www.supramental-astrologie.fr - Le site de Natarajan

1) Le couple Lune-soleil

A) Un rapport complémentaire

Avec la lune et le soleil, dont la complémentarité est évidente dans le monde physique, nous trouvons une opposition radicale, une complémentarité absolue, dans le domaine psychologique, puisque la fonction lunaire reconnaît les systèmes dont le moi dépend (de l'émotion à la sensibilité), tandis que le soleil cherche l'homogénéité du moi, en le valorisant, quitte à s'affranchir outre mesure du non-moi pour fonder une identité stable. En étirant le concept, la lune mène en droite ligne aux facteurs de dépendance, et parfois s'y noie, tandis que le soleil conduit à l'autonomie, à l'intégrité, à l'indépendance, quitte à embrasser moins d'étendue et trop se rassembler sur lui-même. En transposant, la volonté, qui s'oppose toujours à quelque chose, est solaire, et l'abandon, qui intègre toujours quelque chose par l'absorption, est lunaire.

Et comprenons par métaphores que la lune joue des tours au soleil (que l'émotion dessert parfois notre identité ou l'envahit par trop).

B) Entre moi et non-moi

Le soleil renvoie au moi proprement dit, en dehors du temps, la lune renvoie à la manière sensitive dont le non-moi, l'altérité suprême, est captée par le moi dans la succession des instants. Ces considérations sont en fait très importantes, car les individus peinent à guérir ces deux fonctions qui prennent les coups en première ligne. La fonction solaire se soucie de l'identité intemporelle, du moi qui résiste au passage de la durée, qui s'imagine immuable à tort ou à raison, et qui veut et qui sait se représenter à lui-même en s'abstrayant de la succession temporelle — c'est l'or naturellement. La fonction lunaire au contraire s'occupe de traiter l'événementiel et de le ressentir, de relier l'éphémère au moi stable, et cela devrait être, en principe, de la qualité de l'argent. J'ai observé qu'on peut guérir facilement le soleil ou la lune blessés, mais rarement les deux à la fois. Pour guérir les deux, le yin et le yang doivent se réconcilier, alors qu'ils auront perdu leur complémentarité quand le choc ou la crise se produit.

Avec la Lune il y a une identification à l'autre, là avec le Soleil il y a une identification à soi-même. Comme c'est à soi-même,moi je n'emploie pas le terme d'identification. Donc dès le départ l'équilibre Soleil/Lune va montrer si la personne préfère s'écouter elle-même, écouter son Soleil ou si elle écoute le système à cause de la viscosité, alors elle est dans le système, elle épouse le système. On peut décrire le processus dans ses grandes lignes: Désamalgamer lune/mercure, désamalgamer soleil-saturne Avec le soleil et la lune, le moi structuré est aux prises avec le moi qui perçoit le moment, tous les sens aux aguets, ce moi est malléable par la pression du non-moi (nous l'appelons pour notre part le je, soit le moi ponctuel prêt à conjuguer l'instant sous la menace ou le charme du moment particulier).

C) Les excès et déficiences

Le Soleil, la Lune et Mercure amplifient. Ils n'ont pas d'essence propre, mais leur manière d'interpréter est déterminante. Donc, ça, toutes les personnes qui ne sont pas capables d'entrer dans une démarche d'éveil, devant n'importe quel événement qui les dépasse, Soleil/Lune/Mercure fonctionnent de concert. Et là c'est très humiliant parce qu'il y a la Lune qui se plaint, il y a le Soleil qui est humilié.

Quand l'assombrissement se manifeste, il ne peut toucher que le moi par rapport à lui (soleil) ou bien le contact avec le non-moi (lune), ou les deux à la fois. Une fois que la viscosité habituelle avec l'extérieur est détruite par un conflit, une perte, un manque, un échec, une erreur dite impardonnable, un besoin affamé, l'individu proportionne la responsabilité entre l'autre, le contexte, et lui-même. Les dénis se combinent, mais en général un être humain en cas de crise hiérarchise les objets auxquels il en veut: à lui-même, à une personne donnée, ou à la vie entière.

L'horoscope va nous présenter un moi sensible, imprégné des constellations du contexte et du moment, le moi lunaire, qui trouve des choses «inadmissibles» et aiguise nos résistances vis-à-vis du Réel, c'est lui le responsable de la dictature du petit moi, avec ses indignations emphatiques qui n'améliorent rien. Le moi lunaire cache une sorte de moi fondamental, en amont des événements, et qui non seulement ne se soumet pas à eux, mais peut les transformer. Or la prépondérance du moi lunaire et celle du moi fondamental, qui devient solaire par la sadhana, varie d'un individu à l'autre. Certains sont trop marqués par les événements, rien ne peut les en détacher. Ils vivent dans un monde d'attentes et de peurs. D'autres sont si centrés sur eux-mêmes qu'ils se jugent invulnérables, mais ils risquent de se scléroser dans de nombreux domaines, grâce à leur force sélective, leur autoritarisme, leur détermination étriquée.

D) soleil cancer et soleil lion

Donc dès le départ l'équilibre Soleil/Lune va montrer si la personne préfère s'écouter elle-même, écouter son Soleil ou si elle écoute le système à cause de la viscosité, alors elle est dans le système, elle épouse le système. Le problème du Soleil Cancer c'est exactement le même problème que le Soleil Lion, sauf que c'est l'inverse, mais c'est exactement le même. Le Soleil Cancer, bien que ce soit le cancer qui reçoive le soleil, il est gouverné par la Lune, c'est quand même largement difficile pour lui de dépasser l'identification de son image de soi par rapport à son milieu. Il se voit dans son milieu, comme un escargot dans sa coquille. Le problème du Soleil Lion c'est au contraire reconnaître qu'il n'est pas distinct du milieu, car sa personnalité le surplombe et l'instrumentalise. Donc c'est la même chose mais en sens inverse. Là, avec le Soleil Lion, il y a un accent très fort mis sur le sujet en tant que séparé du milieu, et avec le Cancer, il y a un accent très fort mis sur le sujet en tant qu'intégré dans le milieu, et c'est la racine du zodiaque — le fond du zodiaque (cancer, maison 4, Lion maison 5).

E) alchimie lune-soleil

Les deux luminaires doivent se développer conjointement, sinon les caricatures caractérielles apparaissent, soit une personnalité forte et déterminée mais sans sensibilité, qui fait dans le triomphalisme, soit une personnalité meuble, attentive au moment, mais discontinue, velléitaire, trop sensible aux événements, qui feint de s'adapter à tout, mais se perd dans ses plaintes et ses refuges sans rien pouvoir affronter.

Dépasser le couple soleil lune dans ses manifestations archaïques, signifie que l'on a entièrement renoncé à instrumentaliser le moment comme un faire-valoir personnel. (Même à travers des pratiques spirituelles, qui peuvent être foncièrement narcissiques... )

Nettoyer l'émotionnel, (PURIFIER LA FONCTION LUNAIRE) et chercher son guide intérieur, (ASPIRER A LA FONCTION SOLAIRE), les deux démarches de base de la psychothérapie, qui s'épaulent, et amènent la transformation de toutes les autres fonctions.


2) Saturne

A) LA NATURE DE SATURNE

Le double visage de Saturne

Saturne mélange tamas et sattva, ce qui en fait un personnage particulièrement retors, à double visage. En développant, nous constaterions rapidement que ce mélange sournois donne un alliage parfaitement trompeur, qui, à lui seul, explique la plupart des échecs de l'humanité, elle qui ne parvient pas à prélever l'inertie du pouvoir constructif, qui s'endort dans ses structures dès qu'elles sont mises en forme. C'est une puissance profonde, qu'on ne peut pas intégrer aussi facilement que les autres, et qui se dresse sur le chemin du soleil spirituel, pour en défendre l'accès. Elle représente des contraintes plus fortes que la volonté de l'individu qui s'y oppose, et dans cette mesure, Saturne est le garant de lois universelles qui limitent la toute-puissance d'expansion de la fantaisie humaine, dans tous les domaines. La créativité mentale ne peut pas tordre la Manifestation n'importe comment. Des règles inconnues lui garantissent un statut particulier, une arborescence de lois physiques et morales contiennent l'existence dans des limites précises. La lumière se mérite plutôt qu'elle ne s'obtient, et saturne en montre le prix, puisqu'il la dérobe quand elle provient par trop des circonstances, et pas assez de l'intérieur.

Saturne structure, cristallise, fossilise

Le champ immense de Saturne s'oppose autant à Jupiter qu'à la lune ou au soleil, c'est un univers de lois rigides qui fait facilement cavalier seul, et détermine alors des crises profondes. Saturne représente l'autorité, puis le code personnel des valeurs en passant par la culpabilité, le rejet, les dénis profonds, les obsessions cultivées. Il représente le principe de structuration essentiel des valeurs du moi, principe qui hiérarchise les croyances et les comportements, et traverse toutes les couches de la psyché, du refoulement au surmoi. Dans l'enfance, il représente le père. Je l'imagine symboliquement changer l'eau en glace, qui révèle dans le cristal de neige hexagonal (le schéma géométrique le plus abouti de la forme) de magnifiques pointes disposées harmonieusement. Saturne cristallise puis fossilise. Il manipule en partie l'esprit qui crée des cristallisations en permanence, à travers la farandole des tendances psychologiques. Chacune travaille en même temps pour elle-même et pour l'ensemble, dans un équilibre à proprement parler précaire, instantané — l'équilibre nécessaire au funambule, sur lequel Saturne possède un souverain pouvoir.

Saturne, la rigueur et sa préservation intégriste de l'identité intérieure, juge et établit.

Saturne : force contractante et sélective

L'énergie saturnienne est à part et difficile à évoquer car elle possède des manifestations purement paradoxales (construction par le rejet, sélection par l'abandon, réduction morphologique, économie de développement). Elle est très puissante, très lente, très pondérée, elle possède une fréquence spéciale, et elle était sans doute nécessaire à l'apparition de la vie (comme l'énergie solaire). Elle rétracte, contracte, évacue les volumes inutiles, réduit les choses à leur plus simple expression. Elle ramène d'elle-même le je au moi et prend facilement du recul sur le moment. C''est elle qui conduit vers la vieillesse et la mort le corps biologique qui décroît. Profonde, si elle s'empare du moi, elle en fera un être homogène par refus de l'hétérogène, cultivant sa profondeur, sa stabilité, sa gravité, en rejetant la facilité, la douceur, la fantaisie (excès de froid, de structures, d'abstraction, pénurie d'hétérogénéité, de chair, de vie, d'humidité, de mouvement ).

Saturne : yang inflexible, perfectionniste et austère

La tendance saturne est à part, en quelque sorte, parce qu'elle est complémentaire et opposée aussi bien à la lune qu'au soleil, qu'à Venus et Jupiter. C'est du yang subtil et inflexible, rien à voir avec le yang martien acéré et tranchant. Elle voudrait même ralentir le pas de tout le monde, sous prétexte de vérifier la direction à chaque seconde. C'est elle qui envoie la mélancolie chronique, elle qui vénère le perfectionnisme inaccessible, qui voit l'éraflure minuscule sur la carrosserie de la voiture neuve et lui donne envie de tuer son auteur. Mais Saturne est aussi tout à fait recommandable dans sa juridiction. Remarquable dans les choses abstraites — c'est seulement la vie qui le dérange. L'ordonnancement des choses, les hiérarchies et les courroies de transmission, la vision par étapes, la cartographie qui dispense d'aller sur le terrain, cela lui convient parfaitement, et cette énergie-conscience atteint l'extase en se demandant ce qu'il faudrait faire.

Saturne : maitre du temps inaliénable

Saturne se moque de la flèche du temps, et peut s'amuser à voir le présent comme une illusion, à partir d'un plan abstrait et intemporel. Saturne veut fonder sa conscience sur quelque chose d'indéfinissable, un je-ne-sais-quoi, permanent et indestructible: non pas confortable comme le souhaiterait en aval Jupiter, non pas idéal, comme le voudrait Vénus, mais inaliénable, là où le plaisir est remplacé par d'autres choses, encore évanescentes, des ramifications étranges à l'existence, qui parfois se révèle en un silence tranquille, qu'on aura deviné derrière la vie, et qu'on aura découvert en cachette. Puis l'intention sublime du soleil guidera les dernières velléités de la pensée vers l'Infini, consacrera Mercure en Dieu, et le mental se rendra au Tao, se dissipera en lui, en une courte extase offrant le Réel sans jointures au sujet harassé, enfin libre et détendu.

Et pour Saturne, il s'agit de l'équilibrer avec les signifiants qui se trouvent de l'autre côté de la terre, Vénus, Mercure, Soleil. Détaché, il n'est pas immobile, il avance très lentement, une manière qui lui est propre de mépriser l'immédiateté, de la remettre à sa place, rien ne presse, pas d'urgence, l'intensité est ailleurs, dans des écrits incompréhensibles ou des équations indéchiffrables, dans des probabilités rigoureuses. Il recherche des structures dans l'absolu pour un moi qu'il pressent déjà mais ne voit pas encore: ce sujet lassé des sensations et des réussites, et qui accepte les lois souveraines, si elles fonctionnent mieux que les règles subjectives, mais qui peut-il être si le soleil ne décide pas de renverser le temps, et d'opérer le grand retour?

Le profil de l'homme saturnien

Visualisé comme un personnage, Saturne est masculin, sec, vieux. Seul, il n'est jamais triste. Il habite les cavernes et n'a besoin d'aucune distraction. Peut-être compte-t-il les étoiles patiemment, en se souvenant exactement des secteurs déjà mémorisés, de tête, afin de ne pas faire d'erreur, sinon il serait obligé de tout recommencer. Pas question d'en oublier une ou d'en compter une en trop dans ce carré de ciel. Il a le temps, contrairement à Mars qui rêve de s'en emparer par le désir. Plus sérieux, on ne trouve pas. Les plaisanteries l'offensent et il trouve qu'elles salissent. Il cherche parfois à faire le vide autour de lui, et il vire les personnages intérieurs les uns après les autres, s'il a pris le pouvoir. Alors, il montre la durée telle une grande gueule de monstre omniprésente. Monsieur structurateur est très puissant, et il vous attend au tournant pour vous montrer tout ce dont vous êtes incapable avec un certain plaisir. Si vous faites alors appel à lui, il peut vous aider, sinon il remue le couteau dans la plaie. Il force à la reconnaissance de l'autorité du Tout. C'est un adversaire farouche, mais face à un soleil puissant, il fait allégeance. Après tout, Saturne vous aime en vous mettant le maximum de bâtons dans les roues. Peut-être veut-il faire de vous, à votre corps défendant, un champion de la vie, un connaisseur des lois, mais il ne vous laissera pas parvenir si haut sans que vous ayez un certain mérite.

Le pouvoir saturnien de remise en question

Saturne est souverain pour évaluer le prix des changements nécessaires.

Les astrologues métaphysiciens sont d'accord pour faire de Saturne la meilleure et la pire des choses, la pire si on rejette son pouvoir, la meilleure si l'on respecte son intelligence, qui, qu'on le veuille on non, travaille en conformité avec les principes les plus secrets qui permettent la Manifestation. Voilà pourquoi nous n'en abordons qu'une petite partie, celle qui nous permet d'affirmer que certaines lois, si elles ne sont pas respectées, entraînent des événements non gratifiants, ouverts sur la remise en question. Qu'on bafoue volontairement ou sans le faire exprès les règlements saturniens, là n'est pas la question. Le système fonctionne par lui-même, en amont de nos choix, et par des procédés qui ne sont pas toujours reconnus par la médecine et la science. C'est un pouvoir de fond, sans aucune complaisance, susceptible de révéler soudain la toute puissance de la vie sur ce que nous sommes et auquel on peut attribuer, avec une vue courte, un nombre incalculable de maux. Ce pouvoir possède de multiples manières d'agir à travers notre propre identité, vérité fort désobligeante s'il en fut, et qui n'est finalement acceptée ou perçue que par peu d'êtres humains, ceux qui se lancent dans la quête spirituelle et sont prêts à se soumettre réellement, corps et âme, à un principe supérieur, et ceux qui doivent combattre à l'intérieur d'eux-mêmes, sur un divan, en thérapie, parfois à l'asile. Saturne pose aussi la question de la mort générique.

Saturne face aux autres planètes

Il met un terme au bénéfice jupitérien, aux élans vénusiens qui se nourrissent dans l'altérité, si ces derniers sont vécus avec légèreté. Il abrège la chance ou le favorable, si le moi n'en profite pas, dans une reconnaissance spontanée, pour approfondir sa propre identité. Il a mauvaise réputation, puisqu'il permet de remettre en cause toutes les identifications, qui sont généralement gratifiantes, et choisies par le sujet. Symboliquement, il est placé en face de la lune dans le zodiaque, comme son éventuel pôle complémentaire, mais celle-ci ne se soumet pas à lui, qu'elle ignore, à moins que d'autres instances, comme le soleil ou mercure décident de la purifier. Saturne ne pourra jamais retenir dans sa glace les vapeurs de l'émotion lunaire.

En simplifiant, saturne devra investir chaque fonction planétaire, la rectifier en la débarrassant du superflu, et la mettre au service du soleil, qui pourra alors prendre en charge l'ensemble. Saturne et sa fonction critique, qui élague correctement au service de l'intention suprême, demeurent toujours disponibles entre le soleil, le sentiment d'identité qui aspire au Divin, et le reste de la nomenclature fonctionnelle. Néanmoins, s'il exécute un tri et vérifie, sans la lumière détachée d'un mercure rompu au discernement, il peut tendre à conserver trop de choses, ou manquer de vue le réajustement holistique.

Saturne maintient tout ce cirque dans un statu-quo structuré avec des lois et des règlements; il préserve une quelconque autorité dans l'ensemble des autres pouvoirs, autorité reconnue comme principe à suivre pour rester au fond du trou, autorité formée par des mélanges de peur et d'idéalisme. Ce système peut tourner rond comme une horloge suisse toute une existence, et seul le soleil peut changer les cartes, exiger un autre arrangement.

B) LES PATHOLOGIES SATURNIENNES

La loi perdue, le déni

Les pathologies de déni (saturniennes) sont fort nombreuses, dans lesquelles le moi élague et détruit, rejette tout ce qui l'encombre, jusqu'à ne conserver du réel et de lui-même que quelques aspects obsessionnels. C'est là que les intégrismes divers prennent leur source, dans un déni supérieur de la réalité, supplantée par quelque puissante structure mentale qui pourfend, condamne, écrase, au nom d'une réalité supérieure à mettre en place. Plus le sillon se creuse, plus la personne qui y revient croit que ses lois devraient avoir pignon sur rue, que ses propres règlements devraient contaminer l'entourage, qu'elle seule aime la vérité. Le yang élimine le yin. Le monde n'est plus qu'un conflit d'autorités. La personne élimine les solutions qui ne viennent pas d'une structuration personnelle rigide, et refuse les compromis, quitte à faire le vide autour d'elle. Elle est amère ou seule, et ne cherche pas, contrairement à l'exemple mercurien, à fabuler et à imaginer. Elle utilise des principes sévères pour se justifier, et ne dispose d'aucune fantaisie. Elle peut être dévorée par un sens critique acéré qui monopolise l'esprit et ne lui révèle que les injustices, les malheurs, les fautes et les erreurs. Une éducation avec trop ou pas assez d'autorité dérive la fonction saturnien.

La dépression saturnienne

Saturne nous montre nos limites sans se préoccuper de notre capacité à les reconnaître et à les dépasser, quitte à nous noyer dans la dépression ou la culpabilité.

Le moi ne sait donc pas comment se révolter contre cette subite recrudescence d'activité objective qui sabote les processus des perceptions, et saccage les saveurs subjectives. Vers où que ce soit que le sujet se tourne, les pouvoirs planétaires sont contaminés. Mars ne peut plus agir, vénus ne peut plus créer de valeurs et aimer, mercure parvient seulement à des raisonnements logiques négatifs, jupiter se ratatine, la lune est froissée. Les choses deviennent grises et l'avenir truqué, le sujet ne se reconnaît plus dans sa démission, mais elle lui arrive de l'intérieur, et il est donc obligé de s'y identifier.

Autour de la dépression proprement dite, beaucoup de maladies nouvelles apparaissent, gérées par Saturne, dont le but, en quelque sorte, est de hisser la personne à une vision moins fantaisiste du Réel, ou moins conditionnée culturellement, qui pourrait lui permettre de se prendre en charge en tant qu'être. Travailler trop et trouver cela normal finit par produire des rappels à l'ordre passé quarante ans, car l'attention nerveuse et l'énergie vitale saturent d'être toujours projetées à l'extérieur et de ne pas servir le bien-être du corps de l'individu en question. Des pathologies nouvelles apparaissent, mais elles ne sont que la forme la plus extérieure d'une maladie de l'esprit. Sans recourir à un diagnostic subtil, il risque fort d'être difficile de soigner la fatigue chronique, par exemple, nouvelle plaie citadine qui frappe des personnes bien intégrées socialement, mais qui n'ont plus le temps de se découvrir elles-mêmes.

Cette puissance crée des combinaisons nouvelles aussi bien dans le physique, que dans l'énergétique et le subconscient mental. Le désespoir, l'haleine de la mort, le sentiment de l'inutilité de la vie en général ou de sa propre existence, peuvent venir visiter un être aux prises avec cette énergie objective, qui le structure déjà pour la fin de l'existence. Les manifestations de crises graves sont souvent liées à des cycles astrologiques, et arrivent le plus fréquemment entre quarante et soixante ans, où s'effectue une transition importante.

Saturne : le gardien du seuil : L'ancienne mélancolie dérive aujourd'hui vers la dépression nerveuse, et provient de la montée de la conscience objective (saturnienne) dans le moi, montée qui inféode les autres pouvoirs planétaires et les régit, jusqu'à ce que l'ensemble du sujet souffre de cette prise de pouvoir hétérogène. En même temps, le sujet ne peut pas faire grand-chose contre: le pouvoir saturnien a toujours fait partie de lui-même, profondément, mais du fond de l'être en quelque sorte, avec le principe d'autorité plus ou moins explicite auquel il se soumet (intérieur ou extérieur).

Saturne face au soleil

Par le soleil chaque individu fonde sa propre identité comme plus essentielle que celle de tout autre, mais il reste abouché au non-moi par les forces yin. En cas de conflit, Saturne rabaisse le moi, le juge, l'aligne sur des principes extérieurs, le chamboule dès qu'il défaille, et il présente donc au moi blessé, ou orphelin de lui-même, tous les pères possibles et imaginables, les guides représentatifs de la loi céleste, ou coutumière, ou morale, les soutiens qui pénalisent l'indépendance. La guerre entre le soleil et Saturne annonce l'évolution du moi solaire par la crise. Saturne accusera alors le soleil, synthèse du moi, de ne pas être à la hauteur, tandis que l'astre lumineux intérieur se défend et se trouve des excuses, en employant d'ailleurs toutes les ruses qui consistent à faire parler les autres pouvoirs en sons sens, et à identifier des boucs émissaires. Saturne permet de se distancer de soi-même, de se voir sans complaisance, hors du temps, à travers des enchaînements de significations imparables, d'oùrésul tent les réactions imprévues imposées par ce processus.

On ne s'avance guère en prétendant que, dans les tribus réellement primitives, le moi n'a pas encore accès à la fonction saturnienne individuelle. Elle sera vécue passivement, conformément à la mythologie du clan, dans un respect craintif de la loi, du tabou et de l'interdit. Les religions révélées et l'écriture favorisent le développement de la fonction saturnienne individuelle, qui s'élabore toujours par la décantation et l'élagage. La germination de la pensée purement abstraite, et qui s'enchaîne infailliblement en se détachant des impressions, des sensations et des émotions, pour établir un discours au-delà des formes, pour chercher une vérité qui transcende le contexte, telle est l'image appropriée de Saturne.

Conséquences des excès saturniens

L'excès saturnien provoque une superstition de la rigueur, une religion de la géométrie, des manies comportementales et psychologiques, une appropriation ordonnée du calendrier. Saturne compulsif veut mourir ou tout contrôler. La somatisation est lente et affecte tout ce qui relève d'un manque de souplesse. La peau et les os sont souvent atteints, les échanges vont vers la pénurie. Le prolongement parfois artificiel de l'espérance de vie par les techniques médicales fait sans doute surgir des structures saturniennes inconnues. Les maladies dites de civilisation, comme leur nom l'indique, proviennent en partie de changements artificiels.

Le recroquevillement est gouverné par Saturne, et il ne faut pas s'attendre à en venir à bout facilement. On peut même parfois se demander par où il s'insinue, car aucun fait marquant ne semble l'avoir appelé. Il invite à descendre en soi-même, par les escaliers d'une cave inconnue, à toucher des profondeurs intolérables, à voir pourquoi l'on ne s'aime pas assez pour se demander l'impossible.

C) L'ALCHIMIE SATURNIENNE

L'aspect évolutif de la crise

La connaissance intérieure de Saturne, par exemple, qui se révèle par une longue alchimie, permet de faire face à n'importe quelle situation saturnienne, puisqu'il y aura identité entre le moi et le non-moi, au moment donné où la crise saturnienne apparaîtra. On ne sera pas désarçonné par un impact saturnien événementiel, s'il se présente, car la rigueur et la profondeur de cette énergie, qui demande de traverser toutes les formes pour parvenir à l'essence imprescriptible du réel, seront déjà présentes en soi. On acceptera, avec le pouvoir de l'intégrer, une période sans joie, difficile, où tout semble se désagréger. Au-delà de cette destruction formelle des circonstances ou des habitudes, une nouvelle orientation plus inclusive sera pressentie, ce qu'une personne non avertie, ou non consacrée au spirituel, a peu de chances d'apercevoir; elle s'accrochera donc peut-être sans espoir à des objets révolus, qui, de toute façon, disparaîtront par la force de l'aspect saturnien événementiel (souvent indiqué par un type de transit). La connaissance n'escamotera pas l'épreuve, mais lui donnera une résonance évolutive et non morbide. La distance qui peut être prise sur les événements difficiles par le saturne intérieur, en amoindrit la puissance, et abrège la période de conflit.

Différencier Soleil et Saturne

La différenciation de la fonction solaire et de la fonction saturnienne, voilà ce qui ouvre le passage du moi vers l'individu. Jung a vu que ce processus fait monter l'Ombre, c'est-à-dire que le moi, pour évoluer, devra se confronter à l'archétype du père, trouver la loi en lui-même, se dégager des compulsions génériques. Il est donc probable ou normal de voir monter Saturne en soi quand le soleil intérieur veut partir rejoindre le soleil de Vérité. Saturne ne laisse pas passer à l'étape suivante, si le processus alchimique est superficiel ou incomplet.

Il faut aussi traverser le processus de désidentification : Traverser l'identification chronologique — j'étais là, c'est trop tard pour commencer à changer — ici on tombe sur le pouvoir saturnien.

Conlusion : Optimiser le pouvoir saturnien

Le pouvoir saturnien est difficile à résumer. On peut l'utiliser habilement non pour réduire le monde à ses propres concepts, mais pour en isoler les véritables principes, et en décrire la morphologie. La fonction saturnienne combat les projections émotionnelles, mais en fabrique néanmoins quelques-unes plus subtiles, au nom des principes, de la morale, des valeurs. Elle permet de hiérarchiser, de mettre en ordre. Toutes les activités mentales la développent, mais la réflexion personnelle est indispensable pour en faire un véritable outil. On a toujours affaire à elle d'une manière ou d'une autre, et si on la laisse de côté, elle peut jaillir en force du subconscient et déclencher de nombreux processus de culpabilité propices à amorcer une désidentification. Son pouvoir est de cristalliser rapidement les choses qui ont été rassemblés dans un ordre quelconque, et le fin du fin consiste donc à utiliser Saturne d'une manière fluide, vite renouvelée. On peut construire des systèmes cohérents mais les remettre en question sans arrêt, et gagner ainsi les rives supérieures des ondes saturniennes, profondément rigoureuses et qui décrivent des réalités immuables, à l'abri du contingent. C'est un pouvoir abstrait qui s'essaie à l'intemporalité, privilégiant le long terme au court terme si c'est avantageux, ce qui l'oppose radicalement à mars.



3) Uranus - Neptune



Neptune

On trouve là des gens sympas mais qui n'ont pas de personnalité, qui finissent par faire ce qu'on leur dit. Lors comme disait mon maître Sri Aurobindo, il vaut mieux se pendre qu'imiter quelqu'un. Si on prend au pied de la lettre... Il n'y a que par l'investigation des polarités qu'on fait son propre chemin sinon l'on fait le chemin d'un autre, et ça, c'est ce qui arrive, c'est-à-dire quelqu'un qui est plus marqué non-moi il estompe le moi et finit dans la fausse neptunerie. Ça posait trop de problème, de faire ce qu'on veut, de se différencier des autres, donc d'être soi-même, ça posait trop de problèmes, alors toc, on écrase au fond ce qu'on ne veut pas voir, et on va vers Neptune. Alors Neptune il nage, avec le gourou qui sait mieux que les autres. Toutes ces bétises-là. . Il suffit à un moment d'oublier la complémentarité des deux termes de la polarité (Neptune-Uranus) pour finir faussement à un degré supérieur. Ce qui est l'humour du Divin finalement. On devrait aller voir là ce qui se passe, on n'y va pas. On est gratifié parce qu'on arrive, croit-on, à un niveau supérieur, mais ce n'est pas le bon niveau, il n'est pas supérieur du tout mais il le paraît... Il y a beaucoup de gens qui se croient supérieurs, qui sont isolés dans une attitude neptunienne, qui ont nié ce pôle-là du yang.

Pouvoir centrifuge, le souverain Neptune joue dans notre esprit. Le sentiment d'osmose entre le moi et le non-moi est plus ou moins prépondérant chez chacun, et l'on y fait face de différentes manières. Etre alcoolique ou drogué, accepter le sentiment mystique d'une manière fantaisiste et dangereuse, ou dépendre pour «se la couler douce». Tout un éventail de procédés et de comportements permettent d'augmenter le pouvoir neptunien, des plus dégradants, comme l'ivresse outrée, aux plus lumineux, comme l'enstase. Le sentiment fusionnel impérieux, largement inconscient, gouverné par un Neptune fort, s'exprimera par tous les moyens possibles. Le moi pourra en varier les formes ou non, l'apprivoiser ou pas, le subir ou l'utiliser merveilleusement pour devenir plus conscient.

L'idéalisme de Neptune empêche d'être soi car l'on se projette sans cesse dans des objets et valeurs extérieures, sous prétexte qu'ils sont parfois transcendantaux. C'est la fausse identité avec le non-moi. Mais, sans une profonde ouverture à ce que représente Neptune (plier le genou devant l'autorité suprême), le travail intérieur n'attaque pas les risques d'enfermements conformes aux pouvoirs les plus forts.

Neptune nous échappe et nous fascine, nous persuade que tout se tient, sans qu'on sache pour autant tout relier dans une perception unique, alors il nous tente, par le bas lui aussi, et nous jette les succédanés de l'Unité: les addictions à l'alcool qui crée de l'homogène factice de bon cœur, à la drogue qui déchire les voiles avant que le manque les rapièce dans la torture, à la magie et l'occultisme, qui confondent à bon marché le matériel et le subtil, à une sexualité cosmique qui finit par brouiller toutes les cartes dans une onctuosité émollien.

Neptune propose éventuellement le laisser-aller intégral, après des résolutions qui retombent comme des soufflés, une éthique de la négligence telle une parfaite contrefaçon du lâcher-prise. .

Uranus

Une personne uranienne, allergique aux règlements et à l'autorité, sera obligée de vivre sa tendance d'une manière ou d'une autre, de la délinquance du chef de bande au génie transpersonnel qui précipite dans le présent les forces de l'avenir. Comme le neptunien vit pour tout et adhère à tout, et expérimente les protocoles fusionnels, l'uranien est toujours contre, vit contre tout, trouve naturel de s'opposer et suspect d'approuver, et il expérimente différentes formules réfractaires, provoque par instinct, essaie tous les moyens pour se distinguer. Le spectre de chaque tendance psychologique est un champ si large que des milliers de formes opportunistes lui correspondent avec toute une gamme de comportements rivés aux occasions, et un éventail intemporel de motivations.

Chez les uraniens purs on découvre une quantité ineffable de faux gourous, ce sont des gens qui ont beaucoup de pouvoirs sur les autres et qui dépassent largement leurs prérogatives parce qu'en fin de compte ils ont peu d'illuminations neptuniennes.

Uranus devient presque inaccessible consciemment et commence à nous faire rejeter toute autorité extérieure, par le bas, c'est-à-dire par des compulsions, réactions, dénis, comportements réfractaires, à nos risques et périls.

Avec la polarité moi prépondérante (Uranus), on n'arrive pas à communiquer, on n'arrive pas à aimer, on finit uranien pur et dur, j'ai raison, «faites ce que je dis, je suis un maître», parce qu'on est incapable d'avoir une communication. Il y a beaucoup d'uraniens qui sont obligés de nier le yin, ils ne savent pas communiquer. Alors à un moment si le moi est fort, il faut dire que ce sont les autres qui sont à côté de leurs pompes: c'est le seul moyen de se donner encore le change.

Le culte inverse de Neptune, celui de la différenciation personnelle (uranus) fonde le non-moi dans le moi et l'y incorpore, puis soumet la totalité aux prérogatives du sujet, ou l'instrumentalise, ce qui empêche que certains aspects, les plus profonds, en soient découverts.

L'intensité de la force uranienne peut se concentrer dans une création supérieure et y plafonner.

Uranus peut susurrer des initiatives folles en déréglant la thyroïde.

Nous pouvons considérer que l'opposition d'Uranus à sa position natale, vers quarante ans, constitue une opportunité privilégiée pour prendre soin du pôle le plus faible. L'individu se remet alors facilement en question et souhaite une vie plus conforme à ce qu'il pressent, c'est l'occasion pour les moi forts de le rester tout en s'ouvrant à l'altérité et au lâcher prise, tandis que les personnes qui auront avancé par l'identification, les affects, le ressenti, pourront enfin se plonger dans une introspection véritable, en court-circuitant les rôles et les postures, pour parvenir à leur moi plus profond.

L'alchimie Neptune-Uranus

Si on veut vraiment faire le pas vers ce qu'ont prévu Sri Aurobindo, Krishnamurti, Ruperti, Rudhyar, si on veut vivre ce qu'on appelait autrefois la spiritualité dans un monde ouvert, on ne peut plus s'y prendre comme avant, c'est fini. Si on s'y prend comme avant, on tombe forcément dans un piège neptunien ou dans un piège uranien, ou l'on finit par être identifié à une supra structure dévotionnelle quelconque, on ne peut plus faire un pas sans se sentir autorisé à le faire. Où l'on finit par croire qu'on est soi-même meilleur que les autres, qu'on a tout compris, tout découvert, c'est aussi excessivement dangereux, d'être un uranien pur ou un neptunien pur.

La poussée évolutive peut être brutale, si tâtonnante qu'elle en est presque aveugle. S'éprendre du grand Yin, Neptune, ou du grand Yang, Uranus, nous ouvre seulement des champs de conscience non-conventionnels, mais le travail d'intégration demeure, après avoir rectifié les élans aux impulsions bourbeuses. Nous projetons les structures du thème sur des objets choisis, ce qui semble conscient, mais l'énergie se disperse alentour comme une vibration, rebondit, et exprime parfois des constellations inconscientes.

Aujourd'hui, on peut étendre le modèle complémentaire d'abandon vers l'intérieur ou l'extérieur, avec Uranus et Neptune, qui s'affrontent, ou en tout cas divergent, avant d'être réunis: Uranus pousse à l'expérience subjective radicale, soit un abandon à soi-même qui dénie la réalité objective, et qui s'effectue en opposition radicale aux valeurs établies du non-moi; tandis que Neptune représente à différents niveaux (de l'identification abusive à la soumission au Divin) l'identité entre le moi et le Tout, par un abandon à la totalité.

C'est déjà tout un travail de libérer le vrai saturne en face d'un soleil qui aura apprivoisé la lune (voir guérir par l'éveil), ou d'accepter (souvent contraint et forcé) les manifestations d'Uranus, Neptune et Pluton à travers des événements si difficiles (ou souverains vis-à-vis du moi), que le sujet finira par admettre, en état de crise, qu'il doit chercher une nouvelle piste de conformité avec la réalité exhaustive, maintenant qu'il a perdu sa route. Ruer dangereusement dans les brancards (Uranus), se diluer dans la drogue ou l'alcool (Neptune), ou tout expérimenter avec excès dans la sexualité et l'appropriation matérielle, voire la soumission de l'autre (Pluton), constituent des options contemporaines à double tranchant. Elles poussent irrémédiablement le sujet à vivre avec une intensité supérieure à la normale le sentiment de sa propre identité, tandis que les premiers moyens pour le faire s'avèrent se retourner contre lui, à brève ou longue échéance.

Equilibrer Uranus Neptune intervient en fin de processus afin de dé-couvrir le soleil involué et rayonner l'être. Les trois guna peuvent être dépassés au terme d'une ascèse intelligente, telle l'émergence définitive du soleil, du Moi, accompagnée d'une conscience nette et pure des fréquences uranienne, créatrice, et neptunienne, réceptrice, en alternance harmonique.