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Nœud Nord en Maison 1

Hypothèse privilégiée:

Reconnaître et dépasser l'identité subjective. Transformer l'acquis de la maison 7 (ouverture innée à l'autre, au non-moi) pour la découverte de l'identité personnelle. C'est une position où l'on va rencontrer des confusions entre l'identité et l'identification — on ne peut pas se prendre pour les autres même si on les aime. Puisque le nœud sud est en sept, il y a vraiment une ouverture innée à l'autre, on compte sur l'autre pour se fabriquer soi-même, mais il y a des caractéristiques inconscientes dans ce mouvement, par exemple des identifications trop fortes, où l'on finit par trop fustiger l'autre dès qu'il ne fait pas ce qu'on attend de lui, c'est le cercle vicieux des identifications. Une fois qu'on a fait rentrer l'autre en soi, par l'identification, il devient presque autonome en soi-même (introjection), alors dès qu'il dérive du champ qu'on lui octroie, on se plaint: «Ah t'es comme cela, mais je ne croyais pas que tu étais ainsi, qu'est-ce que tu me fais !».

Donc, en travaillant sur le nœud nord, possibilité d'explorer le système de fusion/confusion, avec tout le registre du non-moi, c'est-à-dire l'autre, le partenaire privilégié, le monde, l'ensemble de l'univers relationnel. En cherchant à devenir vraiment un individu autonome, nœud nord en 1, on réactive le karma, on peut voir ainsi qu'on a perpétué l'habitude de donner trop d'importance à l'autre en soi-même (nœud sud en 7), alors on peut souffrir, mais on peut aussi réutiliser les aspects positifs du karma relationnel en sachant aimer — au bout du chemin, c'est vraiment Aimer — et gérer les relations.

Ensuite, cette navette s'institue entre la maison 1 et la maison 7, il y a donc une décantation des influences, et il est très important en consultation d'identifier l'influence de l'autre sur la personne qui a une demande astrologique. Les influences sont subies, et c'est peine perdue de vouloir les refuser, on peut les transformer et les dépasser mais non se prévaloir de ne pas les subir, même chez les uraniens, au départ il y a une imprégnation.

Assimilation personnelle des nourritures puisées dans la relation, par extension dans le non-moi. Il s'agit de transformer le non-moi en moi, c'est-à-dire transformer la perception ouverte en procédure des perceptions suffisamment structurée pour ne pas être dupe des identifications. C'est compliqué, parce que souvent les personnes concernées par le nœud sud ont besoin des autres, se trouvent elles-mêmes à travers les autres, l'amour, et l'autre individu tient vraiment une très grande place pour elles. Alors, soit elles sont envahies par les autres, soit elles ne se voient qu'à travers un partage avec l'autre, tout cela est à transformer en substance personnelle et sans utiliser l'autre bien sûr, sinon c'est la porte ouverte à la perpétuation de la dépendance. Avec le nœud sud en 7 qui travaille sans le nœud nord en 1, on trouve souvent des personnes qui ne cessent de changer de partenaire, de gourou, d'amants, de maîtresses, qui ont besoin en permanence d'un miroir, alors qu'avec le nœud nord en 1, il faut trouver le miroir en soi-même au lieu de le trouver en l'autre.

Défi majeur:

Équilibrer le monde relationnel et l'univers personnel. Il y a deux formes différentes, en quelque sorte, de peiner avec cette position, c'est le risque de définir son identité par rapport à l'autre — refuge dans le nœud sud — ou bien le risque de subir l'alternance des pôles, c'est-à-dire passer d'une phase de fusion-confusion avec l'autre à une phase sévère de retrait, de solitude parce qu'on ne peut plus se projeter — parce qu'on ne sait pas se projeter sur soi-même. Comme il faut aller chercher tout au fond des ressources seul, cela peut s'effectuer effectivement dans une profonde déception, et c'est dans la solitude que le nœud nord en 1 peut réveiller l'âme. C'est souvent des événements difficiles qui bousculent les programmations existentielles, et qui réveillent le début de la conscience suprême qui est symbolisée par l'âme.

Mais c'est une histoire de procédé général: quand on ne peut plus perpétuer le nœud sud où qu'il se trouve, il peut y avoir une profonde frustration, et on peut se retrouver devant un mur. Mais ce genre de situation, d'ailleurs Rudhyar l'a dit, peut engendrer une crise, et cette crise peut réveiller l'âme. Alors que les gens chez qui tout «baigne», parce qu'ils arrivent à clore d'une manière bien ronde leur système d'identifications, où tout leur renvoie leur propre image sans heurts, ils n'ont aucune chance de se réveiller... Mais en général, on peut penser qu'il y a toujours une difficulté à reconnaître la pérennité du Nœud nord, parce que c'est «binaire», c'est le nœud sud qui est un acquis, le nœud nord c'est l'inconnu par rapport à cela, la question étant: par quel moyen prend-t-on contact avec l'inconnu? Il y a des gens qui y vont tout seuls et d'autres qui acceptent l'inconnu parce qu'ils y sont confrontés et sont poussés dans leurs retranchements, ils ne peuvent donc plus nier.

Il y a une histoire de cycles liée au phénomène de perpétuation: si vraiment ce nœud sud fonctionne, à un moment et peu importe quand, il diminue d'intensité. Si l'astrologue intervient dans ce timing, il peut révéler le nœud nord à la personne, alors que si on n'intervient pas, elle peut vouloir s'acharner à faire revivre quelque chose qu'elle ne pourra plus posséder sans réveiller le nœud nord. C'est-à-dire qu'il y a un moment où le nœud sud, c'est fini, c'est bloqué, on ne peut pas le perpétuer si on ne part pas dans un chemin pour le transformer avec le nœud nord. Donc quelqu'un qui s'acharne à vivre son nœud sud, à un moment où il ne peut plus le faire, parce que l'évolution attend autre chose de lui, on peut avec beaucoup de précautions lui révéler le nœud nord. Il n'y a pas forcément de «date» pour ce processus, cela peut intervenir par le biais d'une révélation, d'une crise, d'une dépression, un décès, une maladie personnelle, il y a toujours une somme d'événements extraordinaires qui permettent normalement d'attaquer ce nouveau champ d'expérience qui est le nœud nord et qui demande a priori de changer complètement son fusil d'épaule.

Le problème essentiel de l'axe des nœuds repose sur une inversion, en quelque sorte. C'est-à-dire qu'on attend du nœud sud quelque chose que seul le nœud nord peut donner. Le karma/dharma est exploité depuis cinq mille ans, à travers des techniques, des visions, des principes, mais au bout de 4 000 ans de travail culturel, on en est au même point, on confond toujours le nœud nord et le nœud sud, puisqu'on a tendance à s'identifier à ce qui est facile, à ce qu'on connaît (nœud sud) et à miser là-dessus, alors qu'il faut miser sur la transformation de cet acquis pour autre chose.

J'ai souvent vu que les personnes qui avaient le nœud sud en maison sept avaient besoin, pour s'appréhender elles-mêmes, de l'autre, aussi bien à travers le romantisme que la passion sexuelle, que le conseil ou n'importe quoi d'autre. C'est-à-dire qu'il y a vraiment au départ une place privilégiée de l'autre, et moi j'attribue cela à des existences qui justement auraient pu se dérouler dans un milieu où l'autre, à travers le couple, la famille, avait une place prépondérante. Si on se trouve avec le nœud nord en maison 1, le regard sur soi-même doit se porter intégralement sur soi sans intermédiaire, alors qu'un grand nombre de compulsions, de l'inconscient, du nœud sud, font que pour s'appréhender soi-même, on passe par l'identification à l'autre. Avec le nœud nord en 1, à partir d'un moment, cela devient un obstacle, c'est le dernier rempart qu'il faut traverser et briser pour vraiment s'identifier à soi-même.

Et le problème du nœud nord en 1, c'est d'attendre que l'autre soit le révélateur alors que ce n'est pas, ici, à lui d'en faire office. Ce sera légitime dans la position inverse, avec un nœud nord en maison 7.

Une personne qui a le nœud nord en 1 est dans une phase d'incarnation où elle va se développer en ramenant les choses à soi, et elle peut avoir donc des difficultés à le faire à cause de la propension à s'identifier à l'autre et se bâtir sur le mode de l'identification — ce que j'appelle la prépondérance du non-moi. Tandis qu'une personne qui a le nœud nord en maison sept, s'est peut-être dans une vie antérieure, préoccupée d'elle-même, structurée, définie en tant qu'individu, et maintenant l'incarnation veut la ramener à la reconnaissance de l'autre et du non-moi, mais inconsciemment elle peut perpétuer le schéma précédent, donc c'est pour cela que tous les événements importants de la vie, que ce soient des crises, le mariage, tout ce qui est important dans la rencontre moi/non-moi doit permettre de rectifier la relation karma/dharma, ce qui est la base de tout enseignement spirituel. Jusqu'à présent cette rectification s'effectue d'une manière dirigée par les gourous, mais cela peut changer, si on arrive à comprendre que l'on est confronté à une voie particulière d'évolution, qui n'est pas celle que l'on préfère, que l'on connaît, tout est ouvert et tout peut se passer. Une fois que la maison du nœud nord est reconnue, on peut y aller.

Le procédé de projection sur l'autre est bien sûr universel, mais avec le nœud nord en 1 c'est radical, c'est-à-dire que l'éradication de l'influence de l'autre doit être en quelque sorte une nécessité permanente, alors que quelqu'un qui a le nœud nord en maison sept, à travers la somme de ses «projections» - qui est un terme assez péjoratif pour parler des identifications et qui ne recouvre pas l'ensemble des procédés d'identification — peut commencer à s'élargir en dépassant sa peur, car pour lui se projeter aura une tout autre signification. Il va se sentir obligé de s'élargir en découvrant qu'il peut s'identifier aux autres, même si c'est pour un jour dépasser ces identifications.

Mais ce qu'on fait du retour de ces identifications, cela peut devenir une connaissance par identité. On peut connaître les autres par l'identification, par la puissance de l'élément Eau aussi, et l'on peut finir, sans «se prendre pour les autres», par complètement les comprendre.



Nœud Nord en maison 2

Hypothèse privilégiée:

C'est là normalement qu'on récupère l'énergie de l'ascendant pour se construire un monde personnel, qui puise dans le non-moi ce dont il a besoin, mais comme le nœud sud est en 8, un examen spécial est à effectuer, en premier lieu, sur ce que représente le non-moi dans son ensemble, y sent-on une autorité quelconque, est-elle bienveillante ou menaçante? On doit rendre sa vie concrète, s'occuper correctement du corps, chercher sur quoi s'appuient les besoins matériels. En fait, c'est la première maison de différenciation personnelle, où l'on sent qu'on veut «obtenir» certaines choses, pour soi, et la notion d'appropriation est donc à revoir de près. Peut-être faut-il apprendre, tout simplement, à s'incarner, alors qu'on peut se laisser mener par les occasions et les identifications, aussi faut-il pouvoir «revenir» à soi, s'accorder de l'importance, reconnaître aussi, ce qui gène, car c'est une maison très matérielle. Ceux qui ont le nœud nord ici ont besoin de trouver un socle en eux-mêmes, quelque chose sur quoi compter, pas nécessairement matériel, un socle intérieur, car si l'on saute cette maison, qu'on passe de l'ascendant à la 3, on est tout le temps dans la projection et la saisie du contexte. Alors ici, il faut commencer à se cerner soi-même avec le nœud nord, et faire tout un travail «d'appropriation» justement de l'énergie de l'ascendant, ce qui renvoie bien sûr à sa planète maîtresse. Il faut savoir se poser, mettre de côté toute cette imprégnation inconsciente de la maison 8, qui contamine peut-être la représentation de l'hémisphère supérieur tout entier. On peut dire qu'ici, en 2, les choses commencent.... Et c'est très important, parce que l'ascendant c'est encore informel, il n'a pas de secteur à lui, il est représenté quelque part et on lui accorde une maison, c'est entendu, mais il n'a pas de territoire extérieur. Il saisit le moment avec une énergie particulière, et il est intégré comme mécanisme de perception du réel, il ramène la perception à une certaine tonalité, il est mouvant, et se combine aux pouvoirs planétaires. Tandis que la 2 comprend deux territoires subjectifs, le corps d'une certaine manière, et les besoins matériels qui vont avec au départ. L'axe 2/8 est considéré par certains comme l'axe des instincts, et le nœud nord ici renvoie à beaucoup d'hypothèses, accepter de s'incarner, cesser de s'identifier au non-moi et commencer à s'identifier à soi-même, utiliser correctement les pouvoirs qui partagent cet emplacement, pour soi, mais sans exagération, commencer à admettre, comme en 5, qu'on est réellement confronté à soi-même et qu'il faut se battre pour soi-même, se reconnaître aussi comme pouvant bénéficier du non-moi.

Défi majeur:

C'est très subjectif la maison 2, c'est à chacun d'aller voir ses positions avec l'argent et le besoin de posséder qui peuvent dissimuler des craintes qui proviennent du nœud sud. Je crois surtout que le nœud sud en 8 joue peut être plus activement que les autres nœuds suds pour empêcher la réalisation du nœud nord. Alors peut-être commencer par là: absolument clarifier les notions de destin, liberté, d'accidents, de fatalité, voir ce que représente la dépendance vis-à-vis du tout, de la sexualité, la représentation de la mort. Approfondir la question du moi et du non-moi, et pourquoi on attend du non-moi ce qui peut ne venir que de soi-même. C'est une position très exigeante, dont on sous-estime les atermoiements intérieurs concernant la matière. Intégrer l'énergie de l'ascendant permettra la suite. Et commencer déjà à réfléchir le décisionnel, avec le but de l'action et de l'entreprise.



Nœud Nord en maison 3

Hypothèse privilégiée:

Personnellement je vois cela comme un retour à la simplicité, l'évidence, le présent. Cela me fait penser à «charité bien ordonnée commence par soi-même». C'est une position idéale pour revoir tous les mécanismes liés à la perception du contexte immédiat, il y a sans doute un effort à faire dans le relationnel de base, dans l'acceptation des choses contingentes, la 3, d'une certaine manière, c'est une petite maison 6, le moi commence à rencontrer le champ sous sa forme banale, évidente, inévitable, alors si le noeud nord est là, il est nécessaire de contrer peut-être des relents de maison 9, il ne s'agit plus d'idéaliser, mais de voir, il ne s'agit plus de bâtir des plans sur la comète, mais de revenir sans cesse sur le «ce qui se passe», sur l'ici et maintenant, pour vivre une ouverture neutre en quelque sorte, non une ouverture faite de préférences. En fait, c'est un axe très fluide, où l'être humain se débrouille quand même pour cristalliser beaucoup de choses. Ce n'est pas ce qui est demandé. Tandis qu'en 2, l'adaptation nécessite un socle permanent, une assise, le nœud nord ici exige qu'on revienne toujours sur les petites choses, qu'on les modifie, qu'on les transforme, sans aller chercher midi à quatorze heures.

Défi majeur:

Se satisfaire de ce qui est donné, là, maintenant, l'apprécier de toute façon, pour les plus courageux, il s'agit de savourer la souffrance, alors là, on récupère dans le mouvement évolutif les acquis de la maison 9. Faire de chaque journée un idéal informel, une quête d'indices minuscules, et comprendre que le contexte immédiat est suffisant pour mener une quête. Réfléchir sur les rôles obligés, cerner mieux ce que l'on représente dans l'entourage immédiat. Ramener les anticipations au contexte.



Nœud Nord en maison 4

On peut tomber dans le piège d'être habile dans le rôle familial, parce que c'est de la représentation, mais sans faire tout l'effort qui est nécessaire de substitution de valeurs, imposé par l'âme, et on peut ainsi avoir l'impression de vivre son nœud nord en 4, alors que c'est la mémoire du nœud sud qui agit dans le contexte familial, se limitant aux actions et à la responsabilité. Il y a toujours le piège fonction/identité qui se répartit en dessous et au-dessus de la ligne ascendant descendant. L'axe des nœuds fonctionne avec la polarité, en dessous de l'horizon, cela concerne la création de l'identité à partir de ce qu'on assimile dans le non-moi, et pour ce qui est au-dessus de l'horizon, nous avons la projection de l'identité sur l'extérieur, mais avec ce problème poignant qu'il n'est jamais assez assimilé, parce qu'il est «réduit», alors qu'il est insécable. Que ce soit dans les oppositions entre planètes ou dans l'axe des nœuds, il y a toujours la question de savoir si on a du recul sur le rôle que l'on joue et la fonction que l'on assume, tout ce qui relève des choses de la vie à assumer, professionnelles ou autres... Ou bien est-ce qu'on est tellement pris dans le film qu'on ne peut pas se rendre compte qu'on est en dehors du film...

Donc, dans l'axe 4/10, qui est très important, avec le nœud sud en 10, normalement, on est habile avec la relation objective au monde. Alors comme on est habile avec cet objectif, on peut transférer cette habileté d'une manière automatique, conventionnelle, dans le domaine de la maison 4, qui est très intime, profond, et puis se prendre au jeu. A ce moment-là, au lieu de transformer radicalement les valeurs de la maison 4, soit l'identification au milieu, à la race, à la famille, on ne transforme rien du tout et on devient simplement performant à l'intérieur d'un schéma conventionnel. On ne va pas assez loin dans l'écoute attentive des autres, on aime régler, organiser, prévoir, mais tout cela peut être au détriment de la réceptivité qui est nécessaire de posséder ici, car l'on n'est pas seul, et l'on est censé «partager» des valeurs plutôt que les imposer.

On peut considérer que c'est une hypothèse dans toutes les perversions, en quelque sorte, dans toutes les erreurs que l'on peut faire entre le nœud nord et le nœud sud, c'est-à-dire être performant dans le secteur du nœud nord, peut-être, mais d'une manière superficielle qui n'est pas ce dont l'âme a besoin. On peut, par exemple, trouver des personnes avec le Nœud nord en maison 2, qui arrivent à vaincre les difficultés matérielles, possèdent de l'argent, tout ce qu'il faut, mais comment vont-elles utiliser cela? Parce que finalement, tout ce qui arrive dans la maison du nœud nord, c'est pour l'âme. Donc même une habileté dans ce secteur mérite d'être différenciée... Est-ce une habileté spirituelle ou conventionnelle? Ce qui n'est pas en ce cas ce qu'on appelle assumer le nœud nord. Le potentiel des prises de conscience les plus profondes réside dans la maison du nœud nord, dans celle de Pluton aussi par la force des choses, là il faut aller très profond.

Défi majeur:

Ne pas renoncer à l'identité personnelle profonde, partir à la découverte de cette identité pour assumer consciemment des fonctions, des rôles, des représentations dans le monde collectif, familial, tribal ou culturel, dépasser les habitudes, chasser la routine dans les fonctions pratiques et affectives. D'ailleurs, on voit cela chez beaucoup de femmes qui parviennent à être des mères mais qui n'arrivent pas à gérer les relations avec leurs enfants en tant qu'être, — c'est-à-dire tout ce qu'il faut assumer en tant que mère, elles peuvent le faire, mais quand il s'agit de dépasser la fonction de mère et d'entrer en relation avec l'être, c'est-à-dire avec l'âme, là, cela ne fonctionne plus. Parce que la programmation de type maison 4, la programmation de la maternité pour une femme, c'est tellement fort que l'identification à cette programmation constitue pratiquement une partie de l'identité, et ensuite elle s'identifie plus à cette programmation-là qu'à l'être.

Avec le nœud nord en maison 4, on peut penser que toutes les programmations qui relient au monde de la famille doivent vraiment être transformées pour que l'âme passe devant.



Nœud Nord en maison 5

Hypothèse privilégiée:

Reconnaître et dépasser les programmations de la volonté. La volonté est un processus qu'on peut isoler des autres mécanismes psychiques et analyser comme une puissance autonome.

Le nœud nord en maison 5 implique que la personne structure pour son identité personnelle ce qu'elle reçoit de son ouverture spontanée acquise en maison onze. Il s'agit de concentrer dans une forme de pouvoir opératif l'intérêt parfois flou ou exagéré que l'on porte au secteur de la maison onze. Les idéaux reçus ou partagés, relativement bruts sous leur aspect collectif, doivent s'incarner et se particulariser dans une pratique personnelle soutenue.

Être volontaire, c'est décider de l'émergence de soi en se laissant guider par l'intention sublime de la liberté, qui elle aussi impose des contraintes différentes de celles que le milieu nous fait subir. La liberté d'être soi implique une recherche patiente de son potentiel, qui s'arc-boute toujours contre un tas de choses. Les contraintes convenues du milieu socioculturel sont remplacées par les contraintes du dépassement, mais l'idée d'une liberté sans contraintes est un pur fantasme, disons qu'être libre, c'est choisir de quoi nous dépendons, et d'abord de nous-mêmes...

Le nœud nord en 5, c'est une forme de substitution de contraintes, il y en a toujours, mais au lieu de subir comme un mouton celles qui sont programmées par le monde extérieur, on utilise les nécessités qui mènent à une plus grande liberté, donc à une plus grande identité. C'est là tout le problème, de substituer des contraintes à d'autres. Et pour cela, il faut un minimum de volonté, parce que la volonté joue un rôle structurant dans la transformation permanente de l'identité. Il ne faut pas que la volonté soit rigide naturellement, mais qu'elle assure une continuité dans le développement de la vie. Donc, cette volonté qui n'est pas à prendre dans le sens occidental comme un acharnement, mais le souhait mis en pratique d'obtenir une identité authentique, c'est un mouvement qui peut se frayer un passage dans le vécu quand le nœud nord est en maison 5. On est obligé de revendiquer ici de l'autonomie, de l'expérience, de l'indépendance, et on voit qu'il y a un prix à payer pour la liberté, et ce n'est pas tout le monde qui veut le faire... C'est un vieux débat qu'on voit transposé dans la culture avec la fameuse notion de médiocrité, de mérite, toutes ces choses qui donnent des visions différentes de la réalité, mais la question du nœud nord en cinq c'est:

Es-tu capable de fixer toi-même le but de ta vie?

Là on n'y échappe pas. En maison 1, on comprend que ce but est en transformation perpétuelle, en 4 le but de la vie, on voit bien que c'est se détacher des programmations biologiques, émotionnelles, affectives pour trouver la vraie valeur, le véritable enracinement transcendant, mais là en 5, c'est carrément une incarnation où il faut fixer soi-même les règles de sa propre existence. Et cette question se pose tout de suite et très tôt. Il ne faut pas du tout s'étonner si l'on voit des gens avec cette position, qui sont malheureux puisqu'ils ne peuvent peut-être pas répondre de front à cette question. C'est un acquis de la maison 11, donc sans doute un acquis karmique d'ouverture, de réceptivité, de partage et de collaboration, d'un seul coup la polarité est inversée et impose que cette vie-ci la facilité sociale soit un obstacle, et les fonctions, les rôles, les copinages, les projets ne suffisent plus et c'est pour que l'individu travaille pour lui, pour son identité, son âme à lui... La maison 5 est la concentration la plus forte de l'individu, c'est la plus individuelle, puisque l'ascendant c'est surtout la manière dont la personnalité utilise l'énergie du signe pour percevoir les choses dans l'immédiateté. Mais par le nœud sud en maison 11, il peut ne pas être évident de vivre le but de la maison 5, car on est marqué par l'utopie collective, attiré par l'identification à l'avenir, alors que le travail sur soi ramène plutôt le passé et l'urgence d'un présent conforme à ses aspirations. Il s'agit donc de passer des choses auxquelles on s'est identifié (reconnaissance des valeurs de la maison 11, par quoi elles nous touchent) à une incarnation concrète de ces choses-là, d'une manière subjective et personnelle. La 5 est une maison de l'expérience, du plaisir, du jeu, de tout ce qui est proprement personnel, c'est là, en fait qu'on devrait se parler à soi-même.

Défi majeur:

Se différencier des autres d'une manière authentique; le risque étant de s'identifier à des mouvements gratifiants qui donnent une bonne image de soi. La 5 étant la maison du Soleil, on peut vivre faussement le nœud nord en se fabriquant une fausse identité, c'est-à-dire qu'on peut comprendre qu'il faut travailler sur l'identité, mais au lieu de travailler sur l'identité de l'âme on améliore l'identité narcissique...

Il faut inciter les gens, lors d'une consultation par exemple, à la créativité personnelle, ou les orienter, parce qu'à travers la création artistique, ils peuvent se libérer de leurs identifications collectives à la maison 11 — l'utopie, la culture supérieure, la pensée de luxe —, ils peuvent remettre en question obédiences, fascinations et imitations. Il faut peindre, danser, faire de la musique, créer des objets, quoi que ce soit qui confronte à son pouvoir personnel au lieu d'être en quelque sorte fasciné par la symbolique de la maison 11 qu'on ne sait pas transformer pour soi-même. La libération par l'art ici n'a rien à voir avec la recherche de gratifications personnelles, type maison 10 ou 11. Un des buts de la création en maison 5, c'est aussi le lâcher prise, ce n'est pas se faire des œuvres d'art, mais apaiser le cerveau qui cherche tout le temps à tout combler par la pensée.



Nœud nord en maison 6

Hypothèse privilégiée:

Retrouver l'identité de l'âme par l'abandon des ambitions personnelles et l'échange permanent avec les autres «sans tambour ni trompette». Il s'agit de reconnaître le principe de solidarité qui unit tous les êtres, de le vivre puis de le dépasser dans un service transcendant. Mais il faut commencer par de petites choses ou de petites tâches qui montrent l'excellence de l'humilité pour ensuite découvrir les moyens d'incarner des processus évolutifs utiles à l'humanité tout entière.

J'insiste là-dessus, parce que dans tous les arts traditionnels, on trouve un moment où le maître va faire vivre à son disciple une sorte de test, alors de deux choses l'une: ou le disciple se sent humilié, ce qui sous-entend qu'il a encore un ego bien costaud, ou le disciple ne se sent pas humilié, auquel cas le maître reconnaît qu'il est déjà dans la Voie. Il y a donc des moments de test, qu'on retrouve toujours dans la relation du maître au disciple, mais aussi dans la vie à notre égard où l'on va pouvoir mesurer notre orgueil, notre amour-propre, etc. Et là, normalement, le nœud nord en maison 6, c'est une position très délicate où pour avancer il faut pouvoir s'abaisser soi-même. Et comme il y a la maison 7 qui s'avance, on va devoir récapituler tout ce qui est de l'ordre de l'identité personnelle par rapport à ce contact avec le non-moi, avec l'autre. C'est comme la maison douze, une maison très fragile. L'ascendant et le descendant, c'est comme les failles entre les plaques tectoniques, si elles bougent c'est raz-de-marée et compagnie, or comme il n'y a que le moi et le non-moi, pour pas que ça se déchire, la relation entre les deux, il vaut mieux travailler la 6 et la 12.

C'est ici une position très paradoxale, le but est de se former soi-même — ce qui est conforme au six premières maisons de l'hémisphère inférieur — mais cela s'effectue maintenant à partir d'une ouverture vers l'hémisphère supérieur, la maison 7 étant en quelque sorte «involuée», elle est déjà là quelque part, elle appelle, fait signe. Mais c'est aussi magique comme position car le but c'est vraiment de se former soi-même en tenant compte des circonstances, ce qui est différent de la 5 qui permettait un retour sur soi absolu, mais voilà, il y a l'Autre, comme dit le psychanalyste, Lacan, et c'est finalement compris, l'Autre, comme tous les êtres humains moins nous-mêmes. Et pour l'Autre, nous devenons l'autre, nous ne sommes plus le sujet, mais devenons l'objet, c'est étrange, cela, ce n'est pas tout le monde qui le comprend, certains s'acharnent à ne pas comprendre qu'ils sont des «objets» pour les autres, ils revendiquent tout le temps de demeurer des sujets, et ne supportent pas les critiques et les jugements, finalement c'est comme si les autres n'étaient rien d'autre que des «images» vivantes... Avec la maison 6, on va être instrumentalisé ici ou là, et découvrir que ce moi que nous croyons être peut être «utilisé» par les autres, la société. Donc, il y a une complémentarité potentielle entre la 5 et la 6, mais si la 5 n'a pas germé, avec le nœud nord en 6, c'est par l'action, le service, «le profil bas» que l'individu va évoluer, pour gagner la confiance du Tout en quelque sorte, il faut le servir, on savait cela autrefois, aujourd'hui on croit au contraire que c'est à la réalité de servir l'ego... Bref, en 6, Il y a l'Autre qui attend déjà de voir à quoi correspond cette identité personnelle, et comme le champ est là, qu'il a pénétré depuis l'hémisphère supérieur, il met au défi le moi de «prévoir» sa place, c'est donc une maison d'apprentissage avant de se lancer dans tout l'hémisphère supérieur. Comme la 12, c'est un lieu de limites, où il est difficile de garder un itinéraire préconçu, puisque nous devenons des objets du réel, une partie de l'ensemble, une pièce du puzzle. C'est la maison du droit de regard de l'autre, collectif plutôt qu'individuel, avant même qu'on représente ce que l'on souhaite pour qui que ce soit. En fait, ici, on entre par la petite porte dans l'espace de la totalité, un peu comme un poussin qui brise sa coquille. Que l'on se soit «trouvé» en 5 ou pas, franchir le pas de sa porte, c'est être absorbé par le milieu qui réduit ce que nous sommes, en puissance, à une fonction, un rôle, un territoire.

Défi majeur:

Concilier les exigences du moi et du non-moi. Il y a deux risques: tomber dans le travers d'une bonne conscience, c'est la fameuse image de la dame qui donne des vêtements jaunes aux pauvres de la paroisse pour pouvoir les reconnaître le Dimanche à la messe...

Les risques de perversion dans la maison 6 sont le paternalisme, les droits de l'homme obligatoires, «faîtes la guerre, pourvu qu'on puisse installer nos corridors humanitaires», tout ce qui donne bonne conscience par une «reconnaissance» assez formelle du champ collectif, c'est peut-être nécessaire, comme la charité, mais ça reste du pis-aller, ça prouve que l'autorité du non-moi est reconnue, qu'on le sert, mais ça demeure dans un cadre horizontal, contingent, on peut dire que la 6 prépare la 9, d'un certain point de vue, parce qu'elle forme aux contraintes, au devoir pris dans le sens large du terme, on donne en retour à l'univers, sans rechigner, même si c'est dans un contexte loin d'être idéal. C'est une maison où l'analogie avec les signes marche bien, elle est très concrète, et il faut y faire fonctionner Mercure. La maison 6 peut être très ambiguë, on dit que les personnes qui ont des planètes dans ce secteur s'occupent des autres, avec Jupiter cela donne des médecins, des prêtres, etc., où l'on peut supposer que la faiblesse de l'autre est récupérée à des fins personnelles, sauf vocation vraiment consciente, alors vraiment, c'est très intéressant, car le mélange moi-non-moi fonctionne avec des trompe l'œil, il faut donner, mais on en attend aussi quelque chose si l'ego fonctionne encore... Une autre perversion, c'est l'idée judéo-chrétienne du sacrifice où l'on se force à servir, on se force à être utile, mais c'est fait avec tellement de dégoût que l'âme n'y trouve aucun plaisir alors que c'est quand même le but... L'âme doit être joyeuse dans ce qu'elle accomplit. Avec le nœud nord en maison 6, si ce n'est pas perverti, on est vraiment content de s'occuper des autres, quand le nœud nord est vraiment enraciné, mais on ne peut pas se forcer à aimer les autres.

Avec le nœud sud en maison douze, il faut que les «exploits personnels» permettent maintenant aux autres d'avancer, qu'ils en profitent. Parce que c'est quelqu'un qui peut avoir beaucoup de force, d'expérience, et il faut que cela soit redistribué et que les autres trouvent leur rétribution, parce qu'on est une espèce... Et ce qui est dramatique dans cette espèce humaine, justement, c'est qu'il y a très peu de transmission de la vérité, de ce qui est acquis personnellement, cela parvient difficilement aux autres. Pour bénéficier de l'expérience d'autrui, il faut commencer à vivre d'une manière très particulière, sinon on ne la voit pas, on la sous-estime, on n'y est pas sensible. Le matérialisme lourd, celui dans lequel nous vivons et qui est à bout de souffle, ne permet pas qu'il y ait un vrai partage de la compétence des individus, il n'y a pas la vibration de confiance pour être là-dedans, il y a encore beaucoup trop de structures hiérarchiques, et on ne peut pas les supprimer du jour au lendemain, donc remplacer le monde saturnien par un monde uranien et jupitérien, on ne peut pas, on n'est pas prêt.

Souvent, on appréhende la symbolique du nœud nord de manière saturnienne, mais c'est parce que ce n'est pas compris. On s'imagine que la vie spirituelle est triste, mais elle est triste tant que l'on n'est pas sincère. Tant qu'on se force à la vie spirituelle - tellement c'est présenté comme une vérité supérieure - on la trouve triste, mais quand elle devient entièrement naturelle c'est beaucoup plus gai que d'essayer de vivre «normalement», et c'est donc une erreur de présenter le karma et le dharma avec le poids, ou avec cet esprit de pénalité saturnien avec lequel on aborde l'ésotérisme démocratique, et comme cela nivelle tout, on aborde le nœud nord avec cette histoire d'exigence. On ne peut pas dire que l'univers exige quoi que ce soit, si on développe notre âme, on vibre en relation avec des plans supérieurs, après quoi, la vie reste la vie, les difficultés restent les difficultés, mais c'est la dimension personnelle qui change. Il y a donc le risque d'aborder ce problème du développement spirituel sous l'angle judéo-chrétien, où l'on est «puni» si l'âme ne se développe pas.

Exemple d'un Saturne conjoint au nœud sud pour une femme présente à l'atelier.

L'énergie de la planète qui est conjointe au nœud sud, pour résoudre les difficultés du secteur du nœud nord, ne peut pas fonctionner longtemps, et on finit par toujours se tromper dans le cheminement si on insiste.

Pour la personne ayant Saturne conjoint au nœud sud: Elle peut imaginer son nœud nord d'une manière saturnienne, ce qui est légitime d'un côté puisqu'il y a toujours dans le nœud nord un côté saturnien où il faut de la rigueur pour que l'âme émerge, pas forcément de l'ascèse, mais il faut une certaine profondeur et ne pas mener une vie complètement superficielle pour que l'âme découvre son chemin. Maintenant, si cette profondeur est d'ordre purement saturnienne, dans ce cas précis, elle peut avoir une vision limitée de son dharma ou rétrécir le sens de sa voie, à cause de la présence de Saturne sur le nœud sud. Cela peut indiquer qu'elle a souffert de limitation dans ses vies antérieures et c'est vraiment à régler cette vie-ci. Ces limitations ont pu soit être infligées soit être consenties, mais le problème c'est de s'en libérer.

«C'est possible que ce soit infligé si il y a une souffrance profonde qui t'empêche de t'autoriser ta liberté, une extraversion et une grande spontanéité et vu qu'on ne sent pas l'énergie du Sagittaire (le sujet ayant le Soleil et d'autres planètes dans le signe) tu as probablement un problème ou un traumatisme karmique qui retient l'énergie du Sagittaire à partir de Saturne dans le nœud sud. C'est la symbolique du Feu que tu dois retrouver. Mais il faut aller déterrer et voir ce qu'implique ce nœud sud, c'est peut-être une existence que tu as limitée par rapport à des morales, à des principes, à des philosophies ou un système spiritualiste. Il y a de toute façon sans doute un acquis au niveau de la discipline, de l'ascèse, mais pour qu'un acquis saturnien ne soit pas un handicap, il faut complètement le maîtriser, donc dépasser complètement Saturne, tant qu'on ne l'a pas fait, on ne peut pas l'utiliser, c'est lui qui nous utilise.

Je ne te connais pas, mais j'ai l'impression que tu ne t'autorises pas à t'impliquer totalement dans ta démarche. Et la présence d'un Saturne conjoint au nœud sud ne peut pas être complètement innocente... Voir tout ce qui relève de la rigueur, de la culpabilité, de la honte, des contraintes ou de l'autorité subie, la mélancolie, la tristesse, soit quelque chose qui rappelle toujours à l'ordre: «pas trop d'euphorie s'il vous plaît !». Tu es beaucoup trop marquée par la vibration saturnienne, donc à toi de trouver des moyens de te dégager du monde saturnien, cela peut être du recul mais teinté de tristesse, un défaitisme dans l'approche des choses, tout ce qui contrecarre l'énergie Sagittaire, parce que l'influence de ton nœud sud par Saturne peut être plus importante qu'un Saturne placé dans le thème n'importe où... Parce qu'ici le Saturne est actualisé, sous différentes couches, cette vie-ci plus la vie d'avant, donc peut-être qu'il te faut aller démécaniser des choses qui proviennent d'une vie antérieure pour obtenir du saturne contemporain qu'il ne soit plus la réplique de l'autre... C'est un étage de plus à construire. Avec ta position, on fait forcément de l'astrologie karmique, on voit le thème de cette vie, mais par ta planète conjointe au nœud sud, on sait qu'elle était en rapport avec le thème d'une vie précédente. Avec ton Saturne, tu peux aussi avoir un sens trop précis de la discipline et de ce que tu dois faire, tu peux attacher trop d'importance au dharma, à ce que tu dois faire, et cette importance surnuméraire, PARADOXALEMENT, t'empêche d'agir, cela, c'est courant, que l'on ne parvient plus à faire les choses auxquelles on tient le plus, parce que le caractère obsessionnel l'emporte sur le caractère naturel... Donc tu peux être trop scrupuleuse et t'empêcher un tas de choses à cause de cela. Enfin, Saturne au nœud sud, cela peut tout simplement dire qu'on est en prise directe avec la profondeur, mais qu'est-ce que tu fais de ta profondeur? C'est symbolique de la maison 5 (où se trouve ici Saturne/Nœud sud), tu peux avoir des qualités extraordinaires que tu ne sais pas utiliser, c'est un point très important. Il arrive qu'on ne sache pas relier les choses, les acquis, entre eux, ni les rendre compatibles. Et c'est là où l'astrologie karmique peut aussi être utile, c'est quand pour des raisons d'ordre karmique, l'utilisation du potentiel n'est pas accessible pour la personne. Dans le cas de Saturne conjoint au nœud sud, une partie de l'identité étant complètement identifiée à son pouvoir, il faut tenter d'opposer toutes les forces de vie à la puissance saturnienne, qui elle est une force de rigueur, elle peut être une force spirituelle mais pas une force de vie. Tu peux donc rechercher la force de vie en te connectant plus au plaisir, à l'amour, au moment gratuit et ludique en tout cas, tout ce qui peut un peu déloger Saturne de son pouvoir abusif».

La différence entre l'astrologie karmique et la lecture du thème comme potentiel contemporain, c'est qu'avec les planètes on est en droit de chercher à les utiliser maintenant conformément à leur puissance, en particulier à leur prépondérance innée. Avec par exemple un Saturne en Capricorne dans le thème natal, a priori cela ne pose aucun problème puisqu'on va être plus sensible aux qualités que cela confère qu'aux inconvénients. Tandis qu'une planète qui est conjointe au nœud sud, elle a un rôle «occulte», c'est-à-dire qu'au lieu d'agir à partir de ce ciel-ci, elle agit à partir de ce qui a été engrammé dans l'existence antérieure. Mais il faut rester prudent sur l'action karmique, ce n'est pas possible de la voir rationnellement, c'est intuitif seulement, et ce n'est pas à doser à la louche, c'est au sujet d'aller voir non pas à l'astrologue, je suis contre l'astrologie karmique comme faire-valoir personnel de l'astrologue à partir de généralisations faciles et superficielles...

La planète dans le même signe que le nœud nord est systématiquement associée, comme un allié, à l'émergence de l'âme, mais c'est ce fameux allié dont au commencement, on ne sait pas si c'est un collaborateur, un fanfaron ou un adversaire, puisqu'il faut le reconnaître comme un pouvoir extérieur avant de «l'intégrer». Et quand une planète est conjointe avec une orbe étroite au nœud sud, on est sûr, en revanche, que cette planète-là a laissé des traces jusqu'à l'incarnation présente. Dans cette mesure, les «pouvoirs planétaires» façonnent les personnalités successives, les habits de l'âme, et notre incarnation présente n'a ni à se confondre avec celles du passé, ni à s'imaginer qu'aucune trace ne subsiste, mais ce ne sont que des traces. Les pouvoirs planétaires peuvent être vécus différemment d'un passage sur terre à l'autre, et le thème natal ne donne qu'un modèle d'organisation sur lequel la Conscience peut agir.

Suite au sujet de Saturne conjoint Nœud sud (paragraphe maison six):

«Il y a une négation de la vie. Moi j'ai rencontré aussi une femme, très profonde, mais qui était toujours mal dans sa peau, jusqu'au jour où elle a fait un rebirth et elle a vu qu'elle avait voulu mourir et échapper à la réincarnation, et elle est redescendue, elle ne s'en est pas remise du stand-by. On n'a pas à décider de s'échapper, cela ne dépend pas de nous. Moi je crois que tu as quelque chose comme cela, à payer, une position métaphysique, un enracinement qui n'est peut-être pas entièrement juste vis-à-vis des choses spirituelles. Cela expliquerait presque un Saturne dans le nœud sud. Il y a des gens «trop profonds», la plupart des gourous de l'Inde le sont ainsi, ils ne sont pas épanouis, ils sont saturniens, ils cherchent la petite bête, il y a vraiment des aspects de Saturne qui sont vraiment... Dès qu'il dépasse son cadre, Saturne peut devenir une calamité, c'est pratiquement la seule planète, le seul pouvoir, qui est comme cela. Si d'autres planètes débordent de leur cadre ce n'est pas dramatique, même si elles outrepassent leurs prérogatives, mais comme Saturne c'est la rigueur, l'ordre, quand cette force-là s'empare de trop de choses, effectivement c'est très sclérosant, donc il faut un tas de capacités pour décristalliser le pouvoir Saturnien, c'est incroyable la puissance de Saturne, si tu mets de l'eau au frigidaire tu comprends ce que cela fait! Donc sur le plan de la santé, pareil, il faut trouver de la chaleur quelque part.

Saturne, chez toi, fonctionne de concert avec l'Ascendant (ici en Scorpion), cela peut être action/réaction, distance, non-assimilation du monde extérieur, réfractaire au contact etc... Et les forces du non-moi ne travaillent pas beaucoup, pas assez chez toi. Et pourtant il y a une Lune au Milieu du ciel !» Alors c'est intéressant de tenter de sonder la résonance que l'on a avec tout pouvoir planétaire conjoint au nœud sud, parce que cela veut dire qu'il y a eu une appropriation de ce pouvoir et que la relation que la personne entretient avec lui est très intime.

Exemple Pluton au nœud sud:

Personne qui peut déjà avoir l'expérience d'avoir tenté de trouver une autre identité. Ce qui n'a pas forcément abouti par la détermination personnelle.

Dans le cas d'une autre femme présente à l'atelier:

«Avec la présence de la lune et du nœud nord en maison onze, tu peux rectifier tout ce qu'il y a d'intense dans cette aspiration à avoir une identité personnelle et le rectifier avec un élargissement de type maison 11. Et puis la sensibilité qui n'était pas là avant... Si cette sensibilité lunaire se développe, elle va aussi tempérer les aspects masculins, déterminés, actifs, yang puisque Mars est très fort — asc Bélier — mars trigone pluton. Mais la Lune conjoint au nœud nord c'est super, cela relie vraiment à la vie.»


Nœud nord en maison 7

Hypothèse privilégiée:

Reconnaître et dépasser le besoin confus de la relation à l'autre, c'est confus puisque le nœud sud en maison 1 indique une personnalité structurée, qui risque de trop «ramener à elle» le relationnel et même le non-moi dans une instrumentalisation préconçue. L'autre devrait être reconnu dans son intégrité, indépendamment de l'utilisation personnelle qui peut en être faite.

Toutes les programmations inconscientes, dans le relationnel, sont mises à l'épreuve. Le processus d'évolution de l'âme se traduit par une découverte de l'égalité entre les êtres: considérer les autres comme aussi réels que soi, puis naturellement les aimer comme soi-même selon le principe chrétien. La reconnaissance de l'autre mène à celle de la totalité humaine, puis chemine finalement vers l'intuition d'un ordre universel divin. C'est toujours pareil, si on saute les maisons antérieures, on vit mal ce qui se présente. Et il y a la majorité des êtres humains qui escamotent la conscience de la 5 et de la 6, alors ils arrivent en 7 en partant de la 4, et finie la lune de mièle, c'est la guerre. Évidemment, ils ont voulu implanter l'autre dans la structure du fond du ciel, et comme il n'y a pas de soleil intérieur développé, ils ne se connaissent pas, et c'est toujours de la faute de l'autre quand le torchon brûle. Et si la reconnaissance de la 6 n'a pas amené une certaine humilité, en tout cas une conscience que l'on devient un objet pour l'autre, que pour l'autre on n'est plus soi mais son partenaire et qu'il faut en tenir compte, on veut vraiment faire de l'autre sa chose et on ne s'en rend pas compte, parce que les Angles fonctionnent bien, d'eux-mêmes, et on croit au couple, au mariage, à la famille, sans avoir réveillé les virtualités intérieures, et on se fait une vie à cloche-pied sur le jeu de l'oie des maisons. Qu'au moins tout ce discours vous serve à scruter toutes vos maisons, avec désinvolture peut-être, pour repérer un ou deux escamotages, qui empêcheraient le feng shui positif de se produire. Pour moi, il vaut mieux avoir une conscience équilibrée de chaque maison qu'être champion quelque part et de cultiver un ou deux angles morts. Toujours pareil, parce que le non-moi attend de déchirer ce qui n'est pas assez uni en nous, avec des événements extrêmes ou imprévus, et comme la 7 prépare la 8, autant tout rendre homogène avant, ce qui demande un vrai travail sur les projections.

La peur de dépendre qui peut accompagner cette position (nœud sud en maison 1), doit laisser place à l'analyse des processus de partage, de collaboration, d'union.

Défi majeur:

Reconnaître l'autre, l'aimer pour lui-même, éviter de l'utiliser. Risque de «battre en retraite», c'est-à-dire revenir à une économie pure et dure consacrée au moi quand le contact avec l'autre ou le non-moi n'amène pas suffisamment de satisfactions.

C'est une position très exigeante.



Nœud nord en maison 8

Hypothèse privilégiée:

Reconnaître et dépasser le sentiment de son individualité pour découvrir que l'existence dépend de forces et de lois objectives encore inconnues.

Abandonner ses intérêts personnels pour s'ouvrir aux intérêts de l'espèce entière et aux exigences possibles de l'univers vis-à-vis des êtres humains.

Les résultats de démarches personnelles et subjectives doivent être envisagés en fonction de leur pouvoir de relier au Tout, en reconnaissant son autorité. La capacité de produire son propre environnement doit s'harmoniser dans un milieu plus grand et favoriser les échanges collectifs.

Dans tous les cas de figure, l'individu, quelle que soit son habileté, est amené à découvrir des principes qui le dépassent et auxquels il peut se conformer pour élargir son statut personnel au milieu des institutions et des valeurs en cours. Il ne peut pas «jouer» avec les pouvoirs planétaires présents ici (contrairement à la 5) sans en subir des conséquences préjudiciables, ce qui s'avère en particulier avec Mars et Vénus sur le plan sexuel, tandis que Saturne indique la nécessité d'une extrême prudence dans la stratégie, et la lune une vigilance de tous les instants pour maîtriser sa sensibilité et son ouverture au présent.

Il est probable qu'il faille innover ou transformer les choses pour vivre pleinement la signification du nœud nord en maison 8.

Défi majeur:

Ne pas confondre les intérêts personnels et les intérêts collectifs, évaluer correctement ce que l'on prend et ce que l'on donne dans le milieu social.

Revoir de fond en comble le concept d'utilisation pour renoncer aux appropriations personnelles, dans tous les domaines, y compris sexuel.

Risque de refuser l'omnipotence de la réalité pour perpétuer ses propres schémas existentiels et matériels.

Apprendre à accepter ce qui ne dépend pas de nous, et qui peut sembler nous nuire, puisque nous acceptons quand c'est favorable. Accepter ici est le mot-clé parce que le non-moi est tout puissant ici, et ce serait la pire des erreurs d'en faire un adversaire sous prétexte qu'il ne donne pas assez. Ici, il ne se soumettra jamais, et on peut même avancer qu'il cherche parfois à soumettre, non par abus de pouvoir, mais pour rattraper l'individu qui s'éloigne des lois cosmiques. Comme on forme les animaux domestiques en leur «mettant le nez dans leur caca» pour qu'ils fassent dehors, le Tout en 8 ne recule devant rien pour nous permettre de cesser nos appropriations subjectives et erronées dans l'immense champ du non-moi. Alors on peut dire que le nœud nord en 8 permet une réconciliation absolue avec l'univers, en reconnaissant son autorité sur nous et le droit de nous mettre des bâtons dans les roues, ce qui prépare la 9 et allège la 12.

Dans tous les cas de figure, contrer un certain «réductionnisme» des valeurs qui provient du nœud sud et s'attache au passé.



Nœud nord en maison 9

Hypothèse privilégiée:

Abstraire les événements de son existence pour les aborder avec recul et les comparer ainsi aux souhaits, aux aspirations, au potentiel encore latent qu'il s'agit d'identifier.

L'âme se reconnaît dans la mise en forme d'une aspiration qui s'ouvre à l'idéal d'une conscience plus large et plus lumineuse quand bien même les moyens sont encore fragiles ou inconnus. L'idéal comme simple lettre morte et objet nostalgique doit se renouveler sur une base entièrement personnelle et devenir concret. Différentes qualités doivent se combiner, ce qui est bien conforme à l'esprit de Jupiter, qui avant d'étendre le développement synthétise les deux couples naturels existentiels (mars-vénus et soleil-lune). Les capacités d'observation et d'analyse peuvent profiter des mouvements intérieurs délicats, comme les souhaits, les résolutions, les aspirations, et créer un monde nouveau, le ciel intérieur, qui intègre dans le moi l'étendue et ses exigences, et une vision subtile de la durée, comme nutriment de l'âme.

Il est indispensable de recouvrer l'acquis du nœud sud pour ne pas vivre l'idéal du nœud nord en 9 d'une manière mentale, sophistiquée, aérienne, et finalement imaginaire.

C'est une position qui permet de travailler sur les automatismes et les programmations mentales en reconnaissant tout d'abord leurs pouvoirs, leurs rôles et enfin leurs limites. Le développement de l'activité de la réflexion caractérise cette position et l'ensemble du vécu peut toujours être confronté aux symboles de l'initiation. Une approche spirituelle est latente, involuée, et tout ce qui peut empêcher son essor doit être identifié. Le sujet peut souffrir de ne pas savoir «à quel saint se vouer».

Défi majeur:

Trouver sa voie personnelle, puisqu'il est si facile de suivre une voie toute tracée...

C'est à double tranchant, le nœud nord en maison 9, parce que l'on peut avoir l'intuition qu'il faut avoir une vie spirituelle... Alors on y va, et puis on peut se mettre à choisir dans «le catalogue» des voies spirituelles comme on choisit une marque dans un supermarché !

Nœud nord en maison 10

Hypothèse privilégiée:

Reconnaître et démystifier les programmations subjectives et vitales, émotionnelles, affectives, etc., parce que cette maison 10 est très objective, tellement objective que les planètes en maison 10 sont perçues à l'extérieur même si nous on ne les perçoit pas.

Cela, je l'ai particulièrement remarqué lorsque j'animais un groupe où il y avait plusieurs personnes qui avaient des planètes en 10, et celles-ci étaient vraiment perçues par les autres comme les définissant presque, alors qu'eux-mêmes ne s'en apercevaient même pas. C'est absolument extraordinaire...

Cette position est particulièrement intéressante pour les femmes, car chez elle il y a tout ce côté prééminent de l'émotionnel, du subjectif, de la sensation, tout ce qui caractérise la spécificité de la psyché féminine, tandis qu'avec le nœud nord en 10, l'accent est mis sur l'objectivité pure. C'est-à-dire qu'il s'agit pour l'âme de reconnaître ce qu'elle représente pour les autres, ce qui évite de cultiver de fausses images de soi. Parce qu'en réalité les autres ne nous font pas de cadeau.

Le but c'est de transformer sa vision subjective, de soi et du monde, et une fois transformée, de l'incarner... Il est donc nécessaire d'être très conscient des causes pour lesquelles on joue des rôles, on assume des fonctions. C'est-à-dire que c'est une voie très curieuse où finalement ce qui est authentique dans l'individu doit transparaître chez les autres.

Le sujet concerné doit être exigeant vis-à-vis de lui-même et s'efforcer d'agir en milieu ouvert conformément à ses aspirations spirituelles. On pourrait effectivement parler ici de karma yoga.

L'âme se reconnaît dans la manière d'aborder des activités collectives, à des valeurs que l'on représente pour les autres, les actes sociaux qui émanent de la compétence personnelle.

Défi majeur:

Abandonner le repli sécurisant conforme à l'expérience acquise en maison 4 pour exposer ses talents.

Pour les femmes, par exemple, il peut être très dangereux de se cantonner à l'image de la femme au foyer puisque l'âme va se révéler dans le monde objectif. L'âme fonctionne peut-être dans le monde affectif, de la famille etc., elle peut être en prise directe à travers le monde de la maison 4 pour les femmes, mais il y a un tas de mères exemplaires qui plafonnent là-dedans et ne débouchent pas sur la vie spirituelle, donc c'est justement pour ne pas plafonner dans un secteur qui est un secteur instinctivement privilégié — nœud sud en 4 — qu'une femme peut se retrouver avec un nœud nord en maison 10 où elle est obligée d'acquérir des qualités objectives. C'est-à-dire finalement, pour résumer, de développer le pôle masculin.



Nœud nord en maison 11

Hypothèse privilégiée:

Reconnaître et transformer l'ensemble des programmations subjectives, biologiques, vitales et mentales pour identifier les valeurs spirituelles de l'avenir déjà involuées afin de les manifester davantage. C'est le contraire de la 5: on abandonne tout ce qui est subjectif dans l'identité et on devient un cobaye collectif.

L'âme se reconnaît dans un cheminement qui fonde l'individu dans une collectivité authentique (Le plérome de D. Rudhyar par exemple) et découvre les aspects universels de la conscience.

En maison cinq, cela peut donner un génie par exemple, quelqu'un qui arrive à transformer tout ce qu'il a reçu du monde extérieur dans sa propre conscience et qui en fait quelque chose de complètement personnel, inimitable et profondément subjectif. Les génies nous impressionnent mais ce sont des gens subjectifs, ceux qui ne sont pas universels, contrairement à De Vinci par exemple, qui illustrerait très bien la position du nœud nord en maison 11, qui est à la fois génial mais aussi en contact avec des anticipations extraordinaires. Avec le nœud nord en maison cinq, la personne est autorisée à devenir un génie, à creuser sa propre piste, et tant pis si ce qu'elle fait est totalement extravagant, ne passe pas une génération, est inimitable et ne sert que sa propre valeur. C'est la question du soleil, toujours tant soit peu narcissique, ou transpersonnel pour ceux qui descendent profond, vraiment profond sans jamais s'arrêter. Encore peu nombreux, mais ils montrent le chemin, ils ne veulent plus d'une personnalité subjective, et cherchent à représenter l'universel. Cela arrive, on aimait bien les persécuter pour leur apprendre.

Tandis qu'avec le nœud nord en maison 11, la personne se dépouille de son génie propre, si elle en a, où elle le met au service de toute l'aspiration humaine, c'est-à-dire que l'œuvre d'art de type maison 11 nourrit tout le monde, la création nourrit l'évolution de tous, alors que la création de type maison cinq peut être fulgurante, passée de mode, ne satisfaire qu'un club d'initiés etc. Cela reste profondément subjectif même si c'est très illuminé, très éclairé.

Le dharma de maison 11, ici, c'est devenir un être universel. Prévoir une société vraie, la faire germer par ses préoccupations holistiques, décortiquer le passé, jusqu'à ne garder que les quelques éléments pérennes qui sont vrais de tout temps, et pour le reste, sentir l'âme du jour, ne pas se couper de son époque et de sa culture, la faire avancer et se sentir partie prenante.

Il est donc indispensable de passer au crible l'ensemble des systèmes relationnels pour découvrir des voies nouvelles d'expression, de compréhension, de communication.

L'acquis personnel du nœud sud en maison 5 peut revenir à la surface et servir d'outil dans la mise en forme des valeurs nouvelles.

Défi majeur:

Renoncer à la fascination d'être un individu autonome pour découvrir une place et une utilité particulière dans un Tout en perpétuelle métamorphose. En fin de compte c'est cela le débat, parce qu'avec un nœud sud en cinq on est déjà bien conscient d'être différencié, alors quand cela pose trop de problèmes de partager sa différence dans un monde collectif, même transcendant ou sectaire, si l'acquis de la maison 5 est trop puissant, trop contraignant on peut revenir à son intégrité personnelle. Mais dans le nœud nord en 11 c'est découvrir son intégrité personnelle et ensuite que plusieurs personnes qui l'ont découverte se rassemblent et contaminent le monde comme cela. C'est-à-dire qu'ici, l'authenticité du nœud nord n'est pas celle par exemple de l'Ermite du tarot qui est authentique au fond de sa caverne, c'est une authenticité qui est exposée aux utopies, aux modes sociales, aux mouvements du monde.

Donc, en fin de compte, c'est une confrontation de l'authenticité personnelle en milieu ouvert. Et tout repli dans le narcissique est un repli vers le nœud sud, il faut rester relié à cette grande collectivité — signifiée par le plérome de Rudhyar.

Risque de se perdre dans une inflation de processus anticonventionnel.



Nœud nord en maison 12

C'est une position de synthèse, d'ailleurs c'est ce qui se trouve dans mon propre thème natal. C'est comme s'il fallait toujours aller de l'avant, se retourner, voir si l'on n'a rien oublié de ce qui méritait d'être emporté, vu que la connaissance doit s'intégrer plutôt que papillonner. C'est certain qu'on est exposé à de nombreuses résistances, mais c'est pour dépasser le nœud sud où l'on a su se donner, et maintenant il convient de rassembler les qualités d'ouverture et de les confronter à la totalité. Mais la 12 demeure mystérieuse tant elle est complète, c'est comme un mille-feuille, alors il est difficile de généraliser. Pour moi, un nœud nord en 12, c'est comme un deuxième Pluton finalement, on n'en a jamais fini, avec rien, on se prend tout le temps des retours du champ, des chocs en retour parfois facilement identifiables à un nœud sud virulent, comme soutenir des personnes qui n'en valent pas la peine, vouloir à tout prix «convertir» l'autre, ce que j'ai essayé vainement avec ma propre mère, qui adorait vivre dans le mensonge pour fuir la réalité et la travestir comme ça l'arrangeait. Mais le nœud nord en 12 va plus loin que la résolution des survivances de la 6, il faut boucler la boucle, toujours et tout le temps, et savoir que la moindre erreur ramène du contentieux, c'est une position qui oblige à surfer ou à devenir funambule. Ne rien laisser dans l'ombre, alors c'est une très belle position pour les évoluteurs, mais comme avec le reste des nœuds, la question d'être à la hauteur se pose, donc c'est toujours la sincérité qui est en cause dans toutes les maisons des nœuds, car si à la rigueur on peut s'en passer dans d'autres maisons, et vivre dans un certain flou artistique parce que le pouvoir planétaire s'exprime correctement, on ne revient pas tout le temps dessus, au contraire dans les maisons des nœuds, la sincérité, c'est ce qu'il est possible d'obtenir à force d'accepter de se remettre en question, chaque jour. Si cela se produit, bien sûr, c'est gagné car on réagit bien aux obstacles, même les très pénibles envoyés par la 8, Saturne ou Pluton, on dit okay, qu'ai-je de mieux à faire qu'accepter ce qui m'arrive? Le contourner, l'escamoter, et si cela ne sert qu'à le faire revenir chaque fois davantage? Si l'on a opéré cette prise de conscience, alors le nœud nord peut fonctionner en 12, tout est le bienvenu (entre parenthèses, c'est pareil partout, et en 8, ça se pose vraiment aussi), mais en 12, il y a l'idée d'un fruit possible, si les épreuves sont bien traversées, et d'un retour vers l'ascendant et le nouveau cycle. Il y a donc une marge d'interprétation possible, une marge de manœuvre en 12 qui est plus forte qu'en 8. En 8, ça nous tombe vraiment dessus, en 12 on pourrait dire comme certains parents qui interdisent quelque chose à leur enfant en bas âge: c'est pour ton bien. Normalement seuls les non transcendantalistes craignent la 12, les astrologues évolutifs doivent au contraire la présenter comme le lieu privilégié de la réhabilitation du sujet par lui-même dans le cosmos.

En 8, on se réconcilie avec le Tout, en acceptant sa souveraineté, en 12, on collabore car sa loi est reconnue, acceptée, la subjectivité s'aligne sur l'universel. La 12 est donc une très belle maison, mais ça fait penser un peu au code génétique dont on s'imagine que seuls 3 % ou 10 % servent à quelque chose. Il y a une involution extraordinaire dans la 12, donc ce qui s'y trouve peut mener très loin, et beaucoup plus loin que ce que l'on imagine. C'est donc la cerise sur le gâteau (je sais qu'en disant cela les astrologues horaires ont envie de m'étrangler, mais s'ils en sont là, c'est qu'ils croient encore aux occasions et aux accidents, à leur répartition, et à des ruses pour faire de l'horoscope un clavier gratifiant en apprenant la musique des «prévisions». On les embête toujours en parlant de ce type qui n'est pas sorti de chez lui pour éviter un accident, et qui a pris le lustre du salon sur la tête). Bon, la 12, c'est merveilleux, sauf pour les masochistes qui à force d'en rajouter ne savent plus comment souffrir davantage. Oui, on souffre en 12, mais justement si le nœud nord s'y trouve, à lui seul il rend la souffrance intelligente, ce qui est une manière de transcender le nœud sud en 6, où l'on a forcement connu la souffrance également, à force de s'oublier... Et comme il y a toujours un renversement de polarité, la 12 ramène à soi, à faire le bilan sans arrêt, pour chaque fois peaufiner l'énergie de l'ascendant. C'est vrai que seuls les mystiques en tirent vraiment partie, de cette position, mais on peut prendre le problème à l'envers et dire que Nœud nord en 12, c'est apprendre à voir la volonté de Dieu en toutes choses. Auquel cas, plus de déchirures mentales ou émotionnelles graves: tout se tient, et comme le dit Lao-tseu, peux-tu imaginer le jour sans la nuit?

Défi majeur:

Accepter d'accepter d'accepter.

NOTA BENE:

Ce compte rendu renferme des hypothèses d'école destinées à la réflexion personnelle et non à un placage des exemples donnés sur des thèmes particuliers. Je n'ai pas traité suffisamment de formes pour que cela serve par définition à une consultation.
En revanche, pour prendre acte de son propre potentiel, une réflexion sur le renversement de la polarité nœud nord nœud sud ouvre des visions sur la complémentarité des qualités à obtenir.
Enfin, avec l'essai sur les maisons, cette étude vous permet de survoler votre thème et de l'utiliser comme une carte routière: êtes-vous vraiment conscient de ce qui se trame dans vos maisons et du lien qui doit les réunir dans l'unité, qu'il est nécessaire de créer et de développer?
Que le plaisir du jeu de l'oie vous entraîne
dans la reconnaissance du souverain cosmos !