filtrer...

A) L'astuce plutonienne ou le mécontentement.

Le pouvoir plutonien, qui par rapport à notre conscience subjective est un pouvoir vraiment colossal, se débrouille pour générer une insatisfaction authentique. Parce qu'en effet, il y a des insatisfactions qui ne sont pas authentiques et qui sont les insatisfactions de la complaisance. Par exemple, le mécontentement lunaire est inauthentique, avec ses demandes d'amour, etc. Il y a donc des insatisfactions qui peuvent provenir des planètes subjectives parce que d'une manière générale, l'être humain est très complaisant vis-à-vis de lui-même. C'est-à-dire qu'il attend beaucoup, il souhaite une vie agréable, confortable, que les autres l'aiment et l'estiment, un consensus extraordinaire sur lui, sur sa qualité d'être, bref il se trouve piégé dans une attente monstrueuse de reconnaissance. Et là-dedans, il y a évidemment beaucoup de petites plantes mentales qui poussent et ce sont donc des insatisfactions, mais en dépit de ce qu'elles semblent être véritables, ce ne sont guère des mouvements authentiques.

Le mécontentement produit par Pluton est une insatisfaction authentique, parce que confronté à nos limites subjectives, on a vraiment besoin de briser nos frontières.

B) La déstructuration de l'ego.

Alors, à ce moment-là, la question est comment, tel que l'on est, comment se fait-il qu'on ne puisse plus rien résoudre (ce n'est pas normal vu tout ce que l'on croyait être) — parce qu'on arrive à croire des choses sur soi-même très importantes. Or, si l'on est prêt, on va démolir les autocroyances qui ne sont même pas ces croyances inutiles religieuses, externes ou politiques, mais tout ce que l'on croit être soi-même.

Et ceci est produit par le mental, c'est-à-dire qu'on croit être ceci ou cela, on perçoit le monde extérieur et cette perception nous revient sous une certaine forme et l'on prend une position par rapport à elle, enfin, on navigue dans ces identifications-là et là-dedans on peut certes avoir un nombre de satisfactions, mener un certain nombre de projets et obtenir certaines gratifications existentielles. Mais il faut passer par-là, on est obligé de vivre dans ce circuit — projection d'identité sur le monde extérieur, retour, choix — ce n'est pas dramatique. Mais seulement, ce circuit de renvoi entre le moi et le non-moi, à un moment donné, ne fonctionne plus — du moins d'une manière habituelle ou adéquate — et l'on se sent dépassé par les événements. Cependant, toute l'astuce de la mentalité spirituelle c'est de profiter de cela au lieu de dramatiser, alors il faut dire que sur ce plan l'orient est supérieur car il n'y a pas toute cette complaisance autour du sujet, si caractéristique de l'occident où l'on vit dans une telle complaisance que, dès que l'on est égratigné, on se sent profondément blessé.

Et c'est ici où Pluton cherche à décaper toute cette gangue d'identité subjective. Et si on accepte le pouvoir concentré de Pluton, on va déstructurer l'ego et engendrer la création d'une identité nouvelle beaucoup plus souple. Dès lors, il y a une telle présence d'être que l'on peut supporter des choses incroyables, subir des humiliations invraisemblables, et il faudra aller très loin pour aller trouver les limites de la personne, c'est-à-dire pour provoquer la résurgence d'une colère violente, d'un pessimisme suicidaire, par exemple, et qui constituent des zones de conscience subjective que Pluton peut nous faire définitivement traverser.

Conclusion:

Il n'y a pas encore d'institution culturelle qui préconise d'être confronté, finalement, à cette énergie plutonienne. C'est-à-dire qu'on vit encore dans un monde où l'on pense que les confrontations douloureuses aux éléments archaïques de la personnalité sont à éviter. Être heureux, c'est vivre dans un cocon, et éviter les grandes crises; alors, bien sûr, quand tout un système de civilisation fonctionne sur cette erreur, on peut s'attendre à l'écroulement de ce système.



Chapitre 2

Historique, la découverte de Pluton. Les limites de la conscience actuelle. Les plutoniens de la matière.



1) Un univers bien plus vaste.

Pluton a été découvert en 1930, et d'un seul coup, l'univers est devenu beaucoup plus grand, aussi bien pour les savants que pour les mystiques, et, en définitive, pour tout le monde. Le problème, c'est qu'on est nullement préparé à ce que l'univers soit plus grand que tout ce que l'héritage de l'évolution nous en a dit, puisque l'on reste encore des animaux sur lesquels le mental s'est greffé. Et, d'ailleurs, ce mélange, d'après ce qu'en disent encore de très grands maîtres spirituels, est désastreux. Ils ajoutent que le corps est pratiquement à rejeter parce qu'on ne pourra jamais réconcilier le corps et l'âme.

À la vision de l'évolution et à la vision supramentale de Sri Aurobindo, nous disons au contraire que l'on n'a guère passé quinze milliards d'années à fabriquer de la matière consciente pour que ce soit un échec au bout.

Alors, depuis 1930, avec la découverte de la mécanique quantique — du fait qu'il y a de la conscience à l'intérieur de la matière, ce que Charon appelle l'intelligence des éons — les découvertes de Sri Aurobindo et celles qui ont précédé la bombe atomique, c'est-à-dire le pouvoir énergétique pur de l'atome, on est entré dans un autre monde.



2) Ce qu'implique la découverte de Pluton.

Maintenant Pluton agit beaucoup, et cela peu de gens le savent. À partir du moment où l'on rentre en contact avec une planète, on entre en relation avec son pouvoir (Uranus, par exemple, à l'époque de la révolution française ). Depuis 1930, donc, l'énergie plutonienne agit énormément; le Supramental (plus ou moins représenté par Pluton) descend et permet aux individus de faire de nouvelles expériences, conformément à ce qu'ont révélé Mère et Sri Aurobindo. Il y a donc un nouveau pas dans la conscience humaine, qui est rendu également possible depuis 1950, soit depuis la disparition de Sri Aurobindo et le travail de Mère. L'humanité peut donc changer complètement de conscience. De ce fait, tout ce qui se passe, à présent, dans l'histoire humaine, prend une dimension particulièrement importante et cruciale.

Cependant, Pluton fait d'abord tomber les masques. C'est-à-dire tous les masques, que l'on s'acharne à décorer, peindre et à présenter, craquent. Le masque de la finance est actuellement en train de s'effriter. C'est donc une période dangereuse au niveau mondial et économique.

Ensuite, c'est le masque de la démocratie qui va bientôt faire rire tout le monde, puisque les démocraties les plus avancées vont se ruiner à force d'assister les gens, qui ont compris qu'il valait mieux ne pas travailler plutôt que gagner son pain, car en travaillant ils sont taxés, alors mieux vaut ne rien faire et, par la même occasion, être payé à ne rien faire.

Enfin, il y a un tas de belles choses neptuniennes dont les masques devront tomber aussi: les droits de l'homme, par exemple, on va se rendre compte que c'est une forme de néo-colonialisme, mais enfin il faudra y aller doucement....

Les normalisations du Bien s'effondrent aussi. On trouve un bien pour Sadam Hussein, un bien pour l'Amérique, en somme un bien pour tout le monde. Mais comme ce sont des biens parcellaires, ils ne peuvent en aucun cas s'harmoniser. En fait, il y a une telle intensité dans le mouvement plutonien que cela fait dire aux personnes: «Je veux mon bien à moi, et tant pis si je ne peux pas le partager avec ton bien à toi». Alors Pluton est une source permanente de discordes, jusqu'au moment où tout le monde sera d'accord sur ce qu'est le bien universel, ce que recherchait déjà Platon...

Si Pluton est accepté dans la conscience, on descend tellement loin avec lui, que la fausse identité s'évacue, et reste une identité universelle, qui est celle du Soi, du Brahman, mais ne demandant pas à être enracinée. Enfin, demeure l'identité de l'âme, qui peut profiter de l'humiliation pour s'enraciner davantage au lieu de chercher à échapper à la Terre.

Mais maintenant avec Pluton, qui révèle l'esprit dans la matière, l'on constate que le Soi, au niveau terrestre, ne résout rien. Alors si on désire résoudre, il faudra aller plus profond, et c'est donc Pluton notre guide qui se charge de nous y conduire.

En conclusion, il faut s'attendre à ce que tout ce qui a été refoulé dans l'humanité remonte aussi...

En tant qu'astrologue, nous n'avons affaire qu'à des retours de refoulés individuels, mais la Terre, en l'occurrence, fait front aux retours de refoulés de l'humanité entière depuis des milliers d'années !

3) La conscience humaine ou les limites qu'elle s'impose.

Nous ne sommes guère préparés à vivre dans un monde plus vaste car nous croyons vivre dans un monde petit où effectivement, on pense qu'on est sur terre dans le seul but d'être heureux en évitant les confrontations, à tout ce qui peut permettre d'accéder à une plus grande conscience. Ainsi, la conscience subjective est encouragée à rester dans un registre très faible de perception où l'on n'est conscient que d'un territoire minuscule, territoire des besoins corporels, de la demande d'approbation, vénusienne, des désirs martiens, sexuels et d'affirmation, du désir jupitérien, avoir quelques amis, du pouvoir saturnien, de créer un code qui réunit toutes les préférences dans une logique structurelle. En somme, nous vivons avec tout cela dans un monde très étroit où il n'y a pas de possibilité de découvrir un mental universel qui puisse accéder aux lois cosmiques, aux lois de l'univers, non plus la possibilité d'ouvrir le cœur et les chakras pour empiéter sur d'autres territoires et développer une autre identité avec les êtres humains, les animaux, les minéraux, etc..

Pourtant, si la conscience était vécue différemment, elle n'aurait plus de limites. Seulement, pour qu'il n'y ait plus de limites, il faut abandonner tous les éléments archaïques de l'identité subjective. On ne peut, en effet, remplir une outre qui serait déjà pleine! Donc, si on ne vide pas les programmations qui fournissent le sentiment illusoire d'identité subjective — je suis mes émotions, mes sentiments, mes ambitions, mes peurs, mes angoisses — si donc on ne se libère pas des programmations existentielles, il n'y a pas moyen d'accéder aux programmations transcendantes, ce n'est pas possible, il y a donc un choix qui se pose...



4) Face à l'énergie plutonienne ou la quête du pouvoir.

Alors comme on est effrayé par ce choix, c'est Pluton qui exécute le travail à notre place. Il nous met donc dans des situations tellement invraisemblables, marginales, cachées, occultes, qu'à un moment on est obligé de s'apercevoir qu'on se trouve dans l'intensité plutonienne, et le choix décisif se pose alors: va-t-on vers la perversion plutonienne où je suis intense sans changer?

On est confronté, ici, au pouvoir matériel — par exemple les grandes structures de notre société — on aura accès à l'intensité à travers l'argent, la soumission des autres, etc. Il y a des plutoniens — qui sont de vrais plutoniens — qui ont le pouvoir mais ce sont des plutoniens de la matière au lieu d'être des plutoniens de l'esprit, ce sont ces gens-là qui gouvernent le monde parce qu'ils ont particulièrement besoin d'intensité. N'étant pas dans le registre de la conscience ordinaire, ils possèdent une grande intensité mentale, ils veulent que les choses qu'ils conçoivent mentalement se réalisent à une grande échelle, peut-être même à une échelle mondiale. Ils ont, en définitive, une grande intensité émotionnelle, ils aiment le sport, l'érotisme, bref beaucoup de choses, et ils peuvent avoir une grande intensité de représentation de soi, c'est-à-dire qu'ils ont un dialogue avec eux-mêmes et peuvent aller très loin...

On trouve donc de vrais plutoniens, des gens qui sont rentrés en contact avec l'énergie plutonienne, mais non pas pour évoluer avec elle vers l'abandon de la conscience subjective et la réalisation, la transmission des plans de conscience supérieurs, mais pour bétonner un territoire très gratifiant, très concret où toutes les instances de la personnalité sont dominées par Pluton. Ils gouvernent leur vie ainsi que celle des autres, puisque le vrai plutonien a un pouvoir direct sur les autres individus, soit à travers la hiérarchie, soit à travers la manipulation psychique ou occulte, soit à travers la persuasion, ou enfin tout simplement à travers les affaires d'argent.

Il y a donc une manière de réagir à Pluton — parce qu'il n'y a rien de médiocre dans Pluton — qui fait que la personne ne veuille pas être n'importe qui, ou bien elle estime avoir suffisamment souffert, ou alors, elle peut avoir été tant poussée dans ses retranchements qu'elle va se fabriquer un monde tel qu'elle l'entend elle, aussi on cultive sa propre puissance. C'est la forme obscure de Pluton.

Mais il faut déjà arriver à ce stade, parce qu'on a beau juger et critiquer les gens qui parviennent, par exemple, au sommet d'un empire industriel, ou le grand magicien noir qui est aussi un plutonien, ce sont des gens que tout de même l'on peut respecter, si l'on est bien entendu à l'abri de leurs malveillances... Ils ont reconnu que la vie devait être intense, mais au lieu de vivre cette intensité dans l'élargissement de la conscience de compassion, qui s'identifie au monde entier, ils vivent cette intensité dans la concentration du pouvoir personnel. C'est-à-dire qu'au lieu de se dilater en permanence - comme le font d'ailleurs les mystiques qui ont affaire à Pluton — en abandonnant la conscience subjective, ils concentrent, au contraire, une conscience subjective «turbo». Et ils réussissent. Ils disposent, en effet, de l'énergie plutonienne, laquelle est terrorisante. Quelqu'un qui sait manipuler l'énergie plutonienne dégage quelque chose de terrorisant. C'est pour cela que la plus grosse erreur que peut faire l'humanité, c'est de cultiver l'énergie plutonienne, et nous pensons ici aux mythes de destruction de la Terre. Actuellement, on en serait au septième — cycle que les hindous nomme pralaya — c'est-à-dire la septième reconstruction de la mentalité terrestre, et les six fois précédentes cela aurait échoué, parce qu'au moment où l'être humain découvre son pouvoir mental, il perd contact avec l'univers, la chute de l'Atlantide serait donc attribuée à cela, c'est-à-dire au développement des instances plutoniennes...

Lorsque la conscience devient plus intense, au lieu de mettre l'intensité au service de la dilatation universelle de l'intelligence, cette conscience est récupérée quelque part au profit de l'individu, du clan ou de la race.

Pourtant, ici, il y a une limite puisque le projet divin est que les races ne servent qu'à produire un être divin par nature et qui transcende complètement la race dont il est issu. Le but n'est donc pas d'être le meilleur clan, le meilleur jaune ou le meilleur noir, le but c'est simplement de devenir un être humain...

Alors, bien sûr, en cours de route, il y a des choses qui se passent où le pouvoir plutonien est récupéré à des fins soit individuelles soit collectives.

Conclusion Pluton a dans l'idée de nous faire tomber pour nous apprendre à nous relever. Alors, il est certain qu'au départ on ne peut pas être convaincu que c'est pour notre bien, car effectivement si l'on était certain de la finalité, les crises seraient moins profondes et l'on irait moins loin.

Or, notre complaisance occidentale refuse d'admettre cela et nous savons par ailleurs que tous les problèmes se situant à l'intérieur de la théologie chrétienne dérivent de ce problème-ci, et sur lequel bon nombre de personnes passent toute leur vie. Donc, le problème philosophique le plus important: Dieu est Amour, mais regarde la Terre ce que c'est, l'horreur dans laquelle on est. Comment Dieu qui est Amour....

Maintenant, la pensée religieuse ne dépasse pas cela, elle ne le peut pas, parce qu'elle n'a pas les moyens intellectuels, les prédicats philosophiques susceptibles de dépasser cette contradiction. Pour la dépasser, il faut reconnaître qu'au départ le Divin prend les moyens qui sont les siens et qui sont durs, ce sont les moyens de l'évolution...

Et il n'y a rien dans l'évolution qui soit sécurisant, les espèces se dévorent, c'est la loi du plus fort, il y a des territoires pour chaque membre de l'espèce, etc.; mais il est toujours possible de préserver la notion d'amour, et ce n'est qu'en allant vers le haut, complètement vers le haut, qu'on comprend qu'il y a aussi de l'amour dans tout ce qui n'est pas l'amour, et tout ce qui n'est pas l'amour doit permettre l'émergence de l'amour.

Donc, quand ce principe est admis, toutes les crises plutoniennes peuvent bien se vivre, même si au commencement Pluton se moque de notre personnalité, au sens ésotérique du terme, c'est-à-dire le compromis caractériel avec des tendances inconscientes, et, en travaillant sur notre conscience, Pluton va mettre à jour des tendances.



Chapitre 3



1) La prise de conscience plutonienne.

Le principal souci de Pluton est la confrontation, or il est toujours possible de la refuser. Mais plus longtemps on reculera devant cette confrontation et plus elle aura de chance d'arriver de force et certainement elle fera plus mal...

Si l'on est suffisamment vigilant pour sentir un trouble ou une obsession plutonienne en soi, on ira immédiatement sonder le problème — au lieu de chercher à le fuir — avant qu'il ne prenne des proportions dramatiques, sinon l'on peut s'attendre à ce qu'il revienne un jour brusquement. Dans ce cas-là, on ne pourra plus tricher en le niant ou en le refoulant.

Pluton n'agit pas de manière privilégiée sur le plan émotionnel, cependant, comme il rassemble les contenus psychiques, toute l'identité au même point, l'émotion va être la première chose qui va amener la prise de conscience plutonienne. Pourtant, une fois ceci fait, c'est-à-dire une fois que l'émotion a amené la prise de conscience plutonienne, on ne peut en aucun cas se débarrasser comme cela d'un problème que Pluton aura suscité.

Enfin, une fois l'émotion passée, il faut s'aviser de savoir si la conscience a compris ce qui s'était passé, ensuite si elle a compris les raisons et les causes, et enfin, si elle a été capable de remonter à la source de l'émotion. Car, si on fait semblant de voir, on peut évacuer - pour un temps seulement — mais cela reviendra plus tard et sous une autre forme.



2 ) La grande empreinte négative du Judéo-Christianisme.

Pluton, c'est donc la mise à nu de l'individu. On a beau dire que l'on est comme ceci ou comme cela, des événements arriveront et déformeront toute l'image que l'on se sera faite sur soi-même, et donc on ne sera plus cela.

Néanmoins, si l'on accepte Pluton, on n'aura strictement rien à perdre à être mis à nu, mais si, au contraire, on tient tellement à soi-même que l'on désire sauvegarder l'image fausse que l'on se fait de sa soi-disant beauté intérieure, par exemple, on se met avec Pluton dans une dangereuse position où l'on finira par «craquer».

En fin de compte, il n'y a pas de préjudice particulier à reconnaître à quel point nous sommes imparfaits. Cependant, puisque nous sommes très conditionnés culturellement par le Judéo-Christianisme, nous pensons qu'il est très grave de constater nos multiples imperfections avec toute la gamme de désirs ou d'ambitions gênants, bref tout cela est dû à la grande empreinte négative du Judéo-Christianisme. Et, c'est donc cette trace culturelle qui fait que nous, occidentaux, avons peur d'aller regarder l'ombre. Mais dans d'autres cultures, par contre, l'on est très bien conscient que l'homme en est encore à être un animal perfectionné, et il n'y a rien d'extraordinaire là-dedans. Il faut donc consentir à aller regarder toutes nos imperfections, mais sans en faire toute une histoire, sans en rajouter ou dramatiser tout ce qui est trop gênant en nous, sinon on risque d'aggraver les choses et leur faire perdre leur objectivité.

Pour conclure, on pourrait ajouter que des conflits Saturne/Pluton peuvent, ici, s'avérer assez graves dans le sens où Saturne peut empêcher le sujet d'aller jusqu'au fond du problème, de la chose en question — soulevé par Pluton — et cherchera à limiter la «casse», donc le démantèlement de l'ego.



3) L'énergie plutonienne ou indifférenciée.

L'énergie plutonienne est la plus puissante comparée aux autres énergies planétaires. Au départ, c'est une énergie brute, archaïque, aussi est-elle indifférenciée.

Pluton est responsable de tout ce qui est obsessionnel, alors il l'est tout autant sur le plan sexuel. En effet, il y a dans le contact sexuel une intensité avec laquelle on ne peut pas prétendre tricher, et c'est pour cette raison qu'on a associé beaucoup de sexualité avec Pluton, mais ceci n'est pas le vrai problème.

L'énergie brute et intense de Pluton, au commencement, est une énergie pure qui, à travers la vie, à travers la transformation des acides aminés en cellules vivantes, se perpétue sous forme de conscience biologique. Et dans cette transformation, la conscience émerge. Et en définitive, le problème crucial, essentiel est que cette intense énergie demande à exister et à se retrouver. C'est donc une énergie considérable et indifférenciée. La différenciation énergétique, on la retrouve avec Neptune d'un côté et Uranus de l'autre qui par la suite se différencient de plus en plus, le Soleil est également très différencié, la lumière solaire est quelque chose de très chaud, très lumineux, et tout cela n'a pas n'a pas de masse. Mercure non plus n'a pas de masse, tandis qu'au niveau de Pluton, l'énergie et la masse ne sont pas différenciées, on a donc affaire à un pouvoir énergétique extraordinaire et une masse terrible.



4) Répondre à l'inconnu.

Lors d'événements plutoniens, on peut dire, symboliquement, que deux mouvements se conjuguent au détriment de l'individu puisqu'en général il n'est pas suffisamment conscient pour les déterminer, à savoir s'il est poussé ou tiré.

Avec Pluton, on ne peut pas définir si l'on est totalement poussé, et dans ce cas, si on va se prendre les pieds et se casser la tête... Surtout qu'on ne sait pas ce qu'il y a devant...

Par contre, le fait que l'on soit tiré est un mouvement que l'on peut déjà mieux accepter. Mais de toute façon, quoi qu'il y ait devant, il faut y aller. Les gens qui ont une évolution spirituelle, dans ce doute, préfèrent dire qu'ils sont tirés, et cette proclamation change tout. Et, en définitive, lorsque l'on est tiré, on se fait certainement moins mal que dans le mouvement inverse, car là au moins on peut se raccrocher au fil qui nous tire.



5) Fusion/Confusion, ou les limites.

Comme il existe toujours un phénomène de fusion/confusion entre l'individu et le monde, Pluton intervient pour départager. Il arrive souvent que ce soit dramatique pour un individu de se rendre compte qu'il n'est pas l'autre. Par exemple, si le conjoint s'en va définitivement, il vivra une crise plutonienne parce qu'il avait tellement incorporé l'autre en lui qu'il sera obligé de se rendre compte qu'il lui interdit de partir.

Pluton sert donc principalement à montrer qu'on n'est pas l'autre; il faudra alors descendre «tout en bas» jusqu'à extraire, par exemple pour la mère principalement, l'identification avec les petits.

Avec Pluton, on est à la fois confronté à son pouvoir personnel et à celui du monde sur soi-même. Et, dans le cadre de ma terminologie où j'ai tout ramené à l'opposition moi/non-moi, nous disons que Pluton agit pour montrer que le moi et le non-moi ne fusionnent pas.

Néanmoins le but est que cela fusionne, mais de telle sorte qu'il faut d'abord montrer les limites, sinon ce ne serait plus de la fusion mais de la confusion.

Donc, Pluton lutte contre toute confusion, alors évidemment lorsqu'on se prend pour ce que l'on n'est pas, que l'on s'identifie à des êtres ou à des choses, ou encore à des pouvoirs, et tout cela en outrepassant ses prérogatives, à un moment donné, Pluton intervient et très symboliquement on peut imaginer ce dialogue: «Non !Tu crois être cela, tu crois être identifié à X, à tes pouvoirs, à ton mental, à ceci ou à cela, mais tu vois bien maintenant que cela ne fonctionne plus, alors dis-toi bien que tu es autre chose que tous les procédés d'identification et de positionnement au monde...» Alors, comme il s'agit d'une crise drastique, on est obligé de remettre en question les deux choses, c'est-à-dire aussi bien l'identité personnelle et ses procédés de positionnements vis-à-vis du monde que le monde lui-même, et ce qu'on attend de lui.

Parce que pour toutes les planètes en aval, en aucun cas cela ne prend de pareilles proportions.

En fin de compte, Pluton nous montre en permanence les limites. Ceci dit, il est normal que l'on n'ait guère envie de connaître nos limites puisque l'on se positionne dans un flou artistique où cette fusion moi/non-moi est très agréable, on ne sait pas jusqu'où on peut se prendre pour l'autre, pour Dieu ou pour le monde, vraiment, on ignore jusqu'où on peut aller, et cependant, tant qu'on se trouve bien là-dedans, pourquoi se torturerait-on pour déterminer nos limites?

Pluton amène la conscience subjective dans une impasse, essentiellement pour obliger l'individu à en finir avec le phénomène de confusion moi/non-moi.

Et ce que je ne répéterai jamais assez, c'est que ce phénomène est dicté par la nature depuis le monde biologique lui-même, où le bébé s'identifie à sa mère jusqu'au premier mois après la naissance. Mais ensuite, on se prend pour quelqu'un de son milieu, puis pour quelqu'un de sa religion ou de sa race. Il y a quantité de gens, lorsqu'on leur demande qui ils sont, répondent qu'ils sont chrétiens par exemple, donc des identifications saturniennes avec des principes moraux, éthiques. La majorité des gens ne se définissent pas par rapport à eux, ni aux mouvements de leur conscience mais par rapport à des croyances — comme témoigne Krishnamurti - ou par rapport à ce qu'ils ont décidé, en fonction de préjugés sur la réalité.

C'est tout le monde biologique qui nous pousse à cela. L'identification vénusienne peut être tellement agréable que l'on n'a pas trop envie de la remettre en question, encore moins l'identification neptunienne, avec cette fusion entre le sujet et le monde extérieur, à travers les grandes émotions spirituelles..

Cependant, il se trouve que la fusion et la confusion sont toujours mélangées, et que l'on bâtit notre identité sur ce système. Et, lorsque Pluton intervient, c'est pour nous dire: «Toi, tu es ici, et le monde est là. Qu'est ce qu'il y a de vrai entre vous deux?». Ce qui est dur, c'est que tout le monde peut se rendre compte qu'en définitive il n'y a rien de vrai entre les deux, mais un énorme malentendu depuis le départ. C'est à partir de là qu'il faut laisser agir Pluton.

En astrologie événementielle, on continue d'attribuer à Pluton un bon nombre de catastrophes, car elle est conçue pour ceux qui vivent dans les événements, cherchant à s'approprier la chance sans se remettre jamais en question. Dans la zone du registre mental qui correspond aux personnes pratiquant l'astrologie événementielle, Pluton apporte forcément des catastrophes, puisqu'il vient montrer les limites de la personnalité et le décalage entre le moi et le non-moi. Ce qui est jugé comme une catastrophe dans l'esprit ordinaire.

En réagissant mal aux «catastrophes» on surajoute par son attitude personnelle — qui est inadaptée — des préjudices, et donc il finit par se produire de véritables catastrophes au niveau des événements.

En définitive, c'est Pluton qui nous arrache de force par le biais de catastrophes ou autres choses, de l'identification dans laquelle on navigue. Et c'est très douloureux si on n'est pas capable de trouver en soi-même les matériaux pour se redécouvrir une nouvelle manière de s'identifier au monde. Soit de s'identifier au monde au sens un peu péjoratif du terme, soit de se RELIER au monde, avec de la distance et du recul, pour y trouver sa meilleure place.

Deuxième partie: l'initiation plutonienne





Chapitre 1

Introduction


Il faut accompagner Pluton aux enfers. Et si l'on accepte qu'il nous accompagne, qu'on comprend ses agissements, ce sera certainement moins pire que de le lui interdire, puisqu'alors il nous fera plonger toujours plus bas sans notre consentement. Il faut donc admettre que Pluton nous ouvre la porte de l'initiation aux enfers et ainsi le prendre comme guide, tandis que si on le refoule comme guide, il nous fera passer par des choses toujours plus graves.

La réaction «normale» lorsqu'on descend vers les enfers, c'est de repousser Pluton et de récuser ce qui, en somme, relève de sa «juridiction» parce qu'on estime souffrir trop et qu'il n'a pas à nous accompagner, on ne perçoit pas sa qualité de guide initiatique, quelle que soit la forme que nous pouvons lui donner. Et c'est une grave erreur, car étant le maître des enfers, c'est bien lui le seul à pouvoir nous y emmener, le seul évidemment capable de nous guider dans notre dangereux périple, à travers nos propres enfers...

Ainsi, quand on se trouve vraiment dans une grande crise, plus on accepte, plus on est intelligent à l'intérieur de cette crise — pour voir, en effet, où elle peut nous emmener et les identifications qu'elle est capable de produire — mieux on s'en sort. Par contre, plus on résiste, plus l'émotionnel s'obstine et plus c'est difficile. Mais à un moment, si l'on est capable de se désidentifier, il y a effectivement une remontée.



1) La vie: un rite d'initiation.

Rares sont les personnes qui sachent être «intelligentes» à l'intérieur des crises réclamant la métamorphose de l'individu et surtout la désidentification totale. On n'apprend pas que la vie est un rite d'initiation, c'est-à-dire qu'il faut traverser, en permanence, des zones de conscience. Pourtant, si l'on observe le modèle de la nature, c'est ce qu'on ne cesse de faire. Prenons l'exemple du nouveau-né: phase complètement lunaire, pour lui, seule la fonction lunaire existe et constitue la seule réalité. Il en est donc au phénomène fusion/confusion avec la mère. Puis la première différenciation intervient, ce que Lacan nomme le stade du miroir, entre dix huit et vingt six mois. À partir de là, toutes les autres fonctions psychiques, qui correspondent aux planètes, commencent à descendre dans le sujet. Donc, le bébé, à un moment, parvient à se différencier de sa mère, il se rend compte qu'il possède son propre corps. Mais jusqu'à dix-huit mois, il ne se reconnaît pas dans un miroir, croit qu'il s'agit d'un autre enfant. Alors le jour où il comprend que c'est lui-même qu'il fixe dans le miroir, la conscience réflexive apparaît. Ensuite, à l'âge de sept ans, avec le premier carré de Saturne sur sa position natale, l'enfant est déjà structuré, c'est-à-dire qu'il est capable de réunir différentes fonctions psychiques, lunaire, mercurienne, vénusienne et jupitérienne, sous la houle de Saturne qui y exerce son contrôle. En continuant, nous avons d'autres fonctions de la conscience qui peuvent descendre, comme Uranus vers l'âge de quarante ans: être soi et ne plus subir; Neptune: être relié au sens fort du terme ou avoir une existence individuelle participant de l'existence universelle, et donc du projet divin. Et puis à la fin, il y a carrément l'initiation plutonienne où toute notre identité qui a été fabriquée par la nature est décapée, et reste l'identité de l'âme. Mais pour y parvenir, il faut traverser toutes les zones définies et matérialisées par les fonctions psychiques. Et en arriver là, ne signifie pas que toutes les fonctions psychiques vont s'éteindre et disparaître, tout au contraire elles continueront de fonctionner mais d'une autre manière. Les initiations uranienne, neptunienne et plutonienne ne vont pas faire cesser, par exemple, la sensibilité lunaire mais la transformer, ne vont pas non plus détruire l'idéal solaire mais le transfigurer...



2) Pluton, maître spirituel.

L'éducation que l'on reçoit ne nous indique nullement qu'il y a des zones de conscience à traverser. Et tous les gens qui, malgré tout, l'ont fait, s'aperçoivent immédiatement lorsque les autres sont loin de les avoir dépassé, aussi les appelle-t-on des maîtres, et, éventuellement évoquent leur parcours.

Pluton agit exactement comme un maître spirituel, il n'oblige personne à aller voir ses faiblesses et ses résistances. Mais tant que l'on n'est pas allé voir cela, ce sont toujours les mêmes programmations qui fonctionnent et maintiennent dans les mêmes événements, les mêmes relations et les mêmes pensées. Normalement, l'être humain n'a finalement rien à faire, sinon accepter. Seulement, il faut être lucide et vraiment conscient des événements plutoniens qui nous montrent les limites. Il y en a des centaines par jour! Ne serait-ce que sur le plan matériel et affectif, ce qu'on est capable de recevoir et d'accepter des autres, soyons honnêtes sur ce point, c'est extrêmement limité....

On s'aperçoit que les gens parlant beaucoup d'amour, dès qu'on les fréquente un peu, ne peuvent plus supporter personne au bout d'une semaine. Et c'est justement pour cette raison qu'ils parlent beaucoup d'amour, c'est très gratifiant. Cependant, Pluton va à l'encontre de tous ces pouvoirs mentaux où l'on parvient à déguiser les choses avec le langage...

Les gens ne sachant pas aimer, déversent souvent le mot amour. Chez ceux qu'on voit très contraints dans la vie, c'est celui de liberté... Il y a donc un grand nombre de compensations mentales, imaginaires, même structurées, avec des mots. On compense donc un tas de choses avec la béquille des mots. Jusqu'à Neptune, c'est rendu possible, c'est-à-dire qu'on peut voir cela avec les faux mystiques qui évoquent le soi-disant amour de Dieu et qui méprisent par exemple les personnes n'ayant pas d'ouverture spirituelle. Mais tout cela ce sont des faux-fuyants, avec Pluton, on ne peut pas maintenir son arsenal de mots, sa balistique verbale ou toute sa stratégie, rien. C'est donc la mise à nu totale.

Comme nous ne sommes pas préparés à vivre cela, généralement les cartomanciens, les devins, astrologues et autres ont affaire à des gens vivant dans un drame plutonien ou ils sont confrontés à leurs limites par rapport aux autres, par rapport à eux-mêmes et par rapport au monde. C'est ce que décrit parfaitement l'initiation plutonienne. Mais en même temps, Pluton, c'est un garde-fou puisqu'il évite à tout moment la confusion entre le moi et le non-moi.

S'il n'y avait pas Pluton, on peut prévoir que l'individu finirait par normaliser n'importe quoi.


3) Ce qu'il y a à éclaircir.


Ce que l'on peut souhaiter, c'est qu'à partir de l'an deux mille, la mentalité humaine soit prête à une confrontation perpétuelle, qu'à tous les niveaux des êtres humains, les gens sachent qu'ils ont affaire à leurs contenus psychiques en permanence, et que c'est à éclaircir.

Si ceci devient culturel, en effet ce qu'on dit les gourous, les sages, les prophètes sur l'Ère du Verseau peut avoir lieu. Mais si on ne va pas jusqu'à la reconnaissance de l'éclaircissement qui est nécessaire, celui des pulsions archaïques, on ne pourra jamais transformer l'humanité puisqu'il faut d'abord descendre jusque-là et nettoyer. Alors au niveau individuel, il faudra nettoyer son passé, soit la mémoire lunaire et l'attachement affectif, la mémoire vénusienne ou l'attachement privilégié, la mémoire martienne ou les résidus qui ont été refoulés ou mal vécus sur le plan sexuel. Encore nettoyer l'image solaire, c'est-à-dire cette notion biscornue de sa propre identité, ou intégrité de l'identité — puis la mémoire jupitérienne avec la notion que l'on a du groupe, de sa participation à une vie groupusculaire ou collective, et enfin nettoyer la mémoire saturnienne, soit tous les principes et les règlements que l'on a forgés ou que l'on a hérités pour échapper à l'expérience. Saturne sert, en effet, principalement à éviter les choses. Il existe des gens qui réussissent — même si ce sont des cas rares et extrêmes, car on ne peut tout éviter avec Saturne — et qui ont tellement pris l'habitude d'éviter les confrontations à la force de vie et à tout, qu'ils sont persuadés que Pluton n'existe pas! Ce peut être des gens extrêmement secs et fermés, persuadés, même, d'être parfaits... Forcément, puisqu'ils ont limité l'univers au monde saturnien: les codes, les principes, ce qu'il faut faire et ne pas faire, tout cela ajouté à la vague image d'un Dieu qui surveille et qui est bien conforme à ce qu'ils ont dans le crâne, et on peut être puni, alors de toute façon il ne faut pas aller trop loin. On risque, en effet, de rencontrer le diable, la tentation, les enfers, la force de vie brute, et, en somme, le fait d'avoir envie de manger la vie pour soi-même, bref des tas de choses peu recommandables. Pourtant, si on ne va pas les rencontrer, on vit alors une existence par procuration, et ce, à travers les règlements, les institutions. Il n'y a donc pas moyen de traverser chaque zone tant qu'elles n'auront pas été exposées à la conscience. Par exemple, les zones de refoulement n'auront pas été traversées ni celles des humiliations, dans ce cas l'identité va se confiner dans un jeu blessé. On ne peut plus aimer les autres parce qu'on a trop souffert, ou on craint la sexualité pour la même raison, ou encore on a peur du spirituel parce qu'on ne sait pas du tout où l'on va, etc. C'est ainsi que l'on émet des jugements de valeur péremptoires sur un grand nombre de choses car l'identité est normalisée, et tourne en rond dans ses représentations.



4) La phase d'évolution accélérée.

A) Le pouvoir de purification.

Ce qui est intéressant dans Pluton, c'est qu'une partie quelconque de l'inconscient n'ayant pas encore été touchée par la conscience, peut devenir consciente. En outre, cette partie devenue consciente, si elle est suffisamment éclairée, fait en sorte qu'il n'y a plus de formation nouvelle de l'ego.

On peut alors entrer en contact avec une souche énergétique — qui est la souche de la vie — mais surtout pouvant être éclairée par la prise de conscience. C'est ainsi qu'on prend conscience de tous les refoulements, de tous les mécanismes d'appropriation du réel à travers la fausse pensée, et puis de la boulimie des désirs sexuels par exemple, celle de la demande affective, etc.

Ces zones profondes et archaïques peuvent donc être atteintes grâce à l'énergie plutonienne. Et si on laisse le travail s'effectuer sans s'approprier, il y a nettoyage. Au contraire, si on le récupère à des fins personnelles, effectivement il y a une source de perversion plutonienne possible.

B) Le mouvement de récupération.

Ainsi, lorsqu'on se trouve confronté à une phase d'évolution accélérée, où l'on est en face de l'énergie plutonienne, on peut passer par le registre ambivalent. C'est-à-dire encore par des flambées de pouvoir personnel pour récupérer ce qui se passe, puisqu'on est passé par une telle intensité de vie que l'on a besoin de s'affirmer en tant qu'intensité, en tant que feu, même s'il s'agit d'un feu extrêmement subjectif.

D'autre part, si on laisse complètement passer le mouvement de récupération de l'énergie plutonienne, on peut simplement rééquilibrer cela avec une ouverture neptunienne, où là il n'y a plus de risque de récupération. Mais il est vrai que les personnes non préparées, rentrant dans une phase plutonienne forte, au lieu d'utiliser la crise pour dissoudre l'ego, s'en servent pour reforger un ego supérieur. Tout dépend alors de la relation que l'on entretient avec ses émotions. Si les souffrances sont bien vécues, il n'y a pas le danger de se recréer un ego supérieur. Mais si l'esprit de revanche n'est pas dissous, les énergies supérieures s'appuyant sur cet esprit-là sont infiniment dangereuses. On récupérera la souffrance, la crise, avec l'énergie supérieure afin de se restructurer un ego plus puissant; c'est là que réside le principal danger dans les crises plutoniennes. Et l'individu, au lieu de se laisser laver des humiliations et des blessures par la crise, s'appuie, comme nous l'avons écrit, sur l'énergie plutonienne pour serrer les dents et se dire: «Puisque j'ai souffert tout cela, puisque le monde m'a trahi, maintenant je vais être très MOI». Le terme de moi pris à son sens le plus archaïque évidemment.

Il est donc dommage de vivre dans une culture où l'on ignore encore que la manifestation de la conscience doit amener chaque individu à traverser ces zones.

Puisqu'on n'est guère formé pour traverser les zones plutoniennes et qu'on les traverse plus ou moins mal, en effet certains débouchent tout droit dans la délinquance, dans l'autodestruction, dans le pouvoir pour le pouvoir, et toutes sortes de perversions.

Pluton aura donné, à travers son passage, l'intensité, et donc quand on débouche sur cette intensité existentielle, ou bien il y a un magnifique mouvement qui est de s'en remettre à l'univers et partir vers une autre conscience, ou alors il y a quelque chose dans l'homme qui s'enivre de l'intensité et qui veut continuer de se saouler d'intensité par n'importe quel moyen.

En définitive, une mauvaise réaction à une crise plutonienne peut bloquer définitivement l'émergence neptunienne. Il n'y aurait dès lors plus jamais Neptune pour venir dissoudre les constructions personnelles et emmener l'individu dans la vastitude de l'océan de la conscience.



Conclusion

Si dès l'enfance, on acceptait d'être «décapé» en permanence, c'est-à-dire d'être confronté aux crises plutoniennes sans complaisance ni mouvement de récupération, l'évolution spirituelle serait naturelle.

Le but du millénaire prochain, c'est donc que chaque individu sache qu'il va être confronté à son passé, à sa mémoire. Et qu'au lieu d'en faire tout un scénario ou une théâtralisation à travers la psychanalyse, l'astrologie ou la secte, on investisse naturellement ses propres contenus psychiques.

Et si l'être humain y parvient de cette manière simple, évidemment, dans le millénaire qui approche, la Terre se transforme radicalement. Parce qu'alors, Pluton répartira l'énergie brute, qui sera équilibrée et totalement transformée. Et cette opération sera continue. Tandis que là, Pluton est comme un robinet qui fuit où l'on met le doigt dessus! Pourtant, il reste la pression, et cela, c'est purement de la symbolique plutonienne. C'est-à-dire que plus on refoule longtemps et plus il tombera d'eau. Ceci est vrai aussi bien pour un individu que pour une nation.

Sur le plan individuel, c'est la transformation de la personnalité qui est en jeu. Sur le plan collectif, c'est-à-dire sur le plan de l'histoire, plus il se trouve d'individus qui laissent Pluton travailler en eux et plus l'inconscient collectif est susceptible d'évoluer. Donc, plus nous sommes d'individus à accepter d'être des cobayes de l'évolution, plus la force plutonienne a des chances de se transformer. Mais plus on colmate ceci, comme le font, par exemple, les néonazis ou les fascistes et plus les «masques» tomberont violemment.

De toute façon, avec Pluton, on peut compter que tous les systèmes de préservation des plus beaux mensonges accumulés depuis des lustres dans toute l'histoire de nos sociétés finiront un jour ou l'autre par éclater.

On n'échappe donc pas au chaos que Pluton décide de mettre à jour. Seulement, si on a la vision que ce chaos émerge pour changer l'ordre existant et passer à un ordre supérieur, on est «sauvé» puisqu'il n'y a pas de justification à faire du chaos. On n'a pas à justifier le chaos comme une fin en soi. Simplement, il n'y a pas de passage d'un type d'organisation à un autre sans une phase chaotique entre les deux.

C'est cela, essentiellement, que les gens ne veulent pas comprendre. Avec Pluton, il faut en effet abandonner de nombreuses choses avant de connaître la solution de remplacement.



Chapitre 2

Le procédé évolutif.



1) L'impasse.

Le sens de l'évolution, c'est de penser que tous les obstacles sont des alliés. L'impasse apparaît alors comme une stratégie très intelligente dans l'évolution. Même au niveau des bifurcations des espèces, tant qu'il n'y a pas d'impasse pour aller plus loin, l'espèce stagne dans son moule. Néanmoins, lorsqu'elle est contrainte à ne plus avancer, l'ordre généalogique de l'espèce change et il y a une innovation.

Si on doute qu'il y a un intérêt à ce que l'on possède une conscience personnelle subjective, avec des sujets potentiellements transcendants, on peut nier toute l'évolution. Par contre, si on accepte qu'il y ait des systèmes qui finissent par plafonner, on sait dès lors qu'ils permettent de prendre acte d'une nouvelle réalité, et c'est là qu'il faut véritablement s'ouvrir. C'est comme cela qu'il existe des forces pour déstructurer le procédé saturnien qui est constant. Saturne, à n'importe quel moment, recrée une structure logique entre divers éléments pour les faire agir en fonction d'une finalité. Et, quand une programmation n'est plus capable de fonctionner, il n'y a jamais de passage d'un ordre ancien à un ordre nouveau sans la traversée du registre chaotique. Les mystiques en ont suffisamment témoigné, quand ils racontent les périodes où il n'y avait plus rien, plus de réponse du Divin, perdant également toute confiance en eux.

C'est la complaisance qui nous force à vouloir rejeter cette vision des choses, comme quoi l'évolution de la conscience passe aussi bien par tout ce qui est non gratifiant, risqué et dangereux que par ce qui est agréable. Nous avons donc un énorme préjugé: nous voulons évoluer seulement avec le gratifiant, alors que l'évolution passe autant par le non gratifiant que par son contraire... Elle ne se pose pas, en effet, la question de l'agréable ou du désagréable.

Quand une impasse se présente, il faut pouvoir aller trouver une issue. Et l'homme en est capable, quelle que soit la dimension émotionnelle de la crise, car il y a une force en lui qui demeure éternelle et qui, par conséquent, peut affronter cela.

Cette force est malgré tout en retrait du thème natal. Excepté quand une planète trans-saturnienne est en aspect à une ou plusieurs planètes subjectives, à condition de faire le travail de prise de conscience avec la ou les planètes subjectives concernées.



2) La démesure.

Il n'y a pas de transformation sans expériences limites. Limites, soit dans l'extase, soit dans le plaisir ou dans la douleur. Gurdjieff aussi le disait quand il parlait du sureffort. Pas de transformation de la conscience dans la médiocrité émotionnelle. Tout ce qui réveille la conscience ne peut être qu'une grande souffrance, une grande extase, un grand plaisir, un grand amour, bref remarquer qu'il s'agit toujours de quelque chose de grand, de démesuré.

Voilà pourquoi l'astrologie événementielle péjore Pluton, c'est essentiellement parce qu'il nous met en conscience de la démesure, soit celle du décalage entre nous et le monde, soit celle du désir et de nos ambitions.

Il y a aussi la démesure universelle qui est celle de la puissance de la vie quand elle n'est pas au service de la conscience. On trouve la démesure dans le désir de vie ou dans le désir sexuel, lorsqu'il n'est pas éclairé ou qu'on le laisse aller. Enfin, il y a la démesure dès qu'on touche aux forces universelles, car là on a affaire à des pouvoirs gigantesques, le pouvoir de génération, le pouvoir saturnien universel, qui se charge de préparer la mort en sclérosant les formes et met un terme à la croissance de toutes choses.

Dès que l'on passe des pouvoirs personnels astrologiques aux pouvoirs cosmiques représentés par les mêmes planètes, on tombe immédiatement sur la démesure. Le Mars universel est d'une puissance terrible, Pluton, à notre échelle, représente déjà un potentiel énorme, alors au point de vue cosmique, c'est prodigieux et inimaginable.

Pluton — du point de vue cosmique — représente tous les cheminements que la conscience protéiforme peut essayer d'emprunter pour se développer, et c'est un pouvoir extraordinaire et inouï. C'est pour cela que toutes les instances plutoniennes demandent à être éclairées, sinon cela devient comme une plante qui croît dans un pot mais le fait ensuite éclater parce qu'elle pousse trop vite. Il y a donc un côté de Pluton qui est protéiforme, comme il y a une manière pour la vie de se développer aveuglément dans une soif d'infinies réjouissances matérielles. Et l'on retrouve cette image matérialisée au niveau mondial chez certaines personnes qui représentent le pouvoir matériel et qui cherchent à empêcher l'évolution divine de l'humanité à travers la domination économique des systèmes. Et là, on a affaire à des gens qui possèdent un «karma» hyperspécialisé pour régenter cela. Après, l'on dit d'eux qu'ils sont diaboliques ou démoniaques, mais c'est une considération en aval, car en fait ce n'est qu'au niveau astral que l'on retrouve ces influences-là, et en fin de compte, le vrai plutonien, c'est avant tout une croissance brute des pouvoirs de la vie brute.



3) Le processus évolutif et l'erreur d'une recherche de direction prédéterminée.

Avec Pluton, on est confronté à un désir d'être qui naît du manque. D'où l'analogie entre la mémoire et Pluton.

Il fait remonter à la surface des éléments bruts, grossiers et archaïques. C'est alors que l'on prend une position vis-à-vis de ces éléments, qu'on les nettoie, les purifie et les extraie, et, en définitive, un nouvel ordre plus vaste se constitue avec une dimension uranienne et neptunienne plus importante. Saturne continuera de rechercher la structure, la programmation, le logiciel le plus efficace pour relier les différents éléments de l'être, c'est-à-dire la sensibilité, l'intelligence, les positionnements vénusiens, jupitériens, l'identité solaire, tout ceci par rapport à l'énergétique du thème, des éléments et des aspects. Saturne réorganise donc tout cela d'une nouvelle manière.

A un moment donné, c'est l'évolution elle-même qui se charge de produire les contenus psychiques permettant à l'individu d'aller plus loin. Ce peut être un mouvement uranien de différenciation totale où l'accent est mis sur les désidentifications aux valeurs saturniennes, vénusiennes, etc. On souhaitera alors se différencier de plus en plus, faire ce que l'on a à faire et ne plus écouter les autres ou ne plus dépendre d'eux matériellement. Et puis passer par tout ce qu'implique ce cheminement, même si ce n'est guère agréable au début, au risque d'être renvoyé et gagner sa vie médiocrement alors qu'avant, par exemple, l'on pouvait être entretenu par quelqu'un.

Il n'y a, décidément, rien de facile dans ce cheminement de différenciation et d'autonomie. Et, par la suite, peut lui succéder un mouvement neptunien, où l'on est prêt à quitter sa famille, comme dans l'évangile et comprendre ce qu'a dit Jésus «Qui m'aime me suive», et tout laisser tomber, prendre une année sabbatique, faire trois ou quatre ashrams en Inde. Ce sont des expériences. Car le problème est d'élargir le registre de l'expérience. Par ailleurs, c'est de ne pas savoir où mène l'expérience. C'est une erreur de vouloir déterminer la direction. Tout contrôle de l'expérience est une forme de manipulation de la dite expérience. C'est-à-dire, lorsqu'on veut attribuer trop précisément une signification absolue à des techniques spirituelles, des mouvements de la conscience ou à des transformations du quotidien. C'est du passé amélioré. Avec l'idée d'un aboutissement conforme à nos innombrables projections mentales. On se trompe, parce que ce n'est pas ainsi que l'évolution procède. Chaque fois que l'on réintroduit la programmation saturnienne dans un monde qui se dispense de ces programmations-là, de la rigueur scientifique, de l'anticipation et de la finalité, on s'induit en erreur.



4) L'absence de finalité.

Alors Pluton nous oblige à vivre des expériences où la finalité n'apparaît plus. On est donc complètement décontenancé puisque toutes nos programmations à nous sont finales. La programmation vénusienne recherche l'amour à travers la séduction, la Lune cherche l'objet qui lui assurera la sécurité émotionnelle, Mars c'est l'objet où l'énergie sexuelle et d'initiative va pouvoir se manifester, Jupiter recherche l'objet de l'amitié ou de la concordance, de l'alliance entre soi et les autres, Saturne convoite les finalités de conduite morale, éthique, philosophique et cohérente.

Toute notre programmation biologique est soumise à la loi de finalité, même le Soleil recherche toujours une identité idéale de soi, purement narcissique, pendant très longtemps. On est donc dans un monde où l'on perçoit le temps à travers un ensemble de finalités. Mais lorsque Pluton arrive, il nous soustrait à la finalité, il nous soumet à une expérience dont on n'a ni les tenants ni les aboutissants.

Dans le monde plutonien, le temps est une trame où s'inscrivent des choses qui sont programmées à partir de modèles éternels. On peut donc tricoter à partir d'une force éternelle une certaine somme d'événements à travers cette trame temporelle. Mais encore une fois, Pluton nous soustrait à la vision de toute finalité. Si on supporte cet état de fait, au lieu de répondre mécaniquement au qui suis-je par la somme des identifications permanentes et perpétuelles, on répond alors sagement par le je-ne-sais-pas.

En effet, Pluton nous force à nous poser la question que les gourous ou les gens ayant un «bon karma» se posent depuis tout petit «Qui suis-je» (ils n'ont pas attendu Pluton pour s'interroger sur le fameux qui suis-je, et ne cherchons pas ailleurs la raison pour laquelle ils se réalisent avant les autres). Néanmoins, toutes ces choses que cherchent à imposer les gourous, comme «posez-vous la question de qui vous êtes, sincèrement, et vous verrez que...», sont plus ou moins superficielles, si, en effet, on n'a pas l'idée de s'interroger spontanément tout seul...

Par ailleurs, si l'on passe par une phase plutonienne, et que l'on est vraiment soustrait à la finalité, on arrive alors à ne même plus concevoir de finalité pour sa propre existence. C'est donc l'occasion rêvée pour en finir avec les programmations anciennes, ridicules et grotesques du je suis ceci, je suis cela ou je suis quelqu'un désirant ceci ou cela. La difficulté, c'est que nous ne sommes pas convaincus de pouvoir supporter ces problèmes extraordinaires où la finalité se dérobe. Pourtant, d'un point de vue spirituel, ce sont les moments les plus riches, parce qu'on est nu et c'est fabuleux! Mais il y a de nombreuses personnes qui craignent tellement d'être mis à nu qu'elles vont s'accrocher jusqu'à tomber malade, à faire une névrose obsessionnelle ou errer de psychanalyse en thérapeute, ou qui finiront par s'autodétruire...



5) L'idée de subir et d'être emprisonné.

Pluton, dans son essence, est merveilleux, parce que, grâce à lui, on ne court jamais le risque de se confondre avec l'autre et en aucun cas on ne peut longtemps se prendre pour ce qu'on n'est pas. Pluton, c'est encore quelque chose de corrosif qui attaque en permanence toutes les constructions mentales, les complaisances émotionnelles. On peut dire que c'est l'acide qui corrode les fers forgés par Saturne.

Le problème est de comprendre que l'on ne subit pas tout cela. Cette impression de subir est purement illusoire, elle existe uniquement pour permettre une autonomie supérieure, car sinon on aurait trop de peine à se dégager de la gangue des conditionnements. Il faut donc avoir l'impression d'être emprisonné pour avoir l'idée de sortir de la prison. Tout ce qui, au départ, semble être une contrainte, un emprisonnement ou un manque de respiration, est le signe même de l'évolution et non contre elle. Tout ce qui est négatif sert l'évolution à cent pour cent.

Mais le problème, c'est toujours notre complaisance: on considère que seuls les événements gratifiants servent l'évolution. Et cependant, la réalité est plus proche du contraire! En fait, s'il y avait trop d'événements gratifiants, on s'arrêterait tout simplement d'évoluer à cause de ce que les hindous appellent le Tamas ou la force d'inertie. Mais les faits non gratifiants — parfaitement représentés par la symbolique plutonienne — nous empêchent de nous endormir où que ce soit sur le chemin. Et en fin de compte, ce sont eux les plus utiles.

L'idée de s'affranchir vient de l'enfermement. Si Pluton donne l'impression que nous sommes enfermés, soit dans une identité parcellaire, soit dans un monde qui ne nous convient pas, le désir d'être provient non pas de la représentation factice de ce que doit être l'Être véritable, mais de la reconnaissance de ce qui nous manque...l'Être.

On ne peut pas formuler l'Être d'une manière positive tant qu'on ne sait pas ce que c'est. Par contre, on peut dire ce qu'il n'est pas; mais il n'est pas d'image ou de formulation positive de ce qui est transcendant à partir de l'état d'ignorance.

Ainsi Pluton ne nous dit pas, par exemple, dans trois mois, tu seras transcendant et tu aimeras tout le monde, cela, il ne le fait pas, mais il confronte à la liberté, au manque, aux tortures du «choix».

Ce qui est déroutant dans Pluton, c'est qu'il indique un chemin qui, à aucun moment, ne se dessine comme une direction, et les bifurcations sont constantes, difficiles et rapides. Il y a donc un manque terrible, mais ce chemin l'évolution l'a déjà fait. Les maillons intermédiaires entre les espèces ne savent pas trop encore où ils vont. C'est l'évolution. Une nouvelle fonction vient s'ajouter aux précédentes. Toutefois, elle désorganise d'abord l'ensemble avant de trouver sa propre place. Ainsi, on ne peut avoir de vision positive et authentique de ce que sera le pas suivant, ni dans l'évolution ni dans le spirituel, avant de faire ce pas.



6) Le manque de repère.

Il y a avec Pluton (idem pour la Lune noire ) un manque à gagner, c'est ce que j'appelle le handicap transcendant, parce que Pluton nous dérobe en permanence notre identité factice, dans le but que nous parvenions à une identité plus vraie. Aussi, il faut bien qu'il nous vole nos mensonges pour qu'il y ait espoir que transparaisse l'identité réelle et illimitée.

C'est une erreur de vouloir savoir où l'on va et cela peut être même dangereux. C'est comme cela qu'on trouve un tas de faux mystiques. Ils incarnent faussement des valeurs qu'ils ont piochées dans des livres ou dans le contact avec un maître. Imitant ces valeurs-là, ils se croient dans la sainteté ou dans l'exhaustive vérité. Toujours est-il que ce qu'on peut savoir, c'est qu'en éliminant tout ce qui n'est pas transcendant, un chemin se dessine à coup sûr. Et finalement lorsqu'on est prêt, des événements se passent..

En attendant, Pluton brise les repères. Et sans traversée du désert, il n'y a pas d'émergence possible. On peut donc passer par une zone de désidentification telle qu'il n'y aura pas d'identifications nouvelles à un statut spirituel supérieur et, par là même, plus d'identité ancienne. On peut très bien se rendre compte de cet état de fait lorsqu'on lit l'histoire des saints, des mystiques, des gourous, même des pionniers ou des psychologues, les doutes des grands fondateurs de doctrine, les atermoiements par lesquels sont passés des gens comme Freud... Et tous ces gens sont passés par des zones vierges où il n'y avait plus le passé ni l'avenir, absolument rien! On peut traverser alors des périodes de doutes effroyables, supporter des incertitudes terribles. Et, à un moment, effectivement, ces gens-là apportent des réponses... Mais on est tellement friand de réponses qu'on se les approprie à toute vitesse, en oubliant qu'il faut aussi, comme eux, cheminer d'abord par autre chose et ne pratiquer ces réponses qu'à partir du moment où les questions correspondantes ont été posées authentiquement. Avec la religion, au contraire, on applique les réponses avant de se les être posées.. C'est pour cette raison évidemment qu'elle perd de son ampleur et de son crédit.



7) La religion: un obstacle à l'évolution.

Ce qu'on appelle l'évolution, c'est l'évolution de la conscience qui a besoin de moins en moins de choses pour être satisfaite de sa présence au monde. La seule unanimité des sages et des gourous, c'est qu'à un moment la conscience se suffit à elle-même, il y a même des cas où le sujet cesse de s'alimenter. Mais voir l'évolution sous cet angle-là implique que l'on ne pourra jamais le rendre obligatoire, et nous n'en voulons pour preuve que l'écroulement des religions. Il est donc absurde de vouloir rendre obligatoire cette vision des choses et autant admettre tout de suite qu'il faudra passer par un tout autre chemin que celui des religions.

L'idéal serait qu'on se passe totalement de références, c'est-à-dire que l'individu comprenne que son évolution dépend de zones d'aspirations qu'il peut capter en traversant certaines matrices. De la même façon, le bébé dans le ventre de sa mère est peut-être sensible à tout ce qui provient d'elle, mais se trouve néanmoins protégé par son ventre. Ainsi nous-mêmes sommes protégés par l'ego des illuminations spirituelles.

Pourtant, une fois que l'ego disparaît, nous passons tous par les mêmes expériences. On est tous confronté d'abord au mental intuitif, et ensuite on trouve forcément le Soi. C'est universel. Et parallèlement, une fois que l'on aura compris que toutes les religions véhiculent la même finalité, nous n'aurons même plus besoin d'une religion universelle.

Le but spirituel est l'illumination: la désidentification totale au monde extérieur, y compris à l'attachement émotionnel ou lunaire, l'attachement affectif ou vénusien, l'attachement saturnien et ses codes, ses principes, ses règlements et ses dogmes. Sur ce point, c'est encore l'hindouisme et le zen qui sont les plus radicaux et aussi les plus authentiques. Mais, dès qu'une religion s'empare des valeurs profondément spirituelles, elle recrée une confusion entre l'identité Humain/Divin.



Conclusion

Il y a dans notre thème des aspects de conscience universelle, transpersonnels ou transcendants, et qui correspondent aux aspects trans saturniens. Ce sont de vrais influx de force et, selon la manière dont on entre en contact avec eux, on passe d'une conscience conditionnée à une conscience universelle.

L'écoute de revendications lunaires empêche d'en arriver là. En fait, dès que l'on écoute un peu trop n'importe quelle fonction psychique, on ne peut guère passer au niveau des planètes trans saturniennes, puisque ce sont avant tout des aspects de synthèse.

Dans l'accès à la transcendance, il y a la reconnaissance d'un équilibre de fonctions psychiques. C'est une idée taoïste que l'on retrouve en médecine, dans les systèmes fondés sur la polarité. C'est-à-dire qu'on peut souffrir dans notre chair du fait que l'équilibre énergétique, abstraitement signifié par le schéma du thème, n'est pas donné. Et comme cet équilibre n'est pas donné, effectivement, on peut cautionner des choses qui paraissent justes à un certain moment comme l'idée qu'on subit. Subir l'éducation, le conditionnement, par exemple. Pourtant, à un autre moment, le fait même d'en pâtir nous permet de nous affranchir tout en renversant notre regard. C'est alors qu'on ne peut plus dire qu'au départ on subit quoi que ce soit puisque le passé se «transforme».

Néanmoins, il va de soi, au début, que nous sommes tous égaux dans ce sens où nous subissons les patterns énergétiques du thème natal. Mais après être passé par une crise plutonienne, notre conscience change et l'on s'aperçoit qu'il n'y a aucune raison de s'identifier particulièrement ni au corps — processus lunaire — ni aux événements - processus Saturne/Lune, structure et événement.

Quand on a de soi-même l'image d'une identité qui n'est pas une identité corporelle, il n'y a plus de recherche de sécurité gratifiante. Mais la difficulté est d'arriver à la notion d'une identité qui n'est pas fonction du corps. C'est, bien sûr, le message qu'on retrouve dans tous les systèmes d'enseignement spirituel où l'on pourfend toutes les identifications au corps et à ses désirs (non pas à ses besoins, remarquer que les maîtres spirituels ne sont pas tous des ascètes ou des saturniens).

L'avenir de l'humanité va être de réconcilier l'âme et la matière. Cependant, au commencement, il n'y a guère d'évolution possible avec une grande complaisance vis-à-vis du corps et des émotions. Donc, pour conclure, on pourrait dire que Pluton est un pouvoir qui menace en permanence tous nos procédés de gratification qui ne s'inventent que pour maintenir l'individu dans une structure satisfaisante d'un point de vue émotionnel — Lune/Vénus, d'un point dynamique — Mars/Uranus, et du point de vue de la structure du comportement — Saturne.

Toujours, l'être humain non évolué bâtit ses territoires, ses stratégies, mais alors qu'il croit que tout fonctionne à merveille, Pluton intervient et remet en question toutes ses identifications.....